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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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beaucoup plus jeune et jolie.
    Dans son dos, Colum murmurait toujours une prière. Kathryn recula.
    —
    Racontez-moi exactement ce qui s'est passé.
    —
    Le gentilhomme est arrivé; il a payé pour une chambre. Il a aussi mis son cheval et son harnais à l'écurie. Je lui ai demandé s'il souhaitait manger à la table d'hôtes. « Non », m'a-t-il répondu. Il voulait qu'une souillon lui monte son repas directement des cuisines. Il déclara qu'il attendait quelqu'un, et en resta là. Il avait un visage basané, semblait réservé, et parlait à voix très basse comme s'il essayait de camoufler son accent. C'était un homme posé et respectable. Comme

    je l'ai dit, Maîtresse, ici, il y a du monde. Le client est allé chez lui, et je ne l'ai plus vu. La chambre avait été bien préparée, la cruche d'eau remplie, les draps changés. Apparemment, une souillon lui a monté de quoi manger et boire.
    — Je ne vois cela nulle part
    —
    J'ai tout descendu. L'homme a bien soupé et a utilisé le pot de chambre, que j'ai vidé.
    Clitheroe eut un geste de la main.
    —
    Quoi qu'il en soit, le jour s'écoulait, et ce n'est qu'après midi que j'ai commencé à avoir des soupçons. On a attendu un peu, et puis on a fait ce qu'on fait dans ces cas-là : on a tapé à la porte, avant de sortir dans la cour pour regarder la fenêtre. Je me suis souvenu de ce que m'avait demandé Maître Murtagh, alors, avec quelques garçons d'écurie, nous avons forcé la porte.
    —
    Dites-moi précisément ce que vous avez découvert.
    —
    Je suis entré après avoir dit à mes garçons de rester dehors. Les chandelles avaient brûlé jusqu'au bout et le pauvre type gisait sur le plancher dans une mare de sang. Vous pouvez voir la blessure. L'épée et la dague n'étaient pas loin du cadavre.
    — Avait-il dormi?
    — Non, le lit n'avait pas été ouvert.
    — Et ses affaires ?
    L'aubergiste indiqua un coin au fond de la pièce où Kathryn distingua des fontes de selle.
    —
    Je n'y ai pas touché. Je ne veux pas qu'on m'accuse.
    Kathryn regarda le petit crucifix noir fixé au mur.
    — Vous avez terminé, Colum?
    L'Irlandais se dressa.
    —
    Comment ceci a-t-il pu se produire? demanda Kathryn.
    —
    Padraig savait se battre, il était agile comme un danseur, et souvent il fallait qu'il le soit, répliqua Colum.

    —
    Était-ce un homme capable de se défendre?
    —
    Un homme qui se serait battu jusqu'à la mort.
    Kathryn traversa la pièce et prit le repose-pied dont elle se servit pour repousser le drap. Le visage qu'elle découvrit fit tressauter son cœur. De multiples façons, Padraig ressemblait à Colum, bien qu'à présent son visage enflé eût une sinistre couleur. Les yeux mi-clos étaient sans vie, et les cheveux noirs bouclés, collés par le sang de l'horrible blessure, sur le côté droit de la tête. Kathryn examina celle-ci attentivement, la palpant de ses doigts.
    —
    La partie latérale du crâne a été écrasée, observa-t-elle.
    Elle s'essuya les doigts au drap.
    —
    Du sang et des matières cérébrales se sont écoulés.
    La jeune femme eut du mal à cerner avec précision la blessure. Elle sentait des fissures dans la boîte crânienne.
    —
    Il s'agit d'un gourdin, une massue ou une masse d'armes, déclara-t-elle.
    Ouvrant la bouche du mort, elle huma la cavité sans rien détecter d'anormal, sinon l'acre goût du vin et celui du dernier repas de la victime. Celle-ci avait des dents immaculées, et sa langue était blanchâtre, cependant, ni enflée ni mordue. Kathryn palpa ensuite le corps : le ventre, la poitrine et les jambes.
    Avec l'aide de Colum, elle retourna le cadavre, mais n'y trouva pas d'autre blessure. Le tavernier les épaula pour le soulever et le placer sur le drap.
    Murmurant une prière, Colum, suivant les instructions de Kathryn, entreprit de le déshabiller, découvrant un torse musclé, à la peau blanche. Kathryn distingua des cicatrices, mais pas d'autre plaie. Le ventre était un peu distendu et boursouflé; les membres se rigidifiaient et étaient lourds, la chair était froide et moite.
    —
    Rigor mortis s'est installée, fit-elle observer.
    Remarquant que la chemise sous le justaucorps en cuir avait été boutonnée de travers, et que le lacet des chausses était maladroitement noué, Kathryn indiqua ces détails à Colum.
    —
    Peut-être était-il las, fit-il tristement observer.

    La jeune femme se redressa et traversa la pièce pour se laver les mains avec l'eau de la cruche. Le

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