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La pierre et le sabre

La pierre et le sabre

Titel: La pierre et le sabre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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vous et vos disciples me recherchez. Il
se trouve que je suis en ce moment sur la grand-route de Yamato : j’ai l’intention
de circuler en gros dans la région d’Iga et d’Ise durant une année environ pour
poursuivre ma formation d’homme d’épée. Je ne souhaite pas modifier mes projets
pour le moment ; mais comme je regrette autant que vous de n’avoir pu vous
rencontrer lors de ma précédente visite à votre école, je tiens à vous informer
que je serai sûrement de retour dans la capitale durant le premier ou le second
mois de l’an prochain. D’ici là, j’espère améliorer considérablement ma
technique. Je compte que vous-même ne négligerez pas de vous exercer. Quelle
honte, si la florissante école de Yoshioka Kempō devait essuyer une
deuxième défaite pareille à celle qu’elle a subie la dernière fois que je m’y
trouvais ! Je termine en formulant mes vœux respectueux de bonne santé.
    Shimmen Miyamoto Musashi
Masana.
     
    Bien que polie, cette lettre
manifestait clairement la confiance en soi de Musashi. Ayant rectifié l’adresse
pour y inclure non seulement Seijūrō mais tous les élèves de l’école,
il posa son pinceau et tendit la missive à Jōtarō.
    — Puis-je me contenter de la
déposer à l’école et revenir ? demanda l’enfant.
    — Non. Tu dois te présenter à
l’entrée principale, et la remettre toi-même au serviteur qui s’y trouve.
    — Compris.
    — Il y a autre chose que je
veux que tu fasses, mais ça risque d’être un peu difficile.
    — Qu’est-ce que c’est ?
    — Je veux que tu voies si tu
peux trouver l’homme qui t’a confié la lettre. Il s’appelle Hon’iden Matahachi.
C’est un vieil ami à moi.
    — Ça devrait être simple
comme bonjour.
    — Tu crois ? Comment
as-tu l’intention de t’y prendre au juste ?
    — Oh ! je le demanderai
dans tous les débits de boisson.
    Musashi se mit à rire.
    — L’idée n’est pas mauvaise.
Pourtant, d’après la lettre de Matahachi, je crois comprendre qu’il connaît
quelqu’un à l’Ecole Yoshioka. Je crois qu’il serait plus rapide de t’y
renseigner sur lui.
    — Quand je l’aurai trouvé,
que dois-je faire ?
    — Je veux que tu lui fasses
une commission. Dis-lui que durant les sept premiers jours de la nouvelle
année, j’irai chaque matin l’attendre au grand pont de l’avenue Gojō.
Demande-lui de venir m’y rencontrer l’un de ces jours-là.
    — C’est tout ?
    — Oui, mais dis-lui aussi que
j’ai très envie de le voir.
    — Très bien, je crois que j’ai
compris. Où serez-vous quand je reviendrai ?
    — Je vais te dire. En
arrivant à Nara, je m’arrangerai pour que tu puisses me retrouver en demandant
au Hōzōin. C’est le temple célèbre pour sa technique de lance.
    — Vous le ferez vraiment ?
    — Ha ! ha ! Tu as
encore des soupçons, hein ? Ne t’inquiète pas. Si cette fois je ne tiens
pas ma promesse, tu pourras me couper la tête.
    Musashi riait encore en sortant de
la maison de thé. Dehors, il prit la direction de Nara, et Jōtarō la
direction opposée, celle de Kyoto.
    Le carrefour fourmillait de monde,
d’hirondelles et de chevaux hennissants. En se frayant un chemin à travers la
foule, l’enfant se retourna et vit Musashi debout au même endroit, qui le
regardait. Ils se sourirent de loin en guise d’adieu, et chacun poursuivit sa
route.
     
     
     
Une brise printanière
     
    Au bord de la rivière Takaze,
Akemi rinçait une pièce d’étoffe en chantant une chanson qu’elle avait apprise
au Kabuki d’Okuni. Chaque fois qu’elle tirait sur le tissu à fleurs, elle avait
l’illusion de balancer des fleurs de cerisier.
     
    La
brise d’amour
    Tire
mon kimono par la manche.
    Oh !
que la manche pèse donc lourd !
    La
brise d’amour est-elle lourde ?
     
    Jōtarō se tenait debout
en haut de la berge. Ses yeux vifs contemplaient la scène, et il souriait
gentiment.
    — Vous chantez bien, Tantine !
cria-t-il.
    — Qu’est-ce que c’est ?
demanda Akemi.
    Elle leva les yeux vers cet enfant
qui ressemblait à un gnome avec son long sabre de bois et son énorme chapeau de
vannerie.
    — ... Qui es-tu ?
demanda-t-elle. Et pourquoi m’appelles-tu Tantine ? Je suis encore jeune !
    — Bon... Douce Jeune Fille.
Que dites-vous de ça !
    — Tais-toi donc, fit-elle en
riant. Tu es beaucoup trop petit pour conter fleurette. Tu ferais mieux de te
moucher.
    — Je voulais seulement vous
poser une

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