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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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bu?
    Venables secoua la tête.
    —
    J'avais l'estomac noué. Si j'avais mangé, j'aurais été malade. Cela arrive à tous les soldats.
    —
    Bien sûr, admit Kathryn. Maintenant, je n'en sais pas plus sur ce sujet que les pigeons dehors. Je ne sais pas comment l'esprit influe sur les humeurs du corps. Pour parler clair, comme vous dites, Maître Venables, la peur fait battre le cœur plus vite, noue l'estomac, fait transpirer.
    —
    Ah, je vois, intervint Colum. Vous entendez que ce vieux soldat... ?
    Kathryn haussa les épaules.
    —
    Il a pu trouver la paix, ici au monastère. Il a dit qu'il s'était confessé, et que l'un des frères lui avait donné l'absolution. Peut-être la cause de sa maladie ne se trouvait-elle pas dans ses boyaux, mais dans son esprit?
    —
    Auquel cas, s'exclama le prieur Anselm, levant les mains en geste de triomphe, il s'agit bien d'un miracle! Vous pouvez toujours discourir sur vos remèdes, Maîtresse, la volonté de Dieu s'accomplira.
    Kathryn éprouva un élan de colère à l'endroit de ce prieur dont la négligence avait failli lui coûter la vie.
    —
    La volonté de Dieu est plus une question de compassion, père prieur, rétorqua-t-elle avec force. Je suis sur le point de quitter ce couvent et je vous remercie pour votre hospitalité. Cependant, je vous serais très reconnaissante de veiller à ce que le frère Eadwig garde un œil attentionné sur Maîtresse Chandler.
    —
    La Maudite ! cracha Anselm. J'ai entendu parler de votre amitié avec elle.

    —
    C'est une pauvre veuve qui a largement payé pour son crime, déclara Kathryn. S'il ne tenait qu'à moi, père prieur, ce couvent ne la garderait que quelques jours de plus.
    —
    Très bien, très bien, marmonna Anselm. Et pour ces miracles, Maîtresse?
    —
    Frère Simon est mon témoin. Je ferai un rapport.
    —
    Vous chercherez des causes naturelles?
    —
    Si je crois que la volonté de Dieu s'est manifestée, alors le bienheureux Roger est au Ciel, près du Seigneur, et il intercède pour nous autres pécheurs.
    —
    Et l'apparition? lança alors frère Simon.
    Kathryn refusa de se laisser entraîner dans une nouvelle discussion.
    —
    Nous en parlerons plus tard.
    Elle sentait encore sa colère bouillonner : en vérité, elle se moquait un peu que frère Atworth soit canonisé ou pas. C'était davantage l'attitude du prieur qui l'ennuyait, son manque de compassion pour Mathilda Chandler et sa détermination de se servir du spirituel pour se mettre en avant, lui et son monastère.
    Elle ouvrit sa sacoche d'écriture pour en sortir une feuille de vélin sur laquelle elle avait récapitulé ses pensées.
    —
    Je ne comprends pas une chose, père prieur. Vous assurez qu'Atworth est mort dans son sommeil? Vous avez enfoncé la porte. Il était allongé sur son lit, calme comme un saint qui attendrait la visite de Dieu ou de l'un de ses anges.
    —
    Assez de sarcasmes ! s'écria soudain l'infirmier.
    —
    Je dis la vérité, mon frère. D'après vous, la porte était fermée et verrouillée de l'intérieur ; était-ce habituel?
    —
    Absolument.
    —
    Et les seules personnes qui ont approché frère Roger étaient vous trois ?
    Les moines hochèrent la tête en signe d'assentiment.
    —
    Dans ces conditions, que sont devenues les lettres qu'envoyait à frère Roger la duchesse Cécile?

    —
    Nous vous l'avons dit : frère Roger a dû les brûler.
    —
    C'est vrai, vous me l'avez dit. Avez-vous des reliques de frère Roger?
    —
    Que voulez-vous dire?
    —
    Allons, allons, père prieur, si tout se passe comme vous voulez, les pèlerins viendront par centaines, peut-être par milliers sur le tombeau d'Atworth. Ils feront des offrandes et descendront à votre hostellerie. Il entrera beaucoup d'argent dans vos coffres. Les grands et les bons soutiendront l'église du couvent.
    Ignorant Venables qui venait de prendre une vive inspiration, Kathryn poursuivit :
    —
    Il est habituel d'avoir des reliques que les fidèles peuvent toucher.
    —
    Frère Roger avait deux robes et une chemise, rétorqua Anselm. On l'a enterré dans une de ses robes.
    — Où est l'autre?
    — Quelque part dans le couvent.
    — Pourriez-vous me la procurer?
    Le prieur ouvrit de grands yeux ronds.
    —
    Pourquoi ? On l'aura sans doute portée à la buanderie.
    —
    À la buanderie ! s'exclama Kathryn. Afin qu'elle puisse resservir? Vous la donnerez à un autre moine ou à un pauvre hère qui frappera à votre porte ?
    — C'est en effet la règle du

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