La Prophétie des papes
me sens mal de vous avoir renvoyée.
â Cela nâa pas été facile à entendre non plus.
â Me pardonnez-vous ? »
Elisabetta fut frappée par son ton étrange et suppliant.
« Bien sûr, dit-elle. Je sais bien faire ce genre de chose.
â Il faut que vous veniez tout de suite chez moi, dit-il soudain. Vous êtes réembauchée. Jâai de nouvelles informations importantes. Il faut que nous en discutions. Je crois que je sais ce que veut dire le message : La clef se trouve en B .
â Ce soir ? demanda-t-elle en jetant un coup dâÅil vers les fenêtres noires.
â Oui, ce soir », dit De Stefano précipitamment. Il y eut un autre silence. « Et apportez votre exemplaire du Faust . »
Il lui donna son adresse et raccrocha brusquement.
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Micaela sonna à lâinterphone plusieurs fois, puis se servit de sa clef pour entrer. à lâintérieur, les lumières étaient allumées, mais personne ne lui avait ouvert. La chambre dâElisabetta était vide et la porte de son père était fermée.
Elle y passa la tête et lâentendit ronfler dans la pénombre.
Arturo lui tapota lâépaule et elle referma la porte derrière elle sans un bruit.
« Il y a un mot dâElisabetta sur la table de la salle à manger », dit-il.
Câétait sur un morceau de papier et câétait bien la fine écriture dâElisabetta.
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Je sais que Zazo mâa dit de ne pas quitter lâappartement, mais jâai eu un appel urgent. Le professeur De Stefano veut me voir à son appartement, 14 via Premuda. Tout ira bien. Je rentrerai avant onze heures.
Elisabetta.
« Jâappelle Zazo », dit Micaela, en fouillant dans son sac à la recherche de son portable.
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Zazo referma son téléphone dâun claquement sec et regarda sa montre.
« Incroyable, marmonna-t-il.
â Quâest-ce qui se passe ? » demanda Lorenzo.
Ils traversaient ensemble un des parkings du personnel du Vatican.
« à lâexception de mon père, ma sÅur Elisabetta est la plus intelligente des Celestino, mais parfois, elle est vraiment idiote. Il faut que je file via Premuda. Le trajet ne me prendra pas plus de cinq minutes. Je serai rentré dans un quart dâheure et nous bouclerons la journée. »
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Le taxi fut ralenti par des travaux et il mit deux fois plus de temps pour arriver via Premuda. Bien quâil eût une religieuse pour passagère, le chauffeur tint absolument à jurer et à faire des gestes obscènes par la fenêtre durant la plus grande partie de la course.
Il laissa Elisabetta devant un joli immeuble recouvert de calcaire rose dont les volets étaient fraîchement repeints en vert. De Stefano habitait au premier étage. Lâinterphone bourdonna et elle monta à pied jusquâà son appartement. Elle utilisa le petit heurtoir en bronze et attendit.
La porte sâouvrit trop rapidement pour que les convenances de politesse soient respectées.
Un homme se trouvait là , mais ce nâétait pas De Stefano.
Elle reconnut immédiatement son visage inexpressif. Câétait lâhomme de la cabine téléphonique, son assaillant dâautrefois, le même qui était entré par effraction dans le couvent. Il tenait une arme à la main.
Avant quâElisabetta puisse faire quoi que ce soit dâautre que laisser échapper un cri dâeffroi, il lâattrapa par son habit et lâattira à lâintérieur.
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Zazo enfonça le bouton de lâinterphone de De Stefano et, nâobtenant aucune réponse, il appuya sur toutes les sonnettes simultanément jusquâà ce que quelquâun lui ouvre la porte.
Lorsquâil arriva sur le palier du premier étage, il eut juste le temps dâapercevoir, dans le couloir, un pan de tissu noir qui disparaissait. Puis la porte se referma dans un claquement bruyant.
Zazo sortit le Sig de son holster, tira la culasse mobile pour armer et essaya de stabiliser ses mains tremblantes.
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Elisabetta était à genoux. Elle avait été projetée à terre par la poigne brutale de lâhomme. Lâexemplaire du Faust tomba de son sac sur le carrelage.
Elle vit, dans lâautre pièce, De Stefano étendu sur le sol, du sang sâécoulait de son Åil
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