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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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l'être?
    D'abord, la mort du bienheureux Roger, et maintenant il s'est produit un autre meurtre ! Allons, parlez, Maîtresse.
    Kathryn narra succinctement ce qui était arrivé, omettant tout détail personnel. Elle parla des prétendus miracles et du corps d'Atworth, sans jamais faire allusion à ce qu'il y avait de mystérieux ni aux intrigues. Ce faisant, elle promenait son regard autour d'elle. Colum demeurait silencieux, Venables fixait la duchesse comme pour lui communiquer des messages secrets, et hochait à peine la tête à ce que disait Kathryn. Spineri avait l'air de s'ennuyer, et Bourchier gardait les yeux mi-clos. Mais Kathryn savait qu'il écoutait attentivement, pesant chacun de ses mots. Quant au roi, il ne la quittait pas des yeux. La duchesse paraissait contrariée, tandis que ses deux autres fils semblaient trouver la séance fastidieuse. Quant à Kathryn, plus elle parlait, plus se renforçait sa conviction qu'Édouard d'Angleterre jouait un jeu avec chacune des personnes présentes. Spineri était tenu d'être là, de même l'archevêque, mais il y avait une sourde hostilité entre le roi et le vicomte. Ce dernier ne devait pas être étranger à la mort de Mafiach. Ah, il pouvait bien feindre l'innocence, Kathryn se doutait qu'il en savait autant qu'elle sur Atworth.
    Quand elle eut terminé, le roi se cala contre le dossier de son siège, faisant tourner le vin dans sa coupe. Avec un sourire au vicomte, il déclara :
    —
    Monseigneur, vous avez connu Maître Atworth dans vos jeunes années ?
    —
    J'ai eu ce plaisir, Votre Grâce.

Le roi s'accouda aux bras de son fauteuil et joignit les mains.
    —
    Si je vous ai bien écoutée, Maîtresse, Atworth a eu une belle mort après avoir mené une vie de vertu. Vous exprimez des doutes sur l'apparition et les miracles qui s'en sont suivis, mais vous êtes l'Advocatus Diaboli. Son Éminence le cardinal est prêt à soutenir cette canonisation à Rome. Il a l'oreille du Saint- Père. Il devra rapporter fidèlement ce qu'il a découvert...
    À ce point, la voix d'Édouard se fit sarcastique.
    —
    ... et il a dû en apprendre beaucoup. Il devra aussi rapporter vos conclusions. Vous-même, Maîtresse Swinbrooke, d'après les preuves que vous avez examinées, feriez-vous quoi que ce soit pour empêcher la béatification du bienheureux Roger?
    La duchesse Cécile, dont le visage s'était adouci, fixait Kathryn.
    L'implorait-elle du regard? L'intéressée se remémora ce qu'elle savait sur Atworth : comment il avait racheté par une vie de prière et de pénitence ses actes de cruauté du temps où il était soldat; sa mansuétude à l'égard de Mathilda Chandler.
    —
    Non, Votre Grâce, je ne le ferais pas.
    Et Kathryn ajouta vivement :
    —
    Certes, tout n'est pas clair dans cette affaire. Atworth est peut-être né pécheur, et a vécu comme tel, mais il est mort en saint homme.
    La duchesse Cécile applaudit, un sourire radieux aux lèvres. Le vicomte marmonna quelque chose en français et leva sa coupe à la santé de Kathryn.
    —
    L'affaire est donc close?
    Le roi avait posé la question si rapidement que, d'un seul coup, Kathryn comprit la raison de leur présence ici. Édouard d'Angleterre se moquait d'Atworth comme d'une guigne. Si sa mère voulait faire canoniser un des rapaces de la fauconnerie royale, Édouard en serait d'accord. Il y avait autre chose, mais quoi?
    Le vicomte prit la parole.
    —
    Majesté, je puis assurer que mon noble maître, Louis de France, fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir cette cause devant la curie. Vous en avez ma parole solennelle.
    Édouard aurait dû être content, au lieu de quoi il fixa l'envoyé français d'un regard dur.
    — Je suis bien sûr qu'il le fera, Monseigneur.
    —
    Nous mettrons tout en œuvre, insista le vicomte. Mon maître prend cette affaire très à cœur.
    Clarence étendit ses jambes, étouffant un bâillement.
    —
    Nos remerciements les plus sincères pour tout ce que vous avez fait, Maîtresse Swinbrooke. Cela n'a pas dû être bien agréable.
    Il se redressa sur son siège avec un sourire lascif.
    —
    Vous avez dû courir des risques, non, Maîtresse Swinbrooke ?
    —
    Non, Monseigneur, avec des hommes tels que vous, je ne redoute aucun danger.
    Le sourire de Clarence s'évanouit. Les autres membres de la famille royale demeurèrent impassibles quelques instants, puis le visage de Richard de Gloucester s'éclaira. Édouard éclata de rire, et ses compagnons

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