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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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hésitaient, Butler leur dit son nom et son état.
    – C’est un prédicateur, dit l’un, je l’ai entendu prêcher dans le trou de Haddo.
    – Il a été cette nuit d’un fameux sermon ! dit l’autre ; mais moins on parle, moins on risque.
    Lui ouvrant alors le guichet, ils lui permirent de passer.
    Butler alla porter son horreur hors des murs d’Édimbourg. Son premier dessein était de se rendre chez lui directement ; mais d’autres craintes et d’autres inquiétudes relatives à ce qu’il avait appris ce jour-là chez mistress Saddletree le déterminèrent à attendre le retour du jour dans le voisinage de la ville. Il eut soin de se tenir un peu à l’écart, et vit passer non loin de lui divers groupes qui marchaient à grands pas, en paraissant causer avec chaleur, mais à voix basse ; circonstances qui, jointes à l’heure qu’ils choisissaient pour voyager, lui firent penser qu’ils avaient pris une part active à l’acte sanguinaire qui venait d’avoir lieu.
    Il est certain que la dispersion totale et soudaine des factieux, quand ils eurent assouvi leur soif de vengeance, fut un des traits les plus remarquables de cette singulière insurrection. En général, quelque soit le motif d’un soulèvement du peuple, il en résulte toujours divers désordres qui ne faisaient point d’abord partie des projets des séditieux, mais auxquels le cours des évènemens les entraîne. Il n’en fut pas de même à cette occasion. La vengeance que ces hommes avaient exercée semblait les avoir complètement rassasiés. Dès qu’ils furent assurés que leur victime avait perdu la vie, ils se séparèrent, et abandonnèrent même les armes dont ils ne s’étaient emparés que pour parvenir à l’exécution de leur projet. À la pointe du jour, il ne restait dans la ville d’autres traces du mouvement populaire qui avait eu lieu pendant la nuit que le corps du malheureux Porteous, encore suspendu à la poutre qui avait servi de gibet, et les armes qui avaient été prises dans le corps-de-garde de la ville, dispersées çà et là dans les rues.
    Les magistrats reprirent leur autorité, non sans reconnaître en tremblant qu’elle tenait à un fil bien léger. Les premières marques qu’ils donnèrent du retour de leur énergie fut de faire entrer des troupes dans Édimbourg, et de commencer une enquête sévère sur les évènemens qui avaient eu lieu pendant la nuit. Mais ils avaient été conduits avec tant de secret, et d’après un plan si bien calculé, qu’on ne put obtenir que bien peu de renseignemens sur les auteurs de ce complot audacieux. Un exprès fut dépêché à Londres pour en porter la nouvelle, qui excita la surprise et l’indignation du conseil de régence et surtout de la reine Caroline ; elle regarda le succès de cette conspiration extraordinaire comme une insulte faite à son autorité. Pendant quelque temps il ne fut question que de projets de vengeance, non seulement contre ceux qui avaient joué un rôle dans cette tragédie, dès qu’on les aurait découverts, mais contre les magistrats qui ne l’avaient pas empêchée, et contre la ville où elle avait eu lieu. La tradition rapporte encore une réponse hardie que fit en cette occasion, à la reine, le célèbre John, duc d’Argyle. Elle lui disait que, plutôt que de souffrir qu’un tel outrage restât impuni, elle irait faire la chasse aux Écossais comme à des bêtes farouches. – En ce cas, madame, répondit ce fier seigneur avec un salut profond, il faut que je prenne congé de Votre Majesté pour aller préparer mes chiens.
    Le sens que couvraient ces mots était assez clair, et comme toute la noblesse écossaise était animée du même esprit national, on crut devoir adopter des mesures moins violentes ; nous aurons peut-être occasion d’en parler par la suite.

CHAPITRE VIII.
 
    « Le mont Arthur sera ma couche.
    » Il n’en est plus d’autre pour moi.
    » L’eau de Saint-Antony rafraîchira ma bouche,
    » Puisque celui que j’aime a pu trahir ma foi ! »
    Ancienne chanson.
    Si j’avais à choisir un lieu pour admirer le lever ou le coucher du soleil, ce serait ce sentier sauvage qui serpente autour de la ceinture de rochers demi-circulaires appelés les rochers de Salisbury, et qui borne la pente rapide par laquelle on descend dans le vallon au sud-est de la ville d’Édimbourg. De là l’œil domine les édifices élevés d’une cité dont une imagination romantique pourrait

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