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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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d’hommes et de femmes, oublieux
de la fraîcheur de l’air montagnard, affluaient vers la scène où l’on exécutait
les danses sacrées. Flûtes et gros tambours résonnaient dans le vent. La scène
elle-même était vide à l’exception des bannières qui flottaient doucement, et
serviraient bientôt de toile de fond.
    Ballotté par la foule, Iori fut
séparé de Musashi mais fendit rapidement l’affluence jusqu’à ce qu’il l’aperçût
debout près d’un bâtiment, le visage levé vers une liste de donateurs. Iori
l’appela, courut à lui, le tira par la manche, mais l’attention de Musashi
était rivée à une seule plaque, plus grande que les autres. Elle se détachait
sur tout le reste à cause de l’importance de la contribution faite par « Daizō
de Narai, village de Shibaura, province de Musashi. »
    Le vacarme des tambours allait
crescendo.
    — La danse a commencé !
glapissait Iori dont le cœur volait vers le pavillon des danses sacrées. Sensei ,
qu’est-ce que vous regardez là ?
    Tiré de sa rêverie, Musashi
répondit :
    — Oh ! rien de
particulier... Je me rappelais seulement une chose que j’ai à faire. Toi, va
regarder les danses. Je te rejoindrai plus tard.
    Musashi chercha la sacristie des
prêtres shinto, où le reçut un vieil homme.
    — ... Je voudrais vous poser
une question sur un donateur, dit Musashi.
    — Je regrette, nous n’avons
rien à voir avec cela ici. Il faut que vous alliez à la résidence du grand
prêtre bouddhiste. Je vais vous montrer où elle se trouve.
    Bien que Mitsumine fût un
sanctuaire shinto, un prélat bouddhiste supervisait l’ensemble de
l’établissement. Au-dessus du portail, dans les gros caractères qui
convenaient, l’on pouvait lire : « Bureau du grand prêtre ».
    Dans l’antichambre, le vieil homme
parlementa assez longuement avec le prêtre de service. Quand ils eurent
terminé, le prêtre invita Musashi à entrer, et avec beaucoup de politesse le
mena à une salle intérieure. Le thé était servi, avec un plateau de gâteaux
magnifique. Puis vint un second plateau, suivi de près par un jeune acolyte qui
apportait du saké. Bientôt parut un personnage qui n’était rien de moins qu’un
évêque.
    — Bienvenue dans nos
montagnes, dit-il. Je crains que nous n’ayons à vous offrir que de simples mets
campagnards. J’espère que vous nous pardonnerez. Je vous en prie, mettez-vous à
l’aise.
    Musashi se perdait en conjectures
sur la raison d’une telle sollicitude. Sans toucher au saké, il déclara :
    — Je suis venu vous demander
des renseignements sur l’un de vos donateurs.
    — Quoi ?
    La contenance bénigne du prêtre,
un homme rond d’une cinquantaine d’années, subit une altération subtile.
    — ... Des
renseignements ? répéta-t-il d’un ton soupçonneux.
    En succession rapide, Musashi
demanda quand Daizō était venu au temple, s’il y venait souvent, s’il se
trouvait accompagné, et, dans l’affirmative, de quel genre de personne. A
chacune de ces questions, le déplaisir du prêtre augmentait jusqu’à ce qu’il
finît par dire :
    — Alors, vous n’êtes pas ici
pour apporter une contribution mais seulement pour poser des questions sur quelqu’un
qui en a apporté une ?
    Son visage était l’image même de
l’exaspération.
    — Le vieil homme doit m’avoir
mal compris. Je n’ai jamais eu l’intention de faire une donation. Je voulais
seulement poser des questions sur Daizō.
    — Vous auriez pu le préciser
en arrivant, dit le prêtre avec hauteur. A ce que je vois, vous êtes un rōnin.
Je ne sais qui vous êtes, ni d’où vous venez. Vous devez comprendre que je ne
peux donner de renseignements sur nos donateurs à n’importe qui.
    — Je vous assure qu’il
n’arrivera rien.
    — Eh bien, vous devrez voir
le prêtre qui s’occupe de ces questions.
    L’air d’avoir été volé, il
congédia Musashi. Le registre des bienfaiteurs ne se révéla pas plus
utile : il notait seulement que Daizō était venu plusieurs fois.
Musashi remercia le prêtre et s’en alla.
    Près du pavillon de danse, il
chercha des yeux Iori mais ne le vit pas. S’il avait levé les yeux en l’air, il
l’aurait vu. Le garçon se trouvait presque au-dessus de sa tête : il était
grimpé à un arbre pour mieux voir.
    En regardant le spectacle, Musashi
revécut son enfance, les fêtes nocturnes au sanctuaire de Sanumo à Miyamoto. Il
voyait des images fantômes des foules, du

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