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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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d'être revenu pour vérifier son ouvrage.
    Kathryn s'enfonça dans les buissons. De derrière le mur s'élevait le bruit d'une charrette que quelqu'un poussait dans la ruelle.
    —
    Que voulez-vous dire, Maîtresse?
    Kathryn saisit l'épaule maigre d'Eadwig et plongea son regard dans le sien.
    —
    Écoutez, Eadwig. La nuit dernière, j'étais étendue dans mon lit, et je m'interrogeais. Pourquoi Gervase aurait-il été soudain dévoré par le feu? Et non, je ne pense pas que les flammes ont jailli du Ciel ou de l'Enfer. Le vieux frère Timothy m'a appris que Gervase venait régulièrement ici, officiellement pour rendre visite à Maîtresse Chandler.
    —
    Ah oui, la Maudite.
    —
    Appelons-la la veuve, répliqua Kathryn. Je lui ai aussi parlé. Gervase s'occupait d'elle comme il aurait fait avec un chien. Cependant, hier, il ne s'est pas déplacé pour elle, mais parce qu'il devait retrouver quelqu'un. Qui, je l'ignore. Pourquoi?
    La jeune femme secoua la tête tandis qu'Eadwig ouvrait des yeux ronds.
    —
    Ce n'est qu'une supposition, poursuivit Kathryn, mais je crois que Gervase a choisi cet endroit parce que, de tout le couvent, c'est probablement le coin le plus sûr pour un rendez-vous. Je me trompe?
    Le moine hocha la tête, et Kathryn reprit :
    —
    Après tout, c'est là que le jeune Jonquil quitte le monastère pour ses fins scélérates.
    —
    Pourrait-il être l'assassin?
    —
    Comme tout le monde. Je soupçonne que la mort de Gervase est en rapport avec mon arrivée ici. Hier, tôt dans l'après-midi, Gervase a rencontré son meurtrier dans cet endroit secret et a été tué.
    —
    Impossible! s'exclama Eadwig. Je ne suis ni savant ni lettré, ajouta-t-il en se tapotant la tempe d'un doigt maigre, mais je ne suis pas idiot. Gervase est mort en début de soirée.
    —
    Non.
    Kathryn entraîna le religieux plus profond dans les buissons avant d'expliquer :
    —
    Voici ce qui s'est produit : Gervase a traversé le jardin en début d'après-midi et a rejoint son assassin.
    Dieu seul sait ce qui s'est produit alors, mais l'individu a agi soudainement et sans bruit.
    —
    Comment le savez-vous ? C'est la Chandler qui a parlé?
    Kathryn indiqua le mur, plus loin.

    —
    La veuve n'aurait pas pu entendre. Gervase a été surpris : un coup de couteau brutal dans le dos, ou la gorge tranchée.
    — Et ensuite?
    —
    Le tueur savait qu'il ne pouvait se contenter d'abandonner le corps ; il aurait attiré les soupçons. Il lui fallait aussi du temps. Revêtant les habits de frère Gervase — ou si c'est un membre de cette communauté, simplement habillé en moine —, il a pris les clés du sous-prieur et s'est rendu dans sa chambre.
    — Pourquoi?
    Eadwig dévisageait la jeune femme : son explication au sujet de la mort du sous-prieur n'était pas aussi mystérieuse que celles qui couraient au réfectoire, mais elle était plus vraisemblable.
    —
    Je ne suis sûre de rien, répondit Kathryn, sauf d'une chose : l'assassin voulait fouiller les affaires de Gervase. Dans l'après-midi, tout est tranquille au couvent, non ? Chacun vaque à ses occupations ?
    Eadwig en convint, et Kathryn poursuivit :
    —
    Avec sa robe et son capuchon, le tueur se glisse dans la chambre du sous-prieur. Il a en main toutes les clés qu'il lui faut, dispose de tout son temps.
    — On aurait pu le déranger.
    —
    Certes, quelqu'un pouvait frapper à la porte, mais l'homme n'avait pas à répondre. Il trouve ce qu'il cherche, remet tout en ordre, range la chambre, et revient ici.
    — Il aurait pu être remarqué.
    Kathryn sourit.
    —
    Allons, si un moine traverse le pré, y faites-vous attention?
    Eadwig joignit les mains.
    — Je l'admets, Maîtresse.
    Celle-ci indiqua le buisson d'aubépine, puis :
    —
    Je crois que l'assassin est revenu ici avec une outre remplie d'huile.
    Vous avez été soldat, Eadwig, ou vous avez vu des accidents en cuisine. Moi, en tout cas, j'en ai vu. Un marmiton dont le tablier est imprégné d'huile s'approche trop près d'une flamme, et que se passe-t-il?
    — Oh, ça m'est arrivé à moi, admit le religieux.
    —
    L'homme arrose d'huile le cadavre de Gervase de la tête aux pieds, jusqu'à ce qu'il en soit complètement imbibé. Qui sait, il a peut-être ajouté du salpêtre ou quelque mélange inflammable.
    —
    Pourquoi n'avoir pas brûlé le corps dans le taillis?
    —
    Le vieux Timothy est formel : Gervase se tenait près du buisson d'aubépine. Trouvez-moi un bon bâton ou une branche,

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