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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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présent, allons voir Maîtresse Chandler. Je regrette de ne pas lui avoir apporté à manger. Vous serez bon avec elle, n'est-ce pas?
    —
    Bien sûr. Hier soir, après vous avoir vue, le prieur Anselm a dit qu'il fallait quelqu'un d'autre maintenant pour s'occuper d'elle. Je me porterai peut- être volontaire, acheva-t-il avec un grand sourire.
    Ils quittèrent le pré et s'enfoncèrent sous les arbres. Maintenant qu'il faisait grand jour, Kathryn put apprécier combien l'endroit convenait pour un rendez-vous secret. Mathilda Chandler, qui les avait entendus, leur cria bonjour, ce qui soulagea la jeune femme.
    —
    Il faut que je voie Colum à son sujet, murmura-t-elle, s'immobilisant.
    —
    Pourquoi ? interrogea Eadwig.
    —
    Je n'arrête pas de penser à mon visiteur de cette nuit. Si je demande à Maîtresse Chandler si elle a vu ou entendu quelque chose de suspect, la même idée a dû traversa l'esprit de l'assassin.
    —
    Elle ne risque pas grand-chose, là où elle est, fit valoir Eadwig.
    —
    Sauf qu'il y a une ouverture, rétorqua Kathryn. Et si notre meurtrier s'en servait pour verser de l'huile dans sa cellule?
    Eadwig fit la grimace.
    —
    Avec la plaque d'acier qui protège la porte, elle ne pourrait pas sortir.
    — De quoi parlez-vous? lança la veuve Chandler d'une voix forte.
    M'avez-vous apporté à manger, Maîtresse?
    Kathryn s'approcha du petit judas pour regarder dans la cellule.
    —
    Reculez, ordonna-t-elle, je veux voir votre visage.
    Mathilda obéit et Kathryn put distinguer une figure marquée, plutôt sombre, ainsi qu'une masse de cheveux gris et des yeux brillants.
    —
    Vous allez bien, Maîtresse Swinbrooke ?
    —
    Tout à fait, répondit l'intéressée, mais je me préoccupe de vous. Vous avez vu et entendu certaines choses, n'est-ce pas, Maîtresse? Gervase a été assassiné. Je ne veux pas vous affoler, mais l'assassin vous a peut-être à l'œil.
    —
    Je partirai quand Dieu m'appellera, déclara la femme.
    —
    Mais comment viendra cet appel, voilà ce qui m'importe, répliqua Kathryn. Je vais vous faire confiance, Maîtresse Chandler, et prendre sur moi d'ordonner à Eadwig ici présent de...
    —
    Oh, je le connais, il s'empresse toujours auprès de frère Timothy, pas vrai?
    —
    C'est moi, en effet! lança Eadwig avec bonne humeur.
    Mais il regarda Kathryn avec un air soucieux.

    —
    Je sais, dit Kathryn, qui avait compris ce qu'il pensait. D'après la loi, elle doit être enfermée, mais la loi ajoute qu'il faut assurer sa sécurité. Maîtresse Chandler, je vais faire enlever cette plaque de métal de sorte que, si vous êtes en danger, ou même si vous désirez marcher, prendre le soleil, respirer l'air de Dieu, vous puissiez sortir.
    Mathilda recula, secouant la tête.
    —
    Non, non, on me punira. On me mettra au pilori et on me fouettera
    —
    Personne ne fera une chose pareille, lui assura Kathryn. Par ailleurs, je vais vous apporter de la nourriture et du vin. Avec l'aide de frère Eadwig.
    Ils contournèrent la cellule de pierre, puis Kathryn s'accroupit et, assistée d'Eadwig, délogea la plaque métallique rouillée des lattes de bois qui la maintenaient contre la porte.
    —
    Elle n'est pas la seule qui aura des ennuis, Maîtresse, murmura Eadwig.
    —
    Murtagh s'en occupera. À présent, écoutez-moi, mon frère, je veux que vous alliez aux cuisines. Nous romprons notre jeûne en plein air. Je désire aussi que vous vous procuriez un couteau aiguisé et pointu, que je remettrai à Maîtresse Chandler pour qu'elle puisse se défendre.
    Eadwig paraissant sur le point de refuser, Kathryn lui saisit la main.
    —
    Mon frère, je ne veux pas avoir sa mort sur la conscience. C'est seulement une question de temps.
    —
    Dans ce cas, il faudrait la transférer à la prison du château.
    —
    Peut-être, mais pour l'instant, je vous en prie, faites ce que je vous demande.
    Après s'être signé, Eadwig partit à la hâte. Kathryn examina la porte en bois : elle avait été repeinte récemment.
    —
    Mathilda, annonça-t-elle en ouvrant, si vous voulez sortir, vous êtes libre de le faire.
    Sur quoi elle recula. Le silence tout d'abord lui répondit, puis elle entendit des sanglots étouffés. Elle songea à entraîner la pauvre femme dehors, puis, se ravisant, alla s'asseoir sur un tronc d'arbre tombé à terre. Enfin la porte fut poussée, et Mathilda Chandler se glissa dehors. Elle s'abrita les yeux de la lumière, et pendant quelques instants prit appui contre le

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