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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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pas
surpris qu’Yogorō fût allé seul voir Kojirō.
    — Tu peux en être sûr. Trois
ou quatre soirs avant que l’on ait retrouvé le corps, un fleuriste a vu un
homme qui répondait à la description d’Yogorō grimper la colline.
Kojirō doit l’avoir tué, et transporté le corps au bas de la colline.
    Les six hommes se regardaient solennellement
les uns les autres ; leurs yeux reflétaient leur colère silencieuse. Shinzō,
le visage rougi par le feu, demanda :
    — C’est tout ?
    — Non. Nous voulions parler
de l’avenir de la Maison d’Obata, et du parti que nous allons prendre en ce qui
concerne Kojirō.
    Shinzō se tenait là, perdu
dans ses pensées. L’homme qui avait parlé en premier reprit la parole :
    — Tu le sais peut-être déjà,
Kojirō est devenu vassal du seigneur Hosokawa Tadatoshi. Il est en route
pour Buzen en ce moment, et n’a pas payé pour ce qu’il a fait : ruiné la
réputation de notre maître, tué son fils unique et héritier, et massacré nos
camarades.
    — Shinzō, insista un
troisième, en tant que disciples d’Obata Kagenori nous devons faire quelque
chose.
    Des parcelles de cendre blanche
s’envolaient du feu. Un homme respira une bouffée de fumée et toussa. Après les
avoir écoutés quelques minutes exprimer toute l’amertume de leur indignation, Shinzō
déclara :
    — Je suis l’une des victimes,
bien sûr, et j’ai mon plan personnel. Mais dites-moi ce que vous avez au juste
en tête.
    — Nous pensons protester
auprès du seigneur Hosokawa. Nous lui raconterons toute l’histoire, et
demanderons que Kojirō nous soit remis.
    — Et alors ?
    — Nous exposerons sa tête au
bout d’une pique devant les tombes de notre maître et de son fils.
    — Vous pourriez peut-être le
faire si l’on vous le remettait ligoté. Mais il y a peu de chances pour que les
Hosokawa en usent ainsi. Il a beau n’avoir été engagé que de fraîche date, il
est leur vassal, et c’est son talent qui les intéresse. Vos plaintes ne
constitueraient à leurs yeux qu’une preuve supplémentaire de son habileté. Quel
daimyō accepterait de remettre à quiconque un de ses vassaux sans raisons
impératives ?
    — Alors, il nous faudra
recourir à des mesures extrêmes.
    — Par exemple ?
    — Le groupe avec lequel il
voyage est assez important. Nous pourrions facilement les rattraper. Avec toi
pour chef, nous six et d’autres disciples fidèles...
    — Veux-tu parler de
l’attaquer ?
    — Oui. Viens avec nous, Shinzō.
    — Ça ne me plaît pas.
    — N’es-tu pas celui qui a été
choisi pour perpétuer le nom d’Obata ?
    — Reconnaître qu’un ennemi
est plus fort que nous n’est pas chose facile, dit pensivement Shinzō.
Pourtant, de manière objective, Kojirō est le meilleur homme d’épée. Même
avec des douzaines d’hommes, je crains bien qu’en fin de compte nous
n’ajoutions à notre honte.
    — Tu vas rester les bras croisés ?
demanda un homme avec indignation.
    — Non, je souffre autant que
vous tous du fait que Kojirō s’en tire, étant donné ce qu’il a commis.
Mais j’accepte d’attendre le bon moment.
    — Quelle patience ! dit
un homme, sarcastique.
    — N’es-tu pas en train d’éluder
tes responsabilités ? demanda un autre.
    Shinzō ne répondant pas, les
cinq hommes jugèrent inutile de parler davantage, et se hâtèrent de partir.
    En route ils croisèrent Iori,
lequel avait mis pied à terre au portail et menait le cheval à l’écurie. Après
avoir attaché l’animal, il aperçut Shinzō près du feu, et l’alla
rejoindre.
    — Ah ! te voilà de
retour, dit Shinzō.
    — Oui, répondit Iori. Dites
donc, vous vous êtes disputés ?
    — Pourquoi me demandes-tu
ça ?
    — Quand je suis entré, là,
tout de suite, j’ai croisé des samouraïs. Ils avaient l’air en colère. Ils
disaient des choses bizarres, comme : « Je le surestimais »,
et : « C’est un faible. »
    — Ça n’a pas d’importance,
fit Shinzō avec un petit rire. Viens te chauffer.
    — Je n’ai pas besoin de feu.
J’ai fait tout le trajet, à cheval, d’une traite depuis Musashino.
    — Tu m’as l’air de bonne
humeur. Où donc as-tu passé la nuit dernière ?
    — A la maison. Sensei est de retour !
    — J’avais entendu dire qu’il
l’était ou le serait bientôt.
    — Vous saviez déjà ?
    — Takuan me l’avait dit.
Iori, sais-tu la nouvelle ?
    — Quelle nouvelle ?
    — Ton maître

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