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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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question : Jonquil est-il un espion à sa solde ? Je ne sais plus où j'en suis, Colum. Il faut que je réfléchisse à ce que j'ai vu et entendu aujourd'hui. Une autre chose m'intrigue : pourquoi le vicomte a-t-il assuré que les Français soutiendraient la canonisation d'Atworth?
    Ils bifurquèrent dans Ottemelle Lane. Kathryn salua d'un signe de tête Goldere le clerc, qui comme d'habitude marchait à toute allure, une main agrippée à sa braguette, l'autre à son habit élimé.
    —
    Avez-vous parlé du psautier à la duchesse ?
    —
    Non.
    Kathryn s'immobilisa, la paume sur le loquet de la porte.

    —
    Au milieu d'une assistance aussi traître et doucereuse, moins j'en dis, mieux c'est. Notre duchesse réfléchira. Peut-être nous rencontrerons-nous une autre fois.
    La jeune femme pénétra dans la maison. Des odeurs provenant de la cuisine emplissaient l'air. Agnes se trouvait dans la boutique d'apothicaire, occupée à frotter le comptoir. Dès qu'elle vit Kathryn, elle lâcha sa brosse et un sourire éclaira son visage maigre et pâle. Wulf apparut de derrière un coffre où il se cachait, ses cheveux blonds hérissés, le visage mâchuré et collant.
    —
    Toi, tu as chipé des massepains, non ? interrogea Kathryn.
    —
    Et bien davantage! s'exclama Thomasina qui arrivait, affairée, dans le couloir.
    Ses bras nus jusqu'aux coudes étaient couverts de farine, et le feu lui avait rougi le visage.
    —
    J'ai fait cuire des tartes, annonça-t-elle.
    Elle regarda Colum d'un œil noir.
    —
    Je suis contente que vous soyez de retour, Maîtresse.
    Elle précéda Kathryn dans la cuisine, racontant avec volubilité ce qui s'était passé, et quels patients s'étaient présentés.
    —
    Je les ai envoyés au père Cuthbert. Ils souffraient presque tous de maux de ventre. Les gens ne font pas attention à ce qu'ils mangent ni à ce qu'ils boivent.
    Thomasina apporta ensuite le registre des ventes, et Kathryn constata avec plaisir que les affaires avaient bien marché. La servante était instruite, et en connaissait bien plus sur le commerce qu'elle ne le laissait voir, même à Kathryn.
    Elle obligea celle-ci à prendre la chaise au bout de la table, et lui apporta ainsi qu'à Colum de la bière et de la tarte aux cerises. Kathryn sourit à son compagnon avec un clin d'œil. Quand Thomasina était excitée, elle jacassait comme une pie, de sorte qu'il était difficile de placer un mot. Toutes les nouvelles et les rumeurs de la paroisse y passèrent, et seulement alors commença-t-elle à poser des questions : Où étaient allés Colum et Kathryn?

    Pourquoi l'Irlandais était-il vêtu comme un papegai? Avaient-ils vu le roi? À
    quoi ressemblait-il?
    Enfin, continuant à parler par-dessus son épaule, Thomasina partit chercher Wulf et Agnes, afin qu'ils mangent « quelque chose de solide ». Kathryn fit honneur à la tarte pendant que Colum filait dans sa chambre, disant qu'il allait se changer. En vérité, il cherchait à éviter les remarques acerbes de Thomasina et son bavardage incessant Kathryn, quant à elle, n'écoutait que d'une oreille, occupée à mettre de l'ordre dans ses pensées. Elle se leva pour s'éclipser. Thomasina s'interrompit au milieu d'une phrase et lui sourit.
    —
    Je vois que votre corps est ici, Kathryn, mais pas votre esprit.
    Sans répondre, la jeune femme gagna son cabinet d'écriture, à côté de la boutique d'apothicaire. Là, elle s'assit à la table de son père et regarda le jardin de simples. Puis elle se leva et ouvrit la porte.
    —
    Tu as fait de la bonne ouvrage, Wulf! lança-t-elle. Les plates-bandes sont bien désherbées.
    Le garçonnet, la bouche pleine de tarte, lui cria quelque chose en retour.
    Kathryn referma la porte, et pendant un moment demeura assise, laissant les souvenirs de ces deux derniers jours lui passer par la tête comme des oiseaux. Le cadavre horrible de Gervase. Le corps d'Atworth et son aspect cireux, ainsi que le parfum suave qui l'entourait; les airs de conspirateurs d'Anselm, Simon et Jonquil; ce qu'avait chuchoté Mathilda Chandler à travers son judas; les étranges enluminures du psautier; et la tension dans l'entourage royal. Les faucons lui revinrent en mémoire, et les pathétiques restes sanglants des colombes.
    —
    Ce sont tous des rapaces, marmonna-t-elle.
    Oui, c'est bien ce qu'ils étaient, Édouard, Richard, Clarence et les autres. Tels des faucons pèlerins sur leurs perchoirs, ils se surveillaient entre eux, et surveillaient aussi

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