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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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lanciers,
    Mais le plus grand de tous, c’est
    Okatani Gorōji...
     
    Tadatoshi éclata de rire.
    — Je ne suis pas aussi facile
à berner. Cette chanson est sur Nagoya Sanzō.
    Les autres se joignirent à l’éclat
de rire.
    — Ah ! vous le
saviez ?
    — Tu serais surpris de tout
ce que je sais.
    Il allait en fournir d’autres
preuves, mais se ravisa. Il se plaisait à apprendre ce que ses hommes
pensaient, ce dont ils parlaient, et considérait de son devoir de se tenir bien
informé, mais il n’eût guère convenu de révéler ce qu’il savait au juste. A la
place, il demanda :
    — ... Combien d’entre vous se
spécialisent dans la lance, et combien dans le sabre ?
    Sur sept, cinq étudiaient la
lance, et deux seulement le sabre.
    — ... Pourquoi donc êtes-vous
si nombreux à préférer la lance ? demanda Tadatoshi.
    Les lanciers s’accordaient sur le
fait qu’elle était plus efficace au combat.
    — ... Et qu’en pensent les
spécialistes du sabre ?
    L’un d’eux répondit :
    — Le sabre vaut mieux. L’art
du sabre vous prépare à la paix aussi bien qu’à la guerre.
    Il s’agissait là d’un perpétuel
sujet de discussion, et le débat était généralement animé. L’un des lanciers
affirma :
    — Plus la lance est longue,
mieux ça vaut, à condition qu’elle ne soit pas trop longue pour être maniée
efficacement. La lance peut servir à frapper, à percer ou bien à trancher, et
si vous échouez avec elle, vous pouvez toujours vous replier sur votre sabre.
Si vous n’avez qu’un sabre et qu’il se brise, c’en est fait de vous.
    — Possible, répliqua un
partisan du combat au sabre, mais l’œuvre du samouraï ne se limite pas au champ
de bataille. Le sabre est son âme. Pratiquer cet art, c’est affiner et
discipliner son esprit. Dans le sens le plus large, le sabre constitue la base
de tout entraînement militaire, quelques désavantages qu’il risque d’avoir au
combat. Si l’on maîtrise la signification profonde de la Voie du samouraï, la
discipline peut convenir à l’usage de la lance ou même des armes à feu. Si l’on
connaît le sabre, on ne commet pas de fautes idiotes, on ne se laisse pas
prendre au dépourvu. L’art du sabre a des applications universelles.
    La discussion aurait pu se
poursuivre indéfiniment si Tadatoshi, lequel avait écouté sans prendre parti,
n’avait déclaré :
    — Mainosuke, il me semble que
ce que tu viens de dire là, tu l’as entendu dans la bouche de quelqu’un
d’autre.
    Matsushita Mainosuke s’en
défendit :
    — Non, monsieur. C’est mon
opinion personnelle.
    — Allons donc, sois sincère.
    — Eh bien, à vrai dire, j’ai
entendu quelque chose du même genre alors que j’allais voir Kakubei récemment.
Sasaki Kojirō affirmait à peu près la même chose. Mais ça correspondait si
bien avec mon propre avis... Je n’essayais de tromper personne. Seulement,
Sasaki l’exprimait mieux que je n’aurais su le faire.
    — Je m’en doutais, dit
Tadatoshi avec un sourire moqueur.
    La mention du nom de Kojirō
lui rappela qu’il n’avait pas encore pris de décision quant à la recommandation
de Kakubei. Ce dernier avait suggéré qu’étant donné la jeunesse relative de Kojirō,
on pourrait lui offrir environ mille boisseaux. Mais bien plus que la question
de la solde était en jeu. Le père de Tadatoshi lui avait maintes fois répété
qu’il était d’une importance capitale, d’abord de faire preuve de jugement pour
engager des samouraïs, ensuite de bien les traiter. Avant d’accepter un candidat,
il était impératif d’évaluer non seulement ses talents mais encore son
caractère. Aussi valable qu’il pût paraître, s’il ne pouvait œuvrer de concert
avec ceux qui avaient fait de la Maison de Hosokawa ce qu’elle était alors, il
serait à peu près inutile.
    Un fief, avait déclaré l’aîné des
Hosokawa, ressemblait à une muraille de château construite avec de nombreuses
pierres. Une pierre que l’on ne pouvait tailler de manière à l’insérer harmonieusement
parmi les autres affaiblirait la structure entière, même si la pierre elle-même
était d’une dimension et d’une qualité admirables. Le daimyō des temps
nouveaux laissait dans les montagnes et dans les champs les pierres qui ne
convenaient pas, car elles abondaient. Le défi était de trouver une grande
pierre capable de contribuer de manière éminente à l’édification de son propre
mur.

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