Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Papesse Jeanne

La Papesse Jeanne

Titel: La Papesse Jeanne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Donna Cross
Vom Netzwerk:
immédiate.
    — Qu’ils
attendent, répondit Léon, agacé. J’entendrai leur requête tout à l’heure.
    — Je vous
demande pardon, Votre Sainteté, mais je crois que vous devriez prêter l’oreille
à ce qu’ils ont à dire.
    Léon haussa les
sourcils. Ce langage eût-il été tenu par Arighis, il se serait rallié à son
avis sur-le-champ, car le jugement de celui-ci était connu pour être
entièrement digne de foi. Waldipert, lui, débutait dans ses nouvelles
fonctions. Il connaissait mal les limites de son pouvoir, et risquait de
présumer de sa propre importance.
    Après une
hésitation, le pape décida néanmoins de lui accorder le bénéfice du doute.
    — Soit,
dit-il. Fais-les entrer.
    Waldipert se
retira avec une révérence, et revint quelques instants plus tard en compagnie d’un
prêtre et d’un adolescent. Le prêtre, trapu, avait le teint sombre. D’emblée,
Jeanne reconnut en lui un des nombreux ecclésiastiques anonymes qui œuvraient
pour la parole de Dieu dans l’obscure pauvreté des humbles paroisses de Rome. À
en juger par sa mise, le garçon qui l’accompagnait devait appartenir à quelque
ordre mineur  – peut-être était-il lecteur, ou acolyte. C’était un
adolescent avenant et bien bâti, de quinze ou seize ans, dont les grands yeux
naturellement rieurs étaient pour l’heure obscurcis par un voile de chagrin.
    Les nouveaux
venus se prosternèrent devant le pontife.
    — Relevez-vous,
ordonna Léon. Dites-nous sans tarder ce qui vous amène.
    Le prêtre prit la
parole.
    — Je m’appelle
Paul, Votre Sainteté, et je suis prêtre de Saint-Laurent à Damasco, par la
grâce de Dieu et par la vôtre. Cet enfant, Dominique, s’est présenté à la
chapelle tout à l’heure et m’a demandé à être reçu en confession auriculaire,
service que je me suis empressé d’accepter. Mais ce qu’il m’a appris m’a
tellement heurté que je vous l’ai amené pour qu’il vous le répète lui-même.
    Léon fronça les
sourcils.
    — Le secret
de cette sorte de confession ne doit en aucun cas être violé, observa-t-il.
    — Votre
Sainteté, ce garçon est ici de son plein gré, car il se trouve dans une
profonde détresse d’âme.
    Léon se tourna
vers Dominique.
    — Est-ce la
vérité, mon fils ? Parle honnêtement, car il n’y a nulle honte à refuser
de répéter les secrets du confessionnal.
    — Je vais
parler, Très Saint Père, fit l’adolescent d’une voix tremblante. Il le faut,
pour le salut de mon âme !
    — Fais donc,
mon fils.
    Les yeux de
Dominique se noyèrent de larmes.
    — Je ne
savais pas, Très Saint Père ! s’exclama-t-il. Sur les saintes reliques, je
jure que je ne me doutais pas de ce qui allait se passer ! Sinon, jamais
je ne l’aurais fait !
    — Fait quoi,
mon fils ?
    — Allumé l’incendie,
bégaya l’adolescent en sombrant dans un violent accès de sanglots.
    Un silence
stupéfait s’abattit sur la salle.
    — Tu as
allumé l’incendie du Borgo ? demanda Léon à mi-voix.
    — Oui...
Dieu me pardonne !
    — Pourquoi
as-tu fait une chose pareille ?
    Dans un effort
désespéré pour redevenir maître de lui, le garçon déglutit bruyamment.
    — Il... il m’a
expliqué que la construction de ce mur était un grand mal pour la cité  –
que l’argent et le temps gaspillés auraient dû être consacrés à restaurer les
églises et à soulager la misère du peuple.
    — Il ?
répéta Léon. Quelqu’un t’aurait-il ordonné d’allumer cet incendie ?
    Dominique hocha
la tête.
    — Qui ?
    — Monseigneur
Anastase. Très Saint Père, le cardinal devait être habité par le diable quand
il m’a tenu ces propos, car il a parlé de manière si convaincante que tout ce
qu’il m’a dit m’a paru juste et bon.
    Un nouveau
silence suivit.
    — Prends
garde à ce que tu affirmes, mon garçon, dit le pape d’un air grave. Es-tu
certain que c’est Anastase qui t’a ordonné d’agir ainsi ?
    — Oui, Très
Saint Père. Initialement, il s’agissait seulement de mettre le feu aux
échafaudages du nouveau mur. Dieu sait si la chose a été facile : il m’a
suffi de tremper quelques morceaux de charpie dans un peu d’huile de lampe, de
les entasser au pied de l’échafaudage, puis de les allumer. Dans un premier
temps, le feu est resté circonscrit au rempart, comme l’avait prédit
monseigneur le cardinal. Mais tout à coup, le vent s’est levé, et... et...
    Il se laissa
tomber à genoux.
    — Mon

Weitere Kostenlose Bücher