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La pierre et le sabre

La pierre et le sabre

Titel: La pierre et le sabre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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presque aussitôt, quelqu’un
lança le signal de l’attaque, et toutes les autres portes de la chambre s’ouvrirent
avec fracas.
    — Il n’est pas là !
    — La chambre est vide !
    On entendait marmonner,
incrédules, des voix qui avaient recouvré tout leur courage. Musashi se
trouvait assis là très peu de temps auparavant, quand on lui avait apporté la
lampe. Elle brûlait encore, le coussin sur lequel il s’était assis n’avait pas
bougé, le brasero flambait toujours, et la tasse de thé demeurait intacte. Mais
plus de Musashi !
    Un homme courut sur la véranda, et
fit savoir aux autres qu’il s’était enfui. Des élèves et des serviteurs, sortis
de sous la véranda et de coins sombres du jardin, se rassemblèrent ; ils
piétinaient de colère, et maudissaient les hommes qui avaient monté la garde
auprès de la petite chambre. Mais ceux-ci affirmaient que Musashi ne pouvait
pas s’être évadé. Il s’était rendu aux toilettes moins d’une heure auparavant
mais avait regagné la chambre aussitôt. Pas moyen de sortir sans être vu.
    — Tu veux dire qu’il est
invisible comme le vent ? demanda un homme avec ironie.
    En cet instant précis, un homme
qui fouillait dans un cabinet cria :
    — Voilà comment il s’est
enfui ! Voyez donc, ces lames de parquet ont été arrachées.
    — Ça ne fait pas bien
longtemps que l’on a éméché la lampe. Il ne peut être loin !
    — Tous après lui !
    Si Musashi avait en effet pris la
fuite, il devait être un lâche en réalité ! Cette idée anima ses
poursuivants de l’esprit combatif qui leur avait manqué si notablement un peu
plus tôt. Ils sortaient en foule des portes de devant, de derrière et
latérales, lorsqu’une voix hurla :
    — Le voilà !
    Près de la porte de derrière, une
silhouette jaillit de l’ombre, traversa la rue et s’engagea dans une allée
obscure, de l’autre côté. Courant comme un lièvre, elle fit un crochet en arrivant
au mur au bout de l’allée. Deux ou trois élèves rattrapèrent l’homme sur la
route, entre le Kūyadō et les ruines calcinées du Honnōji.
    — Lâche !
    — Alors, comme ça, tu voulais
t’enfuir !
    — Après ce que tu as fait
aujourd’hui ?
    Il y eut un vacarme de mêlée, de
coups de pied, et un hurlement de défi. L’homme capturé avait recouvré ses
forces, et se retournait contre ses agresseurs. En un instant, les trois hommes
qui le traînaient par la peau du cou mordaient la poussière. Le sabre de l’homme
allait s’abattre sur eux quand un quatrième accourut en criant :
    — Attendez ! Il y a erreur !
Ce n’est pas celui que nous cherchons.
    Matahachi abaissa son arme, et les
hommes se relevèrent.
    — Mais tu as raison ! Ce
n’est pas Musashi.
    Comme ils se tenaient là,
perplexes, Tōji arriva sur les lieux.
    — Alors, vous l’avez attrapé ?
demanda-t-il.
    — Euh, c’est pas le bon...
pas celui qui a provoqué tous les ennuis.
    Tōji examina de plus près le
captif, et dit avec stupéfaction :
    — C’est là l’homme que vous
poursuiviez ?
    — Oui. Tu le connais ?
    — Je l’ai vu aujourd’hui même
à la maison de thé Yomogi.
    Pendant qu’ils considéraient
Matahachi dans un silence lourd de suspicion, il remettait tranquillement de l’ordre
dans sa chevelure ébouriffée, et époussetait son kimono.
    — C’est le patron du Yomogi ?
    — La patronne m’a dit que
non. Il a l’air de n’être qu’une espèce de pique-assiette.
    — M’a l’air plutôt louche. Qu’est-ce
qu’il fabriquait, près de la porte ? Espionnait ?
    Mais Tōji s’était déjà remis
en route.
    — Si nous perdons notre temps
avec lui, nous ratons Musashi. Divisez-vous, et allez. Faute de mieux, nous
pouvons du moins découvrir où il habite.
    Il y eut un murmure d’assentiment,
et les voilà partis.
    Matahachi, debout face au fossé du
Honnōji, restait silencieux, la tête inclinée, tandis que les hommes le
dépassaient en courant. Il héla le dernier d’entre eux.
    L’homme s’arrêta.
    — Que voulez-vous ?
demanda-t-il.
    S’avançant vers lui. Matahachi
demanda :
    — Quel âge avait cet homme
que vous appelez Musashi ?
    — Comment voulez-vous que je
le sache ?
    — Pourriez-vous dire qu’il
avait mon âge environ ?
    — Je suppose que c’est à peu
près cela. Oui.
    — Est-il du village de
Miyamoto dans la province de Mimasaka ?
    — Oui.
    — Je suppose que « Musashi »
est une autre façon

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