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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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avantage pour vous servir, Effie, lui dit-il d’un ton patelin ; et je ne connais rien qui pût vous être si utile que de contribuer à l’arrestation de ce bandit de Robertson.
    – Pourquoi injurier quelqu’un qui ne vous a jamais injurié, monsieur ?… Robertson, dites-vous ? Je n’ai rien à dire, je ne dirai rien contre personne qui se nomme ainsi.
    – Mais si vous lui pardonnez vos propres malheurs, Effie, songez au désespoir dans lequel il a plongé toute votre famille.
    – Que le ciel ait pitié de moi ! s’écria la pauvre Effie : c’est là le coup le plus rude à supporter !… Mon pauvre père ! ma chère Jeanie… Ah ! monsieur, si vous avez quelque compassion… car tous ceux que je vois ici ont le cœur dur comme marbre… permettez que ma sœur entre la première fois qu’elle demandera à me voir. Je sais qu’elle est venue, j’ai reconnu sa voix, je l’ai entendue pleurer. J’ai cherché inutilement à monter à cette fenêtre pour l’apercevoir un instant ; j’ai cru que j’en perdrais l’esprit.
    Elle sanglotait en parlant ainsi, et le regardait d’un air si attendrissant, que M. Sharpitlaw n’y put résister.
    – Vous verrez votre sœur, lui dit-il, si vous voulez me dire… Non, non, non ! ajouta-t-il, que vous parliez ou que vous vous taisiez, vous la verrez, je vous le promets. – Et se levant précipitamment, il se retira.
    Quand il eut rejoint Ratcliffe, – Vous aviez raison, lui dit-il, on n’en peut rien tirer… J’ai pourtant deviné une chose ; c’est que Robertson est le père de l’enfant, et je gagerais une bonne pièce d’or que c’est lui qui doit attendre cette nuit Jeanie Deans à la butte de Muschat ; mais certes ! nous l’enclouerons, Ratcliffe, ou je ne m’appelle pas Gédéon Sharpitlaw.
    – Mais il me semble, dit Ratcliffe, qui peut-être ne se souciait pas de coopérer à la découverte et à l’arrestation de Robertson, il me semble que, si cela était, M. Butler, en lui parlant au bas du rocher de Salisbury, aurait reconnu que c’était lui qui, sous le nom de Wildfire, était à la tête de la populace.
    – Point du tout, répondit Sharpitlaw ; le trouble où était M. Butler, le changement de costume du coquin, sa figure peinte de plus d’une couleur, la différence de la lumière du jour à celle des torches, tout peut avoir contribué à le tromper. Mais, parbleu ! vous que voilà, Ratcliffe, je me rappelle vous avoir vu déguisé de manière que votre père le diable n’aurait osé lui-même jurer que ce fût vous.
    – Et cela est vrai ! dit Ratcliffe.
    – Et d’ailleurs, stupide que vous êtes, continua Sharpitlaw d’un air de triomphe, le ministre m’a dit qu’il lui avait semblé que les traits de l’étranger à qui il avait parlé ne lui étaient pas inconnus, quoiqu’il ne pût dire ni où ni quand il l’avait vu.
    – Il est possible que Votre Honneur ait raison.
    – En conséquence, nous irons cette nuit, vous et moi, lui tendre nos filets, et j’espère bien que nous l’y prendrons.
    – Je ne vois pas trop de quelle utilité je puis être à Votre Honneur, dit Ratcliffe d’un air de mauvaise grâce.
    – De quelle utilité ? Vous me servirez de guide… Vous connaissez le terrain… Vous ne me quitterez, mon bon ami, que quand il sera dans mes mains.
    – Ce sera comme il plaira à Votre Honneur, dit Ratcliffe d’un ton peu satisfait : mais songez que c’est un homme déterminé.
    – Nous aurons avec nous de quoi le mettre à la raison, s’il est nécessaire.
    – Mais cependant, reprit Ratcliffe, je ne sais trop si je pourrai vous conduire à la butte de Muschat pendant la nuit, sans me tromper. Il y a tant de buttes et de monticules dans la vallée ! et elles se ressemblent toutes comme le diable et un charbonnier ; c’est vouloir prendre la lune dans un seau d’eau.
    – Que veut dire cela, Ratcliffe ? dit Sharpitlaw en jetant sur lui un regard sinistre ; avez-vous oublié que vous êtes encore sous sentence de mort ?
    – Non, non ! répondit Ratcliffe, c’est une chose qui ne s’oublie pas si aisément. Si vous jugez ma présence nécessaire, je vous suivrai ; mais ce que je vous dis, c’est pour le bien de la chose : il y a quelqu’un qui vous guiderait mieux que moi, et c’est Madge Wildfire.
    – Que diable ! il faudrait que je fusse atteint d’une folie pire que la sienne, pour m’en rapporter à elle dans une semblable

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