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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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l’enfant. Tout le monde
fit ensemble un bout de chemin. Puis, tandis que Matahachi et Akemi
s’engageaient dans une rue latérale en quête d’une auberge, la femme
reprit :
    — ... Ah ! vous allez
par là ?
    Elle leur dit au revoir, et, comme
se ravisant, demanda :
    — ... Il semble que vous
soyez des voyageurs, vous aussi, mais sauriez-vous par hasard où se trouve la
maison de Sasaki Kojirō ?
    Matahachi lui fournit le
renseignement qu’il venait d’apprendre des deux serviteurs. Tout en la
regardant s’éloigner, il murmura d’un air sombre :
    — Je me demande ce que
devient ma mère.
    Maintenant qu’il avait un enfant à
lui, il commençait à comprendre ce qu’elle éprouvait.
    — Allons, viens, dit Akemi.
    Matahachi restait planté là, à
regarder la vieille femme d’un air absent. Elle avait à peu près le même âge
qu’Osugi.
     
    La maison de Kojirō était
pleine de visiteurs.
    — Pour lui, c’est une grande
chance.
    — Oui, cela va asseoir une
fois pour toutes sa réputation.
    — Il sera connu partout.
    — Certes, mais il ne faut pas
oublier qui est son adversaire. Ganryū devra être très prudent.
    Beaucoup étaient arrivés la veille
au soir ; les visiteurs affluaient dans le grand hall d’entrée, dans les
antichambres latérales, dans les galeries extérieures. Certains venaient de
Kyoto ou d’Osaka, d’autres de l’ouest de Honshu, l’un d’eux du village de
Jōkyōji dans la lointaine province d’Echizen. La maisonnée ne
comportant pas assez de serviteurs, Kakubei avait envoyé quelques-uns des
siens. Des samouraïs, élèves de Kojirō, allaient et venaient, le visage
tout excité par l’attente.
    Tous ces amis, tous ces disciples
présentaient un point commun : qu’ils connussent ou non Musashi, il était
l’ennemi.
    Les samouraïs provinciaux qui, à
telle ou telle époque, avaient étudié les méthodes de l’école Yoshioka,
manifestaient une haine particulièrement virulente. L’humiliation de la défaite
d’Ichijōji leur rongeait l’esprit et le cœur. De plus, l’exclusive détermination
avec laquelle Musashi avait mené sa carrière lui avait fait de nombreux
ennemis. Les élèves de Kojirō le méprisaient tout naturellement.
    Un jeune samouraï amena un récent
arrivant du hall d’entrée dans le salon plein de monde, et annonça :
    — Cet homme a fait le voyage
de Kōzuke.
    — Je m’appelle Ichinomiya
Gempachi, dit l’homme, qui prit modestement place parmi eux.
    Un murmure d’admiration et de
respect fit le tour de la pièce : Kōzuke se trouvait à quinze cents
kilomètres au nord-est. Gempachi demanda qu’un talisman qu’il avait apporté du
mont Hakuun fût placé sur l’autel domestique, ce qui redoubla les murmures
d’approbation.
    — Il fera beau le treize,
remarqua un homme en jetant un coup d’œil à l’ardent soleil du soir, sous l’auvent.
Aujourd’hui c’est le onze, demain le douze, après-demain...
    Un visiteur dit à Gempachi :
    — A mon avis, que vous soyez
venu d’aussi loin prononcer une prière pour la réussite de Kojirō est bien
remarquable. Vous avez des liens avec lui ?
    — Je suis un vassal de la
Maison de Kusanagi à Shimonida. Feu mon maître, Kusanagi Tenki, était le neveu
de Kanemaki Jisai. Tenki connaissait Kojirō alors que celui-ci était
encore enfant.
    — Je savais que Kojirō
avait été l’élève de Jisai.
    — C’est exact. Kojirō
venait de la même école qu’Itō Ittōsai. J’ai entendu Ittōsai
déclarer à maintes reprises que Kojirō se battait brillamment.
    Ensuite, il raconta comment
Kojirō avait choisi de rejeter le certificat de Jisai pour créer son
propre style. Il dit aussi combien Kojirō avait été tenace, même enfant.
Donnant des réponses détaillées à des questions pleines de curiosité, Gempachi
parla sans fin.
    — Ganryū Sensei n’est pas là ? demanda un jeune serviteur en se glissant à travers la
foule.
    Comme il ne le voyait pas, il
passa de chambre en chambre. Il grommelait tout seul quand il tomba sur Omitsu,
qui faisait le ménage de la chambre de Kojirō.
    — Si tu cherches le maître,
dit-elle, tu le trouveras à la cage du faucon.
    A l’intérieur de la cage,
Kojirō scrutait les yeux d’Amayumi. Il avait nourri l’oiseau, l’avait
débarrassé de ses plumes tombées, tenu un moment sur son poing ;
maintenant, il le caressait affectueusement.
    —  Sensei ...
    — Oui ?
    — Il y a une femme qui dit
venir

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