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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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l’Ayrshire. Je dois lui envoyer un fromage, et si notre vache tachetée, Gowans, fait une génisse, il faudra l’élever pour lui, car il n’en a pas de cette race ; et il n’est pas orgueilleux, et il ne dédaignera pas le présent des pauvres qui cherchent à se décharger d’une partie du fardeau de la reconnaissance qu’ils lui doivent. Ce ne sera pas ma faute s’il a jamais mangé un fromage de Dunlop meilleur que celui que je lui enverrai. »
    Ici suivaient, sur les bêtes à cornes et sur les travaux de la laiterie, quelques observations que nous nous proposons d’envoyer au comité d’agriculture. Après quoi, elle continuait ainsi :
    « Au surplus, tout cela n’est que du regain auprès de la belle moisson dont la Providence nous a gratifiés en nous accordant la vie de la pauvre Effie. Mais, ô mon cher père, puisqu’il a plu à Dieu de se montrer miséricordieux envers elle, accordez-lui aussi votre pardon, cela la rendra propre à devenir un vase de grâce, et à être la consolation de vos cheveux blancs.
    » Mon cher père, voulez-vous bien faire savoir au laird Dumbiedikes que l’argent qu’il m’a prêté lui sera fidèlement rendu. J’ai plus qu’il ne faut pour m’acquitter. Je vous expliquerai comment. J’en ai une partie en argent ; quant au reste, il ne faut pas de bourse ni de sac pour le garder ; ce n’est qu’un petit chiffon de papier, suivant la mode de ce pays, mais je suis sûre que cela vaut de l’argent.
    » C’est grâce à M. Butler que j’ai été si bien reçue par le duc, car il paraît qu’il y a eu des liaisons entre leurs grands-pères, dans le temps des persécutions. Et mistress Glass a été aussi bonne pour moi que si elle eût été ma mère ; elle a ici une belle maison, et y vit fort bien, ayant deux servantes et un garçon de boutique. Elle doit vous envoyer une livre de son meilleur tabac en poudre, et aussi du tabac à fumer. Il faudra que nous songions à lui faire quelque présent, puisqu’elle a eu tant de bonté pour moi.
    » Le duc doit envoyer la grâce par un exprès, attendu que je ne puis pas voyager si vite, et je reviendrai dans un carrosse avec deux domestiques de Son Honneur : M. Archibald, qui est un homme fort honnête, déjà d’un certain âge ; il dit qu’il vous a vu autrefois quand vous achetiez des bestiaux dans l’ouest, du laird d’Aughtermugity ; mais peut-être ne vous en souviendrez-vous pas, quoiqu’il soit fort civil ; et puis mistress Dolly Dutton, qui va être fille de laiterie à Inverrary. Ils me conduiront jusqu’à Glascow, d’où je n’aurai pas un bien long voyage à faire pour me rendre à Saint-Léonard, ce que je désire par-dessus toutes choses. Puisse celui qui accorde tous les biens vous maintenir en bonne santé, mon cher père ! c’est la prière fervente de votre affectionnée fille,
    » JEANIE DEANS. »
    La troisième était pour Butler, en voici le contenu :
    « MONSIEUR BUTLER,
    » Vous aurez du plaisir-à apprendre que le but de mon voyage est rempli, grâce à Dieu, et tout pour le mieux, et que le papier où il est question de votre grand père a été bien reçu du duc d’Argyle, et qu’il a écrit votre nom tout au long sur un petit livre, ce qui me fait croire qu’il a dessein de vous faire avoir une école ou une église, car on dit qu’il n’en manque pas de vacantes.
    » J’ai vu la reine, qui m’a donné de sa propre main un porte-feuille brodé ; elle n’avait pas sa couronne ni son sceptre : on les conserve pour les grands jours, comme les beaux habits des enfans. On les garde dans une tour qui n’est pas comme la tour de Libberton, ni comme celle de Craigmiliar : elle ressemblerait plutôt au château d’Édimbourg si on l’abattait, et qu’on le reconstruisît au milieu du lac North. La reine a été fort généreuse pour moi : elle m’a donné un morceau de papier qui vaut cinquante livres sterling, pour payer les frais de mon voyage, tant pour venir que pour m’en aller. Ainsi, M. Butler, comme nous sommes les enfans de deux voisins, sans parler de ce dont il a pu être question entre nous, j’espère que vous ne vous laisserez manquer de rien de ce qui peut être utile à votre santé ; car à quoi bon l’un de nous garderait-il de l’argent, tandis que l’autre en aurait besoin ? Et songez bien que je ne vous parle pas ainsi pour vous rappeler des choses que vous feriez mieux d’oublier, si vous obteniez une église ou

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