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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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écoliers qui étaient moins avancés que lui, et non seulement il gagnait ainsi de quoi fournir à tous ses besoins, mais encore il fixait dans sa propre mémoire les élémens de ce qu’il avait déjà appris. Reuben pouvait encore envoyer quelques secours à son aïeule, devoir qui est rarement négligé en Écosse. Il fit des progrès considérables dans les connaissances générales comme dans les études de la profession qu’il avait choisie ; mais sa modestie naturelle faisait qu’ils étaient peu remarqués, et il aurait pu, comme tant d’autres, se plaindre de sa mauvaise étoile et des préférences injustes accordées à son préjudice, s’il eût été de ces caractères pour qui se plaindre est un besoin.
    Il obtint sa licence comme prédicateur de l’Évangile, avec quelques complimens du presbytère qui la lui accorda, mais on ne lui donna aucune place, et il fut obligé de retourner chez son aïeule à Bersheba, sans autre revenu que celui qu’il tira de quelques leçons qu’il donnait dans le voisinage. Quand il eut embrassé sa vieille grand’mère, sa première visite avait été à Woodend. Il y fut reçu par Jeanie avec cette affection que lui inspiraient des souvenirs qui n’étaient jamais sortis de son cœur, – par Rebecca avec une hospitalité amicale, et par le vieux David avec la réserve particulière de son caractère.
    Malgré la haute vénération que Douce Deans accordait au clergé en général, il ne suffisait pas de porter l’habit ecclésiastique pour mériter son estime, et, un peu jaloux peut-être de la dignité de son jeune ami, il s’empressa de l’attaquer sur divers points de controverse, afin de découvrir s’il n’était tombé dans aucun des piéges ou dans quelque défection et désertion du temps. Butler n’était pas seulement un bon presbytérien, mais il voulut aussi éviter de contrarier son ancien ami, en discutant des points de peu d’importance. Il aurait donc pu espérer de sortir de l’interrogatoire de David aussi pur que l’or de la fournaise ; mais le résultat n’en fut pas aussi favorable pour lui dans l’esprit de son sévère examinateur.
    La vieille Judith Butler s’était transportée ce soir-là jusqu’à Woodend, afin de recevoir les félicitations de son voisin sur le retour de Reuben et ses progrès, dont elle n’était pas peu fière. Elle fut donc assez mortifiée quand elle trouva que le vieux Deans n’entrait pas dans le sujet avec la chaleur qu’elle attendait de lui. Il est vrai que d’abord il parut plutôt avare d’éloges que mécontent, et ce ne fut qu’après l’avoir ramené plusieurs fois sur cette matière, que Judith parvint à le faire expliquer dans le dialogue suivant :
    – Eh bien, voisin Deans, je croyais que vous seriez content de revoir Reuben parmi nous, le pauvre garçon !
    –  Je suis content, mistress Butler ; telle fut la réponse concise du voisin.
    – Depuis qu’il a perdu son grand-père et son père (loué soit celui qui donne et qui reprend), il n’a pas eu d’ami qui lui tînt lieu de père comme vous, voisin Deans.
    – Dieu est le seul père des orphelins, répondit Deans en portant la main à sa toque, et levant les yeux au ciel. Rendez gloire à celui à qui elle est due, voisine, et non à son indigne instrument.
    – Il vous plaît de parler ainsi, et vous faites pour le mieux, sans doute ; mais, David, vous avez plus d’une fois envoyé des provisions à Bersheba quand il n’en restait déjà plus guère à Woodend. Oui, et j’ai su que…
    – Femme, interrompit David, ce sont là de vaines paroles qui ne sont bonnes qu’à réveiller l’homme intérieur. J’étais près du bienheureux Alexandre Peden, quand il dit que la mort et le témoignage de nos saints martyrs n’étaient que quelques gouttes de sang et des griffonnages d’encre. Que penser de tout ce que peut faire un homme comme moi ?
    – Eh bien, voisin Deans, vous parlez pour le mieux ? mais je dois dire que je suis sûre que vous êtes content de revoir mon garçon ; – le voilà fixé ici maintenant, si ce n’est qu’il peut aller à quelques milles de distance ; et il a sur ses joues une couleur de santé qui réjouit mes vieux yeux, et puis il porte un habit noir, propre comme celui du ministre.
    – Je suis content qu’il soit en bonne santé et heureux, dit M. Deans avec une gravité qui semblait indiquer qu’il voulait couper court à l’entretien ; mais une femme qui a

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