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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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moines, des clercs, des frères.
    Quand ils s'enfuient, ils prennent toujours ce qui appartient à l'Église.
    — Et Monksbane les traque ?
    —
    Exactement, Kathryn, il est mon lévrier. Il les flaire, les débusque, les saisit par la nuque et les ramène.
    Kathryn fixa cet individu singulier : à présent, elle comprenait les intentions de Bourchier et lui en était reconnaissante.
    —
    Et vous allez pourchasser mon mari, Alexander Wyville?
    — Oui, Maîtresse.
    Monksbane éleva une main gantée.
    — Son Éminence me paiera, croyez-moi.
    Le visage de l'homme se fit dur.
    —
    Si Alexander Wyville est encore en vie, je le ramènerai.
    — Et s'il s'est enfui?
    — Dans ce cas, Maîtresse, je vous le dirai.
    — S'il est mort?
    — Eh bien, Maîtresse, je vous montrerai sa tombe.
    — Il vous faudra longtemps? demanda Kathryn.
    Monksbane grimaça un sourire.
    — Non, mais je dois tout savoir sur lui.
    Bourchier se leva, signalant ainsi que la réunion était terminée.
    —
    Il est tard, Kathryn. Monksbane va vous ramener chez vous. Seuls nous trois savons pourquoi il est ici.
    Kathryn prit congé et sortit derrière Monksbane par une porte de service.
    Dehors, les cloîtres étaient sombres et glacés, éclairés de loin en loin par une torchère ou une lampe à huile dans une niche. Monksbane boucla sa ceinture de guerre. Il marchait très silencieusement de sorte qu'on n'entendait ni le bruit de ses bottes, ni ses armes s'entrechoquer, et Kathryn avait l'impression d'être accompagnée par une ombre. Il la conduisit par des passages voûtés, ils traversèrent un jardin tranquille et sortirent par un portail latéral. Ils s'arrêtèrent pour enfiler leurs manteaux, et Monksbane aida sa compagne avec empressement.
    — Tout va bien, Maîtresse ?
    Kathryn frissonna, levant les yeux vers le ciel nocturne limpide.
    — L'archevêque tient à son feu de bois, dit-elle.
    — Son sang se fait clair.
    —
    Êtes-vous médecin? Connaissez-vous les sciences médicales ? le taquina Kathryn.
    Cet homme étrange qui en apprendrait tant sur elle piquait sa curiosité, à présent.
    En guise de réponse, Monksbane lui offrit galamment son bras. Kathryn le prit et ils s'en furent par des ruelles bordées de hauts murs, jusqu'à Palace Street. Celle-ci était déserte, ses pavés encore luisants de la pluie qui était tombée plus tôt. On avait enlevé les éventaires, les boutiques étaient fermées, les fenêtres closes, mais des lanternes pendaient à des crochets devant les portes, et des bougies brillaient à travers des lézardes et des anfractuosités.
    De rares chiens rôdaient. Des chats, trônant comme des rois sur les énormes tas d'ordures, attendaient l'arrivée des balayeurs de rue. À l'entrée d'une ruelle on avait dressé un petit pilori. L'ivrogne, dont les mains et la tête étaient étroitement coincées sous d'épaisses traverses de bois, n'avait toujours pas repris connaissance, malgré le petit garçon qui se tenait au-dessous de lui avec un bol d'eau. Kathryn s'arrêta, voulant l'aider.
    —
    D'habitude, il ne s'enivre pas, pleurnicha le petit, mais il a bu trop de bière et s'est endormi ici, au milieu de la rue.
    Kathryn lui tapota la tête et lui remit une pièce de monnaie.

    Monksbane inspecta avec attention le chemin d'où ils venaient avant de reprendre sa marche avec la jeune femme, et s'arrêta devant La Gloire du Soleil, une grande taverne à l'angle de Palace Street.
    —
    Je suis lasse, Maître Monksbane, protesta Kathryn.
    —
    Il faut que je vous parle. Mieux vaut le faire ici.
    Haussant les épaules, Kathryn le suivit dans l'établissement. Le passage dallé était propre et sentait bon. Au lieu de la faire entrer dans la bruyante salle à leur gauche, Monksbane la précéda dans l'escalier de bois, ouvrit la porte en haut des marches, et l'introduisit dans une petite pièce. Pour tout mobilier il n'y avait qu'une table, deux tabourets et un brasero rougeoyant au fond. Sur la table on avait placé de grosses chandelles de suif dans des coupes de métal. Monksbane, après avoir installé confortablement Kathryn, redescendit et revint avec deux pots de bière en étain.
    —
    Je quitte Cantorbéry demain, Maîtresse, et ne vous retiendrai pas longtemps. Vous vivez avec l'Irlandais Murtagh? Êtes-vous éprise de lui?
    Kathryn rougit, mais Monksbane ne cilla pas, son visage demeurant impassible.
    —
    Je ne cherche pas à être indiscret, Maîtresse, je veux seulement savoir.
    — Je

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