Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
fraternité généreuse, mais je me demande ce qu’aurait pensé ta mère d’un fils de cet acabit !… Bon ! Oublions-le pour passer à un autre sujet : on dirait que c’est aujourd’hui la journée des rubis ! Tiens, lis ça !
    Il tendait le journal plié où figurait un article entouré au crayon rouge. C’était, sous la plume de Martin Walker dont la signature prenait de plus en plus de développement, un « papier » que la crainte de déplaire à un hôte illustre retenait visiblement à la limite du sensationnel : « Vol audacieux chez un grand ami de la France : des bijoux disparaissent chez le maharadjah de Kapurthala. »
    Le texte disait qu’une paire de bracelets de rubis avait été subtilisée dans l’appartement de la princesse Brinda. Aucune autre parure n’avait été volée et, à la place, on avait découvert une petite carte portant simplement la lettre N. Suivait un long développement sur le mystérieux personnage dont on commençait à parler beaucoup en le rapprochant du fameux Arsène Lupin. À cette différence près que celui-là avait déjà deux meurtres sur la conscience et que le célèbre gentleman-cambrioleur ne tuait jamais.
    — Alors ? fit Adalbert. Qu’est-ce que tu en penses ?
    — Comme toi, je suppose. Notre Napoléon VI et le sombre marquis d’Agalar pourraient bien ne faire qu’une seule et même personne. Le malaise éprouvé hier soir a été simulé et notre homme a profité de ce que tout le monde était à table pour visiter les coffrets de la princesse.
    — Il est certain que c’est la première pensée qui présente, mais je t’avoue que j’ai peine à y croire.
    — Pourquoi ? Parce qu’il a un type beaucoup trop espagnol pour être petit-fils d’une Russe ? La loi de Mendel joue parfois de drôles de tours. Et puis pourquoi seulement ces deux bracelets alors qu’il y avait sans doute beaucoup d’autres colifichets passionnants ?
    — Je vais te dire pourquoi. Parce que ce sont des bijoux russes et que notre empereur russo-corse ne s’intéresse qu’à eux et aux Français. Les bracelets ont appartenu à la comtesse Abrasimoff qui te plaît tant.
    — Pas à toi ? émit l’archéologue, la mine innocente.
    — Oh ! Elle est très belle et j’en conviens volontiers, mais tu sais qu’aucune femme ne saurait plus me plaire…
    — C’est beau, la vertu !
    — Tu peux dire l’amour, tu ne te tromperas dit Aldo gravement. Il n’empêche que je vais aller chez elle, et dès demain, parce qu’elle non plus n’a pas assisté au dîner.
    — Tu la soupçonnes ?
    — Pourquoi pas ? Elle a peur d’Agalar parce qu’elle craint son emprise mais d’autre part elle délire presque lorsqu’elle évoque les joyaux que les Bolcheviks lui ont volés. Ces bracelets, elle m’en a parlé.
    — Sans doute mais tu as vu dans quel état elle était lorsqu’elle a reconnu l’Espagnol ? Il faut des nerfs solides pour un vol aussi audacieux. Car enfin si tous les invités étaient à table avec nombre de serviteurs, on doit en rencontrer certainement quelques-uns dans les appartements privés ?
    — Oh, je ne dis pas qu’elle a fait le coup et je pense sincèrement que c’est don José ; mais ce que je veux savoir, c’est si elle a lu le journal, ce qu’elle pense et si, d’aventure elle n’aurait pas quelques nouvelles de son bel ami ?…
    — Pour en revenir à lui, il y a quelque chose d’incompréhensible : voilà un homme qui s’apprête à épouser une milliardaire et il s’amuserait à venir jouer les monte-en-l’air pour voler des bijoux que sa fiancée a largement les moyens d’acheter…
    — Très juste, mais alors explique-moi ce qu’il faisait hier soir au château de Longchamp quand il aurait dû tenir la main de Miss Van Kippert dans le silence feutré d’un petit salon du Crillon ?
    Aldo n’eut pas le temps de répondre. Deux coups brefs furent sonnés à la porte de l’appartement et, l’instant suivant, Théobald, mi-respectueux mi-inquiet, introduisait le commissaire Langlois…

CHAPITRE VII
LA NUIT INSENSÉE
    — Désolé de vous déranger à un moment que vous jugez peut-être inopportun, fit le policier avec un mince sourire dont il envoya la fin à Morosini. Vous alliez sortir, sans doute ?
    — Oh, cette jaquette ? dit celui-ci traduisant le regard du visiteur. Je ne sors pas, je rentre. J’ai été invité à déjeuner par le maharadjah d’Alwar et cela a duré plus

Weitere Kostenlose Bücher