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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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à condition bien sûr qu'il soit encore vivant.
    — Pourquoi se cacherait-il ?
    —
    Il peut avoir tué quelqu'un. Aux termes de la loi, un loup errant coupable d'homicide, de viol ou de brigandage, peut être abattu à vue.
    —
    Pas Alexander Wyville, déclara Kathryn, il doit affronter la justice, ne l'oubliez pas.
    Elle but une gorgée de bière, qui était bonne et forte.
    —
    Il s'est peut-être remarié et se cache de la loi de l'Église plutôt que de celle du roi.
    Monksbane fit la grimace. Kathryn insista :
    —
    Je veux que vous juriez sur l'âme de votre femme et de vos enfants défunts que si Alexander Wyville est vivant, vous le ramènerez vivant.
    Monksbane pinça les lèvres.
    —
    Je suis d'accord, Maîtresse. Désirez-vous une autre chope?
    demanda-t-il.
    — Non, j'ai assez bu et assez parlé.

    —
    J'ai une faveur à vous demander, poursuivit-il. Vous êtes médecin?
    — Oui, et vous devriez avoir le vôtre.
    — Tous des charlatans ! railla-t-il.
    Reculant son siège, il posa un pied sur la table et se tapota la cheville.
    —
    J'ai des crampes là, et derrière la jambe; je me sens tendu.
    Kathryn se leva pour aller regarder. Prenant appui sur le bord de la table, Monksbane dégagea sa botte. Sa chausse était propre. Kathryn palpa les orteils, le pied et la cheville. Il n'y avait pas d'enflure, mais quand elle effleura les muscles à l'arrière de la jambe, ils étaient raides et durs, comme un nœud bien serré.
    — Vous souffrez souvent de ces douleurs ?
    Monksbane abaissa son pied et remit sa botte.
    — Parfois, surtout quand je suis assis.
    — Montrez-moi votre position assise.
    Monksbane obéit, mais Kathryn s'aperçut qu'il faisait semblant. Elle se souvint du chasseur de primes dans le palais de l'archevêque ; il avait la jambe droite parfaitement immobile et rigide.
    — Quand vous buvez, la douleur disparaît?
    — Oui.
    — Et quand vous vous dressez ?
    — De nouveau, je ne souffre plus.
    Kathryn regarda attentivement le visage pâle de son interlocuteur. Il n'avait pas le teint brouillé, mais elle remarqua ses gestes nerveux, la façon dont il se frottait sans arrêt le ventre.
    —
    Vous êtes anxieux, dit-elle avec un sourire. Et agité aussi, non?
    Monksbane détourna les yeux.
    —
    Mais vous le cachez bien. Après tout, vous êtes chasseur d'hommes, et vous devez porter votre masque. Cependant, je parierais un florin d'argent que vous dormez mal. À votre réveil, vos cheveux derrière la tête sont-ils emmêlés ?
    Monksbane grimaça un sourire gêné.

    — Je me tourne et me retourne beaucoup.
    —
    Et votre estomac vous tourmente. Vous allez payer pour la bière que vous venez de boire, n'est-ce pas?
    — Maîtresse, vous devriez dire la bonne aventure.
    Pour cacher son embarras, Monksbane remua les pieds.
    —
    Vous souffrez de crampes et de douleurs ailleurs, non?
    —
    Vous connaissez, je crois, la réponse à cette question.
    —
    Votre jambe n'a rien, déclara Kathryn, sinon votre position quand vous êtes assis. Vos humeurs sont nerveuses, tourmentées. La prochaine fois que vous prenez place dans une taverne, surtout si le rendez- vous vous déplaît ou vous inquiète, faites attention à votre posture. Vous vous apercevrez que vous appuyez très fort votre pied sur le sol, de sorte que votre jambe est soumise à une tension. Les tendons se crispent, et il en résulte des crampes.
    Vous devriez baigner votre mollet dans de l'eau chaude avec des herbes apaisantes. Faites-le travailler sans forcer; marchez avec une canne.
    Monksbane porta sur Kathryn un regard admiratif.
    —
    À quelles écoles êtes-vous allée, Maîtresse?
    Kathryn se mit à rire et vida sa chope.
    —
    J'ai obtenu ma licence du Conseil de la ville, mais ce fut mon père qui dirigea mes études. Il souffrait des mêmes troubles que vous : ils sont très courants chez les hommes de votre condition. À présent, Maître Monksbane, j'ai une faveur à vous demander. Vous étiez chasseur de rats dans le quartier de Farringdon. Vous avez entendu parler de l'infestation que nous connaissons dans la ville? En savez-vous la cause?
    —
    Elle peut être due à n'importe quoi, répliqua Monksbane, choisissant ses mots avec soin. Les rats vivent en nids, en colonies. Parfois, ils pullulent.
    Comme les humains, on peut s'en débarrasser en les persécutant, en les brûlant et en les massacrant. Ils nagent, grimpent à bord de barges qui naviguent sur la Stour. Ou encore il y a les ruines, à

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