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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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prévint de veiller à la sécurité d'Atworth.
    S'il était anxieux ou qu'un danger le menaçait, je devais l'en informer immédiatement. Gervase et Simon reçurent les mêmes instructions. Gervase, lui, n'aimait pas frère Atworth. Il se demandait souvent quels secrets ce dernier détenait, et il était jaloux de son intimité avec la mère du roi d'Angleterre. De temps en temps, nous recevions des visiteurs, en particulier de France : des marchands, des messagers. Même s'ils le cachaient avec soin, on se rendait compte qu'ils s'intéressaient à frère Roger. Il y a quelques mois, j'en ai informé la duchesse Cécile.
    Anselm indiqua Jonquil de la main.
    —
    Il fut envoyé ici pour assurer la protection de Roger.
    —
    Et alors? s'enquit Kathryn.
    Relevant la tête, Jonquil prit la parole :
    —
    Mission facile. Atworth était un saint homme qui ne désirait rien que prier, se promener dans le jardin de Gethsémani et écrire dans le petit psautier que vous avez vu à la bibliothèque. Ce n'était pas un travail épuisant, mais la vie ici m'étouffait. Le prieur Anselm avait la bonté de ne pas remarquer mes rares escapades en ville.
    —
    Nous ne pensions pas qu'il y avait danger, poursuivit le prieur. Frère Roger allait à la chapelle, au réfectoire, à la bibliothèque, dans sa chambre, ou il se promenait dans Gethsémani. Il se lia d'amitié avec notre infortunée prisonnière, mais je n'y vis pas de mal. Et puis...
    Anselm fit claquer ses doigts.
    —
    Et puis soudain, une nuit, tout a changé.
    Le prieur croisa les mains.
    —
    La fête de l'Annonciation tombait le 25 mars. Le soir du 23, frère Jonquil partit pour la ville. Frère Roger, du moins nous le pensions, s'en fut se promener à Gethsémani. Personne n'y fit vraiment attention jusqu'au matin du 24. Jonquil se rendit dans la chambre d'Atworth et la trouva vide. Son lit n'était pas défait.
    —
    Nous étions affolés, reprit Simon. On nous avait confié Roger Atworth. Et pendant que Jonquil était en ville, il avait disparu. Il n'avait que quelques maigres possessions, et nous savions qu'il gardait les lettres de la duchesse dans une bourse à sa ceinture. Il fallait que le reste de la communauté demeure dans l'ignorance. Nous pensions qu'il était peut-être parti en ville, ou qu'il était ailleurs dans le couvent. Mais nous devions le chercher discrètement. La journée avança et nous ne le trouvions toujours pas.

    —
    Cependant, vous avez fini par le découvrir, n'est-ce pas ? demanda Kathryn.
    —
    Oui, à la nuit tombée. Nous avons commencé à fouiller Gethsémani et le bosquet au fond.
    Le prieur Anselm se mordilla la lèvre, et Kathryn vit que sa main tremblait.
    —
    Nous l'avons trouvé mort dans le cellier désaffecté : il gisait sur le sol, les mains croisées. Nous avons attendu la nuit, que les autres moines se retirent, et nous avons ramené le corps pour l'allonger dans sa cellule. C'est seulement alors que nous nous sommes rendu compte que quelque chose n'allait pas.
    —
    Laissez-moi deviner, interrompit Kathryn.
    D'abord, il était souillé et ébouriffé, n'est-ce pas? Il a donc fallu le déshabiller, et, par conséquent, retirer la literie, salie à son tour. Je me trompe?
    —
    Non, admit Anselm, tête baissée.
    —
    Alors vous avez lavé le corps et, comme vous l'avez dit, vous avez envoyé ses vêtements ainsi que les couvertures, les draps et le coussin à la buanderie.
    Kathryn s'interrompit en entendant du bruit à l'extérieur du parloir.
    —
    Même à ce moment-là, frère Simon, reprit-elle, vous avez dû reconnaître que le corps présentait des caractéristiques particulières, avec son aspect cireux et sa consistance spongieuse. Ce qui vous a vraiment fait peur, cependant, ce furent les marques de corde imprimées sur les poignets et les chevilles du défunt. C'est cela?
    L'infirmier ferma les yeux avant de déclarer :
    —
    Nous avons compris qu'il ne s'agissait pas d'un accident. Frère Roger n'était pas tout simplement descendu dans ce cellier, où, victime d'un malaise, il se serait effondré et serait mort.
    —
    Il avait été enlevé, n'est-ce pas? suggéra Kathryn. Atworth s'en fut se promener dans Gethsémani, et l'assassin frappa. Dieu seul sait comment il procéda, mais Atworth fut attiré dans le bosquet, et peut-être frappé à la tempe. Lorsqu'il reprit conscience, il était étendu sur une dalle de pierre pleine de terre, pieds et poings entravés : ou bien on l'avait ligoté à une

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