La Prophétie des papes
un doigt vers lâécran qui montrait lâentrée de la Maison Sainte-Marthe. « Quel est le taux dâoccupation ? Tu es au courant, Cappy ? »
Capozzoli vérifia dans son petit carnet.
« à six heures ce soir, il y avait vingt-six cardinaux qui sây étaient installés. »
Les hommes de Lorenzo étaient chargés de lâaccueil à lâaéroport et du transport jusque-là .
« Jâen ai sept de plus qui arrivent ce soir. »
Zazo hocha la tête.
« Demain, câest j moins deux avant le début du conclave. Ãa va pas être une sinécure.
â On a cinquante-huit éminences qui arrivent demain, dit Lorenzo.
â Doux Jésus⦠dit Capozzoli.
â Comme tu dis, approuva Zazo. Jâai eu quelques petites escarmouches avec les gardes. Et vous, pas de problèmes ?
â Ils me collent au train depuis ce matin, dit Lorenzo, mais rien que je ne puisse gérer.
â On a passé au crible la maison à la recherche de micros et de bombes cet après-midi et on le fera tous les jours jusquâà notre dernier passage la nuit précédant le conclave, dit Zazo. Est-ce que les gardes suivent la même procédure pour la chapelle Sixtine, Cappy ?
â Câest ce que jâai compris, répondit-il. Mais ce sont de petits cachottiers. »
Zazo balaya lâair de la main en signe de dédain.
« Nous les avons déjà invités à suivre notre dernière inspection de la maison. Pas question que je ne participe pas à leur dernière inspection de la chapelle.
â Nây crois pas trop », dit Lorenzo.
Â
Micaela ramassa son plateau. La cafétéria nâétait pas trop mal pour un hôpital, mais son petit ami lui coupait sérieusement lâappétit alors quâelle avait normalement un bon coup de fourchette.
« Pourquoi ne viens-tu pas avec moi ? » demanda-t-elle à Arturo.
Tout chez Arturo était trop grand : ses mains, son nez, son tour de taille et même, comme Micaela aimait à le dire pour le taquiner, son « pistolet à bébés ». Elle aimait beaucoup de choses chez lui, y compris le fait quâil pouvait la soulever comme une poupée, mais il y en avait aussi quâelle aurait volontiers changé si elle en avait eu la possibilité.
« Jâai eu une dure journée. Trois urgences, une longue consultation. Je suis vidé.
â Tout ce que je te demande, câest de passer avec moi voir Elisabetta chez mon père. Je me fais du souci pour elle. On ne restera pas plus de quelques minutes.
â Je sais comment ça se passe, gémit-il. Quelques minutes deviennent vite une heure. »
Micaela fit une moue irritée et son regard noir fit tressaillir Arturo.
« Tu nâaimes pas ma sÅur, nâest-ce pas ?
â Si, je lâaime bien.
â Non, tu ne lâaimes pas. Pourquoi ? Quâest-ce quâelle tâa fait ? »
Arturo déplaça quelques petits pois dans son assiette.
« Quand jâétais à lâécole, les religieuses me battaient comme plâtre. Jâimagine que je fais un transfert.
â Oh, allez ! dit Micaela. Un grand costaud comme toi, qui a peur de ce que ma pauvre petite sÅur représente pour sa pauvre personne !
â Tu nâes pas très sensible, se plaignit Arturo. Tu devrais me traiter avec humanité. »
Micaela se leva et attrapa son sac à main.
« Tu viens avec moi ou tu dors tout seul pendant les trente prochaines années. Voilà ce quâelle te dit, mon humanité ! »
Â
Elisabetta était plongée dans Faust lorsque le téléphone de son père sonna. Elle aurait préféré ne pas répondre, mais elle ne voulait pas quâil se réveille. à sa grande surprise, câétait pour elle.
« Elisabetta, ici, le professeur De Stefano. »
Sa voix paraissait étouffée, voilée.
« Professeur !
â Jâai appelé au couvent. Elles étaient réticentes et ne voulaient pas me donner votre numéro, mais jâai dit à sÅur Marilena que câétait urgent.
â Quâest-ce qui ne va pas ? Vous avez une drôle de voix », dit-elle.
Il y eut un silence.
« Le stress de la journée. Sans parler du fait que je
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