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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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réprimer un frisson. Vou-vou-voulez-vous me donner l’avance
maintenant ?
    — Une minute.
    Il prit la bougie et se rendit au
fond de l’entrepôt. Il ouvrit une cassette, compta trente pièces d’or, revint
et demanda :
    — ... Vous avez de quoi les
envelopper ?
    — Non.
    — Servez-vous de ça.
    Il ramassa par terre un chiffon de
coton qu’il lança à Matahachi.
    — ... Vous feriez mieux de le
mettre sous votre ceinture bien serrée.
    — Je dois vous donner un
reçu ?
    — Un reçu ? répéta en
écho Daizō avec un rire involontaire. Hé quoi, seriez-vous
malhonnête ? Mais non, je n’ai pas besoin de reçu. Si vous faites un faux
pas, je confisque votre tête.
    Matahachi battit des paupières et
dit :
    — Je suppose que maintenant,
il va falloir que je me sauve.
    — Pas si vite. Cet argent
entraîne certaines obligations Vous rappelez-vous tout ce que j’ai dit ce
matin ?
    — Oui... Mon Dieu, juste une
chose... Vous disiez que le mousquet serait sous le caroubier. Qui va l’y
mettre ?
    Etant donné la difficulté qu’il y
avait pour le commun des ouvriers à pénétrer dans l’enceinte du château, il se
demandait comment quiconque pourrait parvenir à introduire en fraude mousquet
et munitions. Et comment quiconque, à moins d’être doté de pouvoirs
surnaturels, les pourrait-il enterrer afin qu’ils soient prêts pour la
quinzaine à venir ?
    — Ce n’est pas votre affaire.
Contentez-vous de faire ce que vous avez accepté de faire. Pour le moment, vous
êtes inquiet parce que vous n’êtes pas habitué à l’idée. Quand vous aurez passé
là-bas quinze jours, tout ira bien.
    — J’espère.
    — Avant tout, il faut vous
décider à aller jusqu’au bout. Ensuite, vous devrez guetter l’instant
favorable.
    — Je comprends.
    — Et maintenant, je ne veux
pas d’erreurs. Cachez cet argent dans un endroit où nul ne puisse le trouver.
Et laissez-l’y jusqu’à ce que vous ayez accompli votre mission. Quand des
projets pareils échouent, c’est toujours pour une question d’argent.
    — Ne vous inquiétez pas. J’y
ai déjà pensé. Mais permettez-moi de vous poser une question : qu’est-ce
qui m’assure qu’une fois que j’aurai fait mon travail, vous ne refuserez pas de
me verser le reste ?
    — Heu... Ç’a peut-être l’air
d’une vantardise, mais l’argent est le cadet de mes soucis. Repaissez-vous les
yeux de ces boîtes.
    Il leva la chandelle afin de
permettre à Matahachi de mieux voir. La salle était remplie de caisses – pour
plateaux laqués, pour armures, pour maints autres usages.
    — ... Chacune contient un
millier de pièces d’or.
    Sans y regarder de très près,
Matahachi déclara d’un ton d’excuse :
    — Je ne doute pas de votre
parole, bien sûr.
    L’entretien secret se poursuivit
encore une heure environ.
    Matahachi, un peu rasséréné,
partit par l’issue de derrière. Daizō se rendit à une pièce voisine, à
l’intérieur de laquelle il regarda.
    — Akemi, vous êtes là ?
appela-t-il. Je crois qu’il va de ce pas cacher l’argent. Vous feriez bien de
le suivre.
    Après quelques visites au bureau
de prêts sur gages, Akemi, captivée par la personnalité de Daizō, lui
avait ouvert son cœur, se plaignant de sa situation présente et exprimant son
désir de l’améliorer. L’avant-veille, Daizō avait déclaré qu’il avait
besoin d’une femme pour tenir son ménage. Très tôt ce matin-là, Akemi s’était
présentée à sa porte. En l’accueillant, il lui avait dit de ne pas s’inquiéter,
qu’il « s’occuperait » de Matahachi.
    L’assassin en puissance, à cent
lieues de se croire suivi, rentra chez lui. Houe en main, il grimpa ensuite, à
travers le petit bois sombre, situé derrière la maison, jusqu’au sommet de la
colline de Nishikubo où il enfouit son trésor.
    Ayant observé tout cela, Akemi le
rapporta à Daizō, lequel aussitôt partit pour la colline de Nishikubo. Le
jour était presque levé lorsqu’il regagna l’entrepôt et compta les pièces d’or
qu’il avait déterrées. Il les compta une seconde fois, une troisième, mais il
n’y avait pas d’erreur. Seulement vingt-huit.
    Daizō inclina de côté la tête
et fronça le sourcil. Les gens qui lui volaient son argent lui déplaisaient
souverainement.
     
     
     
La folie de Tadaaki
     
    Osugi n’était pas femme à se
laisser réduire au désespoir par les chagrins et l’amère déception que lui
causait

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