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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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souleva l’un des couvercles : des couronnes, des diadèmes apparurent. Parmi eux, Aldo repéra vite la bande de rubis et de diamants qui ceinturait, hier, la toque – héritage des Mongols et de Gengis Khan dont Alwar avait du sang – qui coiffait le prince. Aujourd’hui elle était d’un blanc candide avec un petit diadème de perles.
    — Magnifique ! apprécia Morosini en examinant l’un après l’autre ces signes du pouvoir. Mais n’est-il pas imprudent de voyager avec un tel trésor ?
    — Tout n’est pas ici. Je ne saurais emporter en voyage l’ensemble de mes joyaux et je me contente de ceux dont je me pare le plus souvent. Ceux que je préfère. Par exemple ceci.
    Il ouvrait le second coffre et en tirait un collier de plusieurs rangs fait de diamants et d’énormes émeraudes. Les plus grosses sans doute qu’Aldo eut jamais vues. Il est vrai qu’elles n’étaient pas taillées mais seulement polies, en cabochons. Suffisantes pour réduire à l’état d’ornement modeste la pierre d’Ivan le Terrible achetée à Drouot. Au grand plaisir de son hôte, Aldo ne cacha ni sa surprise ni son admiration.
    — Je ne crois pas en connaître d’aussi importantes.
    Il se consolait un peu en constatant qu’en revanche il en avait vu de plus lumineuses.
    — Oh, il en existe cependant ! soupira Alwar. Yadavindra Singh de Patiala en possède de plus belles encore. Vous les verrez sans doute si vous vous rendez à l’invitation de Kapurthala car il y sera sûrement. Auprès de lui je ne suis qu’un petit prince, ajouta-t-il avec une intraduisible amertume. Ses États comptent deux millions d’habitants alors que le mien n’en a guère plus de cinquante mille… Son palais Moti Bagh couvre quatre hectares à lui seul…
    — La grandeur vraie d’un prince ne se mesure pas au nombre de ses sujets ni à la superficie de son palais, dit doucement Morosini. Ce sont ses actes, sa sagesse et la sérénité de ses États qui lui donnent sa dimension.
    Il eut soudain l’impression que les yeux de tigre se mouillaient. Le maharadjah se leva et posa ses mains sur ses épaules :
    — Tu as bien parlé ! fit-il d’une voix enrouée. Il faut que tu sois mon ami !
    — Ce serait un grand honneur ! émit Aldo qui n’aimait pas beaucoup ce rapprochement subit et craignit même un instant qu’on ne l’embrassât. Mais Alwar se contenta d’ôter de son doigt un rubis taillé en fer de lance et de le passer au majeur de son invité :
    — Voilà qui scellera mieux notre amitié ! dit-il. Cette pierre a la couleur du sang et le sang est le meilleur lien entre les hommes. Essaie de t’en souvenir quand tu regarderas ce bijou.
    Aldo ne put que remercier avec tout de même un vague sentiment de honte. En venant à ce rendez-vous qui ne lui plaisait guère, il gardait une arrière-pensée : celle de proposer la « Régente » à ce prince visiblement richissime mais, après le don qu’on venait de lui faire, il était un peu difficile de parler boutique. D’autant plus que, les circonstances étant ce qu’elles étaient, Alwar pouvait très bien prendre cela pour un échange de bons procédés et la valeur de la perle était infiniment plus élevée que celle du joli rubis qu’il recevait.
    — Je regrette, devant tant de générosité, de ne rien pouvoir offrir de comparable…
    — Un peu de ton temps sera amplement suffisant. Je suis encore ici pour quelques semaines, Ensuite je me rendrai en Angleterre…
    — C’est que moi je dois rentrer prochainement à Venise… Le temps est encore ce qui va me manquer le plus.
    — Tu ne pars pas ce soir ?
    — Non, bien sûr !
    — Alors nous pouvons encore passer quelques moments ensemble ?
    « Et dire, pensait Aldo en se retirant, que m’étais juré que cette visite n’en aurait pas de seconde ! »
    Il fallait bien en prévoir au moins une, sinon l’homme aux yeux de tigre était bien capable de lui tomber dessus à la maison un jour prochain. N’avait-il pas dit qu’il aimait Venise ? Ou quelque chose d’approchant…
     
    — Eh bien, dis-moi, s’écria Adalbert en le voyant rentrer. Vous avez eu des choses à vous dire ? Il est plus de six heures !
    — Oh, le temps passe vite en sa compagnie ! Il m’a pratiquement confessé ! Et regarde ! ajouta Aldo en lui tendant la bague qu’il avait ôtée dans la voiture et mise dans sa poche. Il a décidé que nous étions quasiment frères !
    — Peste ! Il a la

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