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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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silence du monastère et la fabuleuse splendeur de la cour d'Édouard. Le jour tombait à présent, les gens se hâtaient de rentrer chez eux, tandis qu'on enlevait les étals, et que les marchands, les commerçants et les apprentis envahissaient les tavernes et les gargotes. Kathryn et Colum se tenaient par le bras. La jeune femme remarqua que les rues avaient été nettoyées, que les tas d'immondices étaient beaucoup moins nombreux. En même temps, les charrettes des balayeurs étaient partout visibles.
    —
    On dirait que la guerre de Malachi contre les rats réussit.
    —
    Holbech continue de craindre ces quadrupèdes, répliqua Colum. Il assure en avoir vu un l'autre son- dans une taverne, et il était si gros qu'il l'a pris pour un chat.
    Ils empruntèrent des ruelles envahies par une forte odeur de chou bouilli.
    Des femmes pauvrement habillées filaient la laine assises devant leurs portes. Des enfants couraient partout en glapissant. À l'angle de Saint-Peter's Street, Rawnose, le colporteur, était accroupi avec son plateau vide. Son visage défiguré était crasseux, et il tendait la main pour demander l'aumône. À l'approche de Kathryn et de Colum, il bondit sur ses pieds, ses joues grêlées ruisselant de larmes. L'horrible cicatrice qui lui servait de nez était plus congestionnée et plus agressive que d'habitude.
    —
    Qu'y a-t-il, Rawnose?

    —
    J'ai un démon dans mon ventre.
    L'homme avait un regard frénétique.
    —
    Le Diable secoue mon âme. Oh, Maîtresse Swinbrooke, un démon ignoble me hante avec une voix de rossignol. Il m'a entraîné dans le feu et les flammes, dans l'eau des cascades et des tourbillons, dans les marécages et les fondrières.
    Rawnose se gratta la joue.
    —
    Ce diable qui est en moi n'habite pas le monde réel, mais se tient dans un bosquet sombre ; au crépuscule, il vient me poursuivre.
    Kathryn ouvrit sa bourse pour en sortir deux pièces de monnaie.
    —
    Tu as vendu tous tes rubans et ta camelote, et tu as bu l'argent que tu en as retiré, c'est cela, Rawnose? Tiens, prends ceci. À présent, va voir le père Cuthbert, à l'hospice des Prêtres Indigents; qu'il t'examine, et fais exactement ce qu'il te dira. Il te faut du bouillon avec du pain et, à te voir, une bonne nuit de sommeil aussi.
    Kathryn serra les doigts du mendiant.
    —
    Promets-moi de le faire, ou je ne te parlerai plus jamais.
    Rawnose attrapa précipitamment l'argent et leva la main comme s'il prêtait serment. Il n'était pas très assuré sur ses jambes.
    —
    Pas un mot de plus, ordonna Kathryn.
    Le colporteur s'éloigna en hâte, et Colum s'exclama :
    —
    Doux Jésus, il a le visage aussi troué qu'un fromage, et il pue comme un tas de fumier !
    — Le père Cuthbert s'occupera de lui.
    Une fillette en haillons accourut.
    —
    Je peux avoir une pièce, Maîtresse? demanda-t-elle d'une voix chantante.
    La gamine, qui avait des yeux bleus comme des bleuets, sourit.
    — Et pourquoi te donnerais-je une pièce ?
    —
    Je vous montrerai une fée et le carrosse dans lequel elle se promène.

    Kathryn fronça les sourcils, dubitative, et l'enfant se mit à glousser. Elle tenait un pot cassé contenant de l'eau savonneuse récupérée dans la cuve où sa mère lavait le linge, et une brindille terminée par un anneau. Elle plongea celle-ci dans l'eau, l'agita et commença à faire des bulles en soufflant.
    Kathryn se mit à rire en les voyant voleter dans sa direction. L'une atterrit sur son nez, et elle flaira l'odeur de cendre de bois que la maman avait dû utiliser.
    —
    Il y a des fées à l'intérieur, affirma la petite fille. Je vous ai attrapée !
    Kathryn lui tendit la pièce demandée et reprit sa marche.
    —
    Moi aussi, je faisais des bulles de savon autrefois, fit-elle observer en s'essuyant le bout du nez.
    Soudain, elle s'immobilisa en reniflant ses doigts.
    —
    Qu'y a-t-il, Kathryn? J'ai hâte de rentrer et de me changer. Holbech doit se demander où je suis. Il faut aussi que je présente mes respects à la dépouille de Mafiach, avant qu'on ne le mette en terre.
    La jeune femme ne bougea pas, fixant ses doigts. Colum lui prit la main.
    — Kathryn? Vous ne vous sentez pas bien?
    — Oh si !
    Elle se remit en chemin comme si elle était dans un rêve éveillé.
    —
    Que voulait la reine mère? interrogea Colum. Sait-elle ce que vous savez?
    Kathryn leva les yeux sur son compagnon.
    —
    Elle se doute que la mort d'Atworth n'est pas aussi simple qu'il y paraît.
    Elle élude une

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