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La Papesse Jeanne

La Papesse Jeanne

Titel: La Papesse Jeanne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Donna Cross
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silence.
    — Ne te fais
aucun souci, Jeanne. Je ne te poursuivrai plus de mes demandes en mariage. Je
sais que nous ne pourrons jamais vivre ensemble de façon ordinaire. En
revanche, il me sera doux de travailler de nouveau en ta compagnie, comme
autrefois. Notre collaboration n’était-elle pas intéressante ?
    Jeanne était en
proie à un vertige de pensées désordonnées. Les choses se déroulaient si
différemment de ce qu’elle avait prévu !
    — Oui,
lâcha-t-elle en un souffle. Notre collaboration était intéressante.
    — Sanctus,
sanctus, sanctus...
    Par la fenêtre
ouverte, les douces paroles de l’hymne sainte descendirent jusqu’à leurs oreilles.
La cérémonie du sacre était terminée. Le canon de la messe commençait.
    — Viens, dit
Gerold, en lui tendant la main. Allons rendre hommage ensemble à notre nouveau
pape.

25
    Le nouveau
pontife prit les rênes du pouvoir avec une ardeur juvénile qui surprit tout le
monde. Du jour au lendemain, sembla-t-il, le Latran quitta son état de vieux
palais ecclésiastique pour devenir une ruche bourdonnante. On voyait les
notaires et les secrétaires se presser le long des galeries, les bras encombrés
de rouleaux de parchemin destinés à redéfinir plans, statuts, cartulaires et
autres bénéfices.
    Le renforcement
des défenses de la cité était la priorité. Sur ordre de Léon, Gerold réalisa
une inspection complète des remparts, afin d’en répertorier les moindres points
faibles. À partir de ses suggestions, des plans furent établis, et les travaux
de restauration commencèrent sans tarder. Trois portes et quinze tours furent
entièrement reconstruites. Deux nouvelles tours furent érigées en vis-à-vis sur
le Tibre à hauteur de Portus, là où le fleuve pénétrait dans la ville. On
décida de les relier l’une à l’autre par un réseau de lourdes chaînes de fer,
qu’il suffirait de tendre au-dessus des flots pour former un obstacle
infranchissable au passage des navires. Plus jamais les Sarrasins ne pourraient
envahir Rome par voie fluviale.
    Restait en
suspens la délicate question de la protection de la basilique Saint-Pierre.
Afin de réfléchir au problème, Léon convoqua le haut clergé et tous les
optimates, Gerold et Jeanne compris.
    Plusieurs
suggestions furent émises : l’implantation d’une garnison permanente de la
milice à proximité de la basilique, la fermeture de la place, le renforcement
des portes et des fenêtres au moyen de barres de fer...
    Léon les entendit
sans enthousiasme.
    — De telles
mesures permettront tout au plus de retarder l’invasion, dit-il. Elles ne
suffiront pas à l’éviter.
    — Permettez-moi
de vous faire remarquer, Votre Sainteté, dit Anastase, qu’un gain de temps de
cet ordre représenterait un avantage capital. Si nous sommes en mesure de
contenir les barbares jusqu’à l’arrivée des troupes de l’empereur...
    — À supposer
qu’elles arrivent, remarqua Gerold.
    — Il faut
avoir foi en Dieu, superista, rétorqua Anastase.
    — Dis plutôt
foi en Lothaire. J’avoue ne pas avoir cette foi-là.
    — Pardonne-moi,
superista, reprit Anastase d’un ton exagérément onctueux, de devoir te rappeler
l’évidence, mais il n’y a absolument rien d’autre que nous puissions faire pour
le moment, puisque la basilique est sise hors les murs.
    — Ramenons-la
à l’intérieur, dit Jeanne.
    Anastase haussa
les sourcils, sarcastique.
    — Que
proposes-tu, Jean Anglicus ? De déplacer la basilique pierre par pierre ?
    — Je suggère
d’étendre les murs de Rome jusqu’à Saint-Pierre.
    — Construire
un nouveau rempart ! s’écria Léon, visiblement intrigué.
    — Absolument
irréalisable, maugréa Anastase. Aucun projet aussi ambitieux n’a été entrepris
depuis l’époque antique.
    — Il est
peut-être temps d’y remédier, remarqua le pape.
    — Nous ne
disposons pas des fonds ! protesta Gratius, l’arcarius, c’est-à-dire le
caissier pontifical. Nous aurons épuisé la totalité du trésor de Rome avant d’être
parvenus à la moitié des travaux !
    Léon réfléchit un
instant.
    — Nous
lèverons un nouvel impôt, fit-il. Après tout, il est logique que chacun
participe à l’érection de ce nouveau rempart, dans la mesure où il assurera la
protection de tous.
    Les idées se
bousculaient déjà dans la tête de Gerold.
    — Nous
pourrions commencer la construction ici, dit-il, en montrant du doigt la carte
de la ville, par le

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