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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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d’airain, une dépendance du mal ; » et aucune raison ne pouvait engager David et sa conscience à favoriser une telle transaction. Mais si les paroissiens eux-mêmes, d’une voix unanime, réclamaient Reuben Butler pour leur pasteur, était-il juste que cette malheureuse présentation fît refuser à leurs âmes les consolations de sa doctrine ? Si le presbytère l’admettait dans l’église, en vertu de l’acte de patronage, plutôt que par égard pour le vœu général de la congrégation, c’était une erreur personnelle et une erreur bien grossière ; mais si Reuben Butler acceptait la cure comme lui étant offerte par l’élection de ceux qu’il était appelé à instruire et qui s’étaient montrés avides d’instruction, si … par la vertu toute-puissante de ce SI, David, après avoir bien médité la chose, en vint à être d’opinion qu’il pouvait en toute sûreté approuver cette transaction.
    Il restait une troisième pierre d’achoppement, – le serment exigé des ministres reconnus, par lequel ils reconnaissaient un roi et un parlement érastien, approuvaient l’union de l’Angleterre à l’Écosse. Par lequel acte le second royaume était devenu partie intégrante du premier, d’où la prélature, sœur du papisme, était venue asseoir son trône et montrer les cornes de sa mitre. C’étaient là de ces symptômes de défection qui avaient souvent forcé David de s’écrier : « – Mes entrailles ! mes entrailles ! – Je suis souffrant jusque dans le fond de mon cœur ! » Il se souvenait aussi qu’une sainte matrone de Bow-Head avait été enlevée de ce monde dans un évanouissement, dont les cordiaux et les plumes brûlées ne purent la tirer, rien que pour avoir entendu, dans l’église de la Tolbooth, ces paroles terribles prononcées du haut de la chaire par le ministre lisant la proclamation contre les meurtriers de Porteous : – « Il est prescrit par les lords spirituels et temporels ; – ces sermens étaient donc une coupable complaisance et une fatale abomination, – un piége du péché, – un danger de défection. – Mais ce Shibboleth {125} n’était pas toujours exigé ; les ministres avaient quelquefois des égards pour leurs consciences timorées, et pour celles de leurs frères. Ce ne fut que plus tard que l’assemblée générale et le presbytère tinrent d’une main plus ferme les rênes de l’autorité spirituelle. La conciliante particule vint encore au secours de David. SI un bénéficier n’était pas tenu à ces concessions coupables, si Butler pouvait trouver une légitime entrée dans l’Église sans intrusion… en un mot, David Deans fut d’avis qu’il pouvait légalement jouir du spirituel et du temporel de la cure des âmes à Knocktarlity, avec les émolumens, la manse cléricale, la glèbe et autres appartenances.
    Les hommes les plus droits et les plus vertueux sont quelquefois placés dans de telles circonstances, qu’il serait un peu rigoureux de chercher trop sévèrement si l’amour paternel n’avait pas contribué pour beaucoup à inspirer à Deans tous ces raisonnemens. Réfléchissons sur sa situation : Une de ses filles était perdue pour lui, et la résolution subite que venait de prendre le laird de Dumbiedikes anéantissait l’espérance secrète qu’il avait conçue depuis si longtemps pour son aînée, à qui il était si redevable. À l’instant où ce contre-temps vient l’affliger, Butler se présente à son imagination, non plus en pauvre sous-maître en habit râpé ; mais comme le ministre bénéficier d’une paroisse nombreuse, chéri de sa congrégation, menant une vie exemplaire, prêchant avec éloquence la saine doctrine, remplissant ses fonctions, comme jamais ministre ne l’avait fait avant lui dans les montagnes d’Écosse, ramenant les pécheurs comme un chien de berger conduit les moutons, favori du duc d’Argyle, et jouissant d’un revenu fixe de huit cents livres d’Écosse, plus quatre charretées de denrées en nature. L’idée de le voir épouser Jeanie faisait plus que balancer le regret qu’il éprouvait de renoncer à entendre nommer sa fille lady Dumbiedikes, car un ministre presbytérien était dans son esprit bien au-dessus d’un laird. Il ne fit pas attention qu’il était probable que ce mariage plairait à sa fille plus que celui qu’il avait eu en vue ; l’idée de consulter ses sentimens à ce sujet ne se présenta pas plus à lui que la

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