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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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cathédrale
du démon, capitaine... A part les soldats qu' ont tout pillé là-d'dans, foi
d'Normand, y a pus âme qui vive !
    —       Vous avez entendu, Zéphyrine ? murmura Fulvio.
    —       Tiens, compagnon !
    Paolo
avait apporté un en-cas pour Bois-de-Chêne.
    Tandis
que le Normand avalait de bon appétit, Fulvio le présenta à Zéphyrine.
    —       Voici Bois-de-Chêne, Zéphyrine, un bon camarade de galère !
    —       Ma bonne dame, qui s'en faisait du souci pour vous l'pitaine,
s'extasia Bois-de-Chêne, la bouche pleine. Qui disait comme ça, qu'où qu'elle
est-t'y ma moitié ? qu'c'est 1'plus mignon cotillon qu'on peut voir.
    Doutant
un peu que Fulvio se fût exprimé de cette façon, Zéphyrine remercia
Bois-de-Chêne de son aide et elle se rapprocha de Fulvio.
    A
la lueur d'une torche, le prince détaillait avec Paolo et Piccolo l'intérieur
de la grande salle du Coricancha. Parmi les statues renversées, des corps de
prêtres gisaient sur le sol dallé. Un bruit résonna, c'était un pillard qui
s'enfuyait avec des vases en or plein sa besace.
    Les
princes Farnello ne risquaient plus d'être dérangés par les Espagnols. La
garnison de Pizarro, fêtant la « victoire », croulait, ivre morte.
    Fulvio
et ses écuyers sondaient les murs et les escaliers.
    —       Avez-vous trouvé quelque indice ? interrogea Zéphyrine.
    —       Rien... Vous étiez droguée, Zéphyrine, êtes-vous sûre d'avoir
vu doña Hermina entrer dans ce bâtiment ?
    —       Certaine ! affirma Zéphyrine.
    —       Et elle n'en est pas ressortie ?
    —       Non, Fulvio, elle était avec le grand prêtre !
    Fulvio
secoua la tête. Il siffla pour faire signe à Paolo et à Piccolo de ressortir
avec lui dans les jardins. Demoiselle Pluche était assise sur une sorte de
sarcophage. La digne vieille fille regrettait maintenant d'avoir suivi ses
maîtres dans cette équipée.
    —       Dieu du ciel, que ces jardins sont donc lugubres ! gémissait-
elle.
    Un
tremblement agitait son vénérable arrière-train.
    —       Ça va, ma bonne Pluche? dit Fulvio, au passage.
    —       Monseigneur, tout cela est tellement sinistre que j'en ai une
trépidation !
    —       Allons, vous n'auriez pas dû venir ! fit Zéphyrine.
    Elle
s'assit à côté de sa chère Arthémise pour la réconforter.
    Elle
se redressa.
    —       Fulvio, il y a un frémissement là-dessous.
    Le
prince posa son oreille sur la pierre du sarcophage. Un bruit provenait du
sous-sol. Sur un geste de Fulvio, Paolo et Piccolo vinrent lui prêter
main-forte pour tenter de faire pivoter la dalle. C'était trop lourd. Dix
hommes n'y seraient parvenus.
    Survolé
par Gros Léon, Pando-Pando avançait dans les jardins dévastés. Zéphyrine courut
chercher l'Inca.
    —       Viens nous aider, Pando-Pando.
    —       Chut,
Zéphyrine pâle, beaucoup de monde dans chink awas [141] .
    —       Que veux-tu dire, Pando-Pando?
    L'Inca
hésita.
    —       Toi, Zéphyrine pâle, cœur pur, mais hommes blancs pas
Viracocha poursuivre métal jaune !
    Zéphyrine,
agacée, tapa du pied.
    —       Quand même, tu as fini par comprendre, n'oublie pas que c'est
moi qui t'ai prévenu en premier, tu n'as pas voulu m'écouter, pas plus
qu'Atahualpa. Je te rappelle que nous poursuivons Mama Occlo et mon enfant, pas
l'or !
    —       Oui, Zéphyrine pâle, mais nouvel homme blanc...
    Pando-Pando
se méfiait de Fulvio.
    —       Nouvel
homme blanc, mon époux, ami des Incas, aide -nous Pando-Pando. Que
veux-tu dire avec tes chinkawas ?
    La
jeune femme s'interrompit. Fulvio avait éteint la torche. Il saisit Zéphyrine
par les épaules et fit signe à tout le monde de se cacher derrière des statues
ou les autels saccagés.
    «
Il me tient contre lui, il me serre dans ses bras », pensait Zéphyrine.
    Elle
se laissait aller contre Fulvio avec bonheur. Elle retrouvait son odeur d'ambre
et de musc. « Fulvio, mon amour. »
    Un
cortège d'une centaine de pèlerins avançait en silence. C'étaient les
hommes-pumas de la procession du matin. Leurs têtes recouvertes de peaux de
bêtes, ils pénétraient dans la salle du temple et n'en ressortaient pas.
    Pando-Pando
tremblait de tous ses membres. Zéphyrine savait que les hommes-pumas venaient
d'une secte montagnarde sanguinaire et crainte des Incas de la plaine.
    —       Si eux voir nous, eux couic nous ! chuchota Pando-Pando

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