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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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sur la flèche de l'église Sainte-Swithin, long doigt noir pointé vers le ciel clouté d'étoiles.
    —
    Et maintenant, reprit-il, vous ai-je déjà parlé de Padraig Mafiach?
    —
    Oui, c'est un de vos compatriotes.
    Colum scruta la ruelle pour s'assurer que personne ne les suivait.
    —
    Un joyeux drille, Padraig. Il savait jouer du luth et dansait aussi légèrement qu'un écureuil sur une branche. Un homme qui maniait bien l'épée, et un excellent espion.
    Satisfait de voir qu'ils n'étaient pas filés, l'Irlandais prit la main de Kathryn et ils se remirent en chemin, évitant les voies principales pour emprunter les ruelles qui descendaient à Westgate.
    —
    Padraig était aussi un imitateur-né. Il avait un don pour les langues.
    Lorsque la maison d'York dut fuir à l'étranger, il apprit l'allemand, le français, l'italien et le flamand. Que Dieu ait pitié de lui, mais il pouvait changer d'aspect comme un acteur avec un masque.
    Colum s'immobilisa, cependant l'ombre qui venait d'apparaître en titubant au sortir d'une rue étroite n'était qu'un mendiant ivre aux yeux larmoyants, qui tendait les mains en demandant l'aumône. Colum lui jeta une pièce, et ils reprirent leur marche.
    —
    Padraig fut envoyé en ambassade à Paris. Il changea son nom pour Robin Goodfellow afin de jouer le rôle d'un traître anglais...
    Colum éclata soudain de rire.
    —
    Ou plutôt d'un Irlandais qui voulait trahir les intérêts anglais. Au début, les Français se méfiaient, mais Padraig aurait convaincu un oiseau d'abandonner son nid. Le vicomte de Sanglier, un Français, le prit dans sa maison.
    —
    Pourquoi? demanda Kathryn. Pourquoi me raconter tout cela?
    —
    C'est que cela a un lien avec ce que vous m'avez dit sur Venables. Notre noble roi, Dieu bénisse ses blonds cheveux, croit fermement qu'un espion, haut placé à la cour d'Angleterre, fait passer des informations pas seulement sur le commerce et les mouvements des navires, mais sur les délibérations secrètes du roi et de son conseil — en particulier le désir d'Édouard de mettre la main sur les derniers partisans lancastriens qui ont fui à l'étranger. Ces renseignements permettent au roi Louis de s'immiscer partout. Louis lève les mains, clame son innocence, dit qu'Edouard notre roi est son noble cousin qu'il aime de tout son cœur, qu'il ne songerait jamais à donner asile à des traîtres anglais, etc.
    « Padraig avait pour mission de découvrir qui était l'agent double. Il y a peut-être réussi. Il a passé un message verbal par l'intermédiaire d'un de nos marchands à Paris, disant que l'information était trop dangereuse pour qu'il l'écrive ou la transmette par un autre moyen avant son retour. Une nuit, il y a quinze jours, Padraig a filé en cachette de la maison de Sanglier et quitté Paris. Le vicomte l'a poursuivi. Ses hommes ont essayé de bloquer les routes de Calais, mais notre ami, empruntant des chemins dérobés, est parvenu en lieu sûr. Il y a quelques jours, il s'est embarqué pour Douvres. Padraig était un rusé, capable, tel un renard, de tours et de détours pour échapper à ses poursuivants. Bien sûr, un message est arrivé à Islip, annonçant qu'il avait débarqué. Je devais le rencontrer demain et l'escorter auprès du roi. Hier soir, il s'est installé au Falstaff sous le nom de Robin Goodfellow. Il n'a parlé à personne, a pris son repas dans sa chambre. Il a payé largement et est resté tranquille. Le tavernier, Clitheroe, a logé son cheval, s'est occupé de son harnais, mais tard, cet après-midi, il a commencé à avoir des inquiétudes. Il n'avait ni vu ni entendu ce mystérieux client. Avec ses serviteurs, ils ont fait ce que l'on fait dans ces cas-là : ils ont frappé à la porte, puis sont sortis dans la cour, mais les volets de la fenêtre étaient fermés. Finalement, pris de soupçons, le tavernier a fait enfoncer la porte. Padraig gisait dans une chambre vide, il portait son manteau et ses bottes, et avait au front une terrible blessure par où s'échappaient du sang et des matières cérébrales.
    —
    Vous êtes allé là-bas ? interrogea Kathryn.

    —
    Très rapidement. J'ai ordonné qu'on remette la porte en place et qu'on la ferme à clé, et j'y ai apposé mon sceau personnel. Et puis je suis venu vous chercher.
    —
    Comment le tavernier savait-il qu'il fallait vous contacter?
    —
    Je lui avais annoncé, voilà deux jours, la venue d'un homme du nom de Padraig Mafiach, et j'avais demandé

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