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La nièce de Hitler

La nièce de Hitler

Titel: La nièce de Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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exposées au Louvre, l’autorisation venant de
leur être accordée par le directeur du musée, Henri Verne, neveu du célèbre
écrivain.
    — Dites donc, vous allez être riche !
dit Hoffmann.
    — Si le livre se vend bien, probablement.
    — Nous fêterons ça au Champagne.
    Julius Schaub fronça les sourcils.
    — Toujours la boisson !
    S’adressant à Hoffmann, Putzi surnomma Julius
Schaub «  Il Penseroso  », mais la plaisanterie tomba à plat
parce que personne d’autre ne parlait italien.
    — Qui voudra de la bière ? demanda
Geli.
    Quatre mains se levèrent.
    — Je te donne un coup de main, dit Emil
en se levant.
    Elle lui fit un sourire timide et sentit le
regard d’Emil sur le balancement féminin de ses hanches alors qu’elle le
précédait dans la cuisine. Comme Henny était en train de remplir leur panier de
pique-nique avec de l’eau minérale Apollinaris et des Thermos de café et de thé,
Emil alla mettre une caisse entière de Spaten dans le coffre de la Mercedes d’Hitler.
    Puis Hitler dut finir par descendre dans la
salle à manger, car elle entendit les invités se lever comme un seul homme, et
Putzi déclarer :
    — J’ai apporté les coupures des journaux
étrangers.
    Ensuite son oncle fit son entrée dans la
cuisine, tout pimpant en costume d’été de flanelle grise et cravate jaune, un insigne
rouge et noir orné de la croix gammée épinglé sur le revers de son veston. Sa
mèche tomba pendant qu’il examinait la nourriture emballée dans du papier
sulfurisé : fromage suisse, salami et poulet rôti chaud.
    — Tu ne veux pas me faire un sandwich à la
pâte d’arachides ? demanda-t-il d’un ton plaintif à sa nièce. Et rajouter
des biscuits Bahlsen ? Et du chocolat, et une tarte aux pommes ? Fais-moi
mon déjeuner habituel, princesse, rien de compliqué ni de nouveau.
    Elle s’exécuta en soupirant.
    Emil entra avec Léo et Hitler dit à ce dernier
que sa sœur devenait une parfaite Hausfrau.
    —  Elle
cuisine, elle nettoie, elle coud !
    — Des talents rares, dit Geli.
    Léo Raubal fouilla dans sa poche de poitrine à
la recherche d’une cigarette roulée à la main, la tint devant la flamme qui
brûlait sous la bouilloire, et prit une bouffée avant de remarquer le silence
stupéfait des invités et le mépris de son oncle.
    — On ne fume pas dans la maison, expliqua
Emil.
    — Moi, j’ai le droit, fit Léo sur le ton
de la confidence. J’ai un grade supérieur dans les SA autrichiens.
    Il sentit que sa famille le dévisageait en
silence.
    — C’est un délit passible du poteau d’exécution ?
    — On ne plaisante pas avec ça, lui dit
son oncle.
    Léo entrouvrit la porte et jeta sa cigarette
dehors.
    Sur ce, ils montèrent dans les voitures. Emil
et Hitler prirent place à l’avant de la Mercedes rouge décapotable ; Henny
et Geli s’installèrent avec Putzi Hanfstaengl à l’arrière, où le Herr Doktor
pourrait étaler ses longues jambes sur le siège du milieu déplié. Hitler trouva
des couvre-chefs en tissu dans la boîte à gants et les tendit à sa nièce et à
celle qu’il appelait son rayon de soleil pour que le vent ne les décoiffe pas, tandis
qu’Emil et lui attachaient leurs casquettes d’aviateur en cuir, plus utiles par
temps froid.
    — Prinz, appela Hitler, grimpe !
    Et le berger allemand rejoignit la voiture au
galop et sauta dedans, posant d’abord les pattes sur le strapontin avant de
trouver sa place par terre à côté de Geli.
    Quant à Heinrich Hoffmann, Julius Schaub et
Léo Raubal, ils prirent place dans la vieille Daimler d’Hoffmann, où la
cigarette était non seulement autorisée, mais garantie. Vêtue de sa robe
violette à la dernière mode et de son chapeau cloche, Angela leur fit au revoir
depuis le balcon du premier étage.
    Assez étendu et comportant trois îles, le
Chiemsee était situé à cinquante kilomètres au nord-ouest de Haus Wachenfeld, mais
Hitler affirmait que l’eau y était trois degrés plus chaude que celle du Königssee,
bien plus proche, et son engouement pour les automobiles rapides était encore
si nouveau qu’il considérait tout trajet sur une grande route comme une
agréable distraction ; ils roulèrent donc une heure en direction du nord. Cherchant
à se concilier les faveurs du Führer, Putzi se pencha lourdement sur le siège
rabattable pour lui faire part d’une invitation chez Adolf Millier, l’imprimeur
du Völkischer Beobachter, qui possédait une

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