Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La reine de Saba

La reine de Saba

Titel: La reine de Saba Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
Vom Netzwerk:
Jérusalem…
    Salomon
leva un sourcil. Il se rappelait les deux lettres. Celle écrite par cette femme
qui lui enseignait la géographie, qui possédait de l’or comme du grain pour les
colombes et qui avait la peau noire comme la Kouchite de Moïse. Et de sa propre
réponse, il se souvenait assez pour sourire de plaisir.
    Une
réponse qui n’avait cependant pas dû lui plaire, croyait-il. Ou n’était-elle
déjà plus reine, qui pouvait savoir, en ces pays ? Puisqu’elle n’avait pas
renvoyé les messagers. Il ne l’attendait plus et songeait à un autre moyen pour
tirer l’or de là-bas.
    — La
reine de Saba, oui.
    — Ses
navires ont débarqué à Ezion-Guézert, tout-puissant seigneur.
    — Ah ?
    — Quatre
navires de combat et autant de barcasses. Elle est déjà sur la route, dans le
désert et en grand apparat. Une caravane de serviteurs avec des chameaux noirs
et des chamelles blanches.
    — Ah !
    — Zacharias
ben-Noun, celui qui a trouvé son pays, est dans le vestibule, tout-puissant
seigneur. Il veut courir à sa rencontre, mais pas avant que tu lui en donnes le
droit.
    — Bien.
Voilà enfin une nouvelle qui mérite d’être apprise.
    Le sourire
de Salomon était joyeux et sans retenue. Il se tourna vers Benayayou.
    — Tu
peux en finir avec tes tourments, Benayayou. Sheshong va devoir encore attendre
un peu avant que nous soyons pauvres. Considère que tes chevaux d’Egypte sont
payés. Il se pourrait même que le Temple soit payé dans son entier. Tu peux en
colporter la nouvelle.
    — Tout-puissant
seigneur…
    — Je
sais, Benayayou. Épargne ton souffle. Regarde… Dans une volée rageuse et
roucoulante, les colombes de Damas s’abattaient en nombre sur le couple
d’oiseaux verts. Elles les obligeaient à fuir, sans craindre les becs acérés ni
les taches rouges des ailes, s’accaparant avec des gloussements hâtifs ce qui
restait des grains.
    Salomon
frôla le bras de Benayayou.
    — Ne
raconte-t-on pas dans les rues de Jérusalem que je suis le maître des oiseaux
et des fleurs ?
    Un peu
plus tard, dans une petite pièce et en présence de Tsadok, le grand prêtre, et
de Natan, le prophète, les seuls hommes de confiance qu’il pouvait compter
autour de lui, Salomon annonça :
    — C’est
tout l’or du pays de Pount, de Kouch, ou d’Ophir, quel que soit le nom que l’on
donnait à ce royaume de Saba, qui nous arrive !
    — Une
femme plus belle que belle, selon les messagers, ajouta Natan en grommelant.
    — Il
paraît. Nous verrons. Mais tant mieux.
    — Ce
que nous verrons, cela dépend de toi, Salomon, soupira Tsadok.
    Salomon
rit, les paupières à demi plissées. Un signe que connaissaient bien les deux
autres.
    — Bien
sûr que cela dépend de moi. Avec les femmes, cela a toujours dépendu de moi.
    — Précisément.
Que l’or de Saba nous assure le calme ou engendre le grondement du peuple, ou
même la révolte, voilà ce qui dépend de toi.
    — Tsadok
a raison, Salomon.
    — Vous
avez toujours raison tous les deux, lorsque l’on vous met dans la même pièce.
    Ils se
turent. Salomon s’agaça. Les deux autres l’observaient comme un enfant borné.
    — J’ai
donné des ordres. Il faut l’éblouir. Qu’elle voie ce qu’est le royaume de Salomon
et comment son or peut briller ici.
    — Avec
le même éclat que s’il était enfoui sous le Sinaï.
    — Cesse
de grommeler, Tsadok. Elle apporte aussi les encens et la myrrhe pour le
Temple. Il paraît qu’elle avance dans le désert avec toute une troupe. Chameaux
noirs et chamelles blanches. Je vais aller à sa rencontre. Montrer de
l’empressement. Faire ce qu’il faut.
    — Salomon,
tes épouses ne supporteront pas une nouvelle femme dans ta couche. Le peuple
non plus.
    — Tu
te trompes, le peuple admire un roi qui renverse les femmes plutôt que les murs
des royaumes voisins.
    — Tu
répètes cela depuis trop longtemps, Salomon. Le peuple de Juda et Israël aime
la paix, mais il n’aime pas un roi qui se détourne de la sagesse qui l’a rendu
grand.
    La voix de
Natan s’était faite coupante. Salomon le toisa, le feu dans les prunelles.
Inutilement, il le savait. Ni le vieux Natan ni Tsadok, plus âgé encore,
n’étaient prêts à céder devant lui. Ils diraient ce qu’ils avaient à dire.
C’était pour cela qu’il les aimait.
    — Bien.
Calmons-nous. On ne sait pas si cette reine est aussi belle qu’on le prétend.
Elle n’est pas encore dans ma couche. Mais ses

Weitere Kostenlose Bücher