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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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en
faisant le geste d'égorger.
    D'un
mouvement félin, Fulvio se leva. Dos courbé, derrière les sarcophages, il fit
signe à Paolo, Bois-de-Chêne et Piccolo de se joindre à lui. Dissimulés par une
idole, les quatre compagnons abattirent leurs poings sur les têtes des derniers
hommes-pumas. La fin du cortège disparut dans le temple sans s'apercevoir qu'il
avait perdu quelques retardataires.
    Fulvio
distribua les peaux de bêtes. Il y avait le compte. On tira à l'abri d'un
sarcophage les corps des Indiens estourbis. Demoiselle Pluche et Pando-Pando
renâclaient à mettre ces peaux puantes. Il fallut l'autorité de Fulvio pour les
persuader.
    —       Si vous ne mettez pas ça, demoiselle Pluche, je vous
abandonne ici. Quant à toi, Pando-Pando, tu vas mécontenter Viracocha !
    Ces
dernières réticences vaincues, le petit groupe vêtu en hommes-pumas pénétra
dans la salle du temple. Malheureusement trop tard, tout était refermé. Aucun
signe ne laissait deviner où se trouvait le passage secret. A la lueur d'une
torche rallumée, ils avaient beau tous appuyer sur les anfractuosités, tourner
les diamants incrustés dans les murs, frotter les statues d'or, le Coricancha
gardait son mystère.
    Gros
Léon voletait au-dessus de ses maîtres réunis.
    —       Secret ! Spectateur ! Sauve qui peut !
    Il
s'était posé sur le bras d'une idole géante aux yeux d'émeraude. Le bras
articulé venait de tourner provoquant la panique de Gros Léon. La statue
pivotait, découvrant un escalier de marbre. Entraînant leurs compagnons, Fulvio
et Zéphyrine s'engagèrent dans le passage.
    —       Surpris ! Stupéfait ! croassa le choucas.
    Ce
n'était pas le moment de faire du vacarme. Zéphyrine saisit Gros Léon par
l'aile et le cacha sous sa peau de puma.
    A
la fin de l'escalier se trouvait un levier d'or incrusté de rubis. Fulvio le
baissa. Au-dessus de leur tête, l'idole reprit sa place sans bruit. La salle
souterraine était la réplique exacte de celle qu'ils venaient de quitter.
    Les
poursuivants n'avaient plus besoin de torche. Des pierres phosphorescentes
éclairaient les lieux d'une lueur verdâtre.
    Fulvio
ôta le bandeau noir qui pouvait le faire remarquer. Il prit Zéphyrine par la
main et s'engagea dans une galerie creusée à même le rocher. Le bruit
ressemblait à des milliers de pieds traînant sur le sol. A l'intersection de
trois boyaux sombres, Pando-Pando mit son oreille contre la muraille. Ces lieux
rappelaient à Zéphyrine les catacombes de Rome [142] .
    —       Peuple inca cacher Yawirka dans île Soleil. Pas aller ici...,
mauvais tunnel avec pièges pour méchants visiteurs! déclara Pando-Pando.
    Il
avait pris la dernière galerie. Il avançait, regardant les signes sur la
muraille. Parfois, il changeait de boyau, en disant gracieusement :
    —       Ici, pas bon, grand trou !
    Zéphyrine
apercevait un gouffre. Sans l'aide de Pando-Pando, ils seraient probablement
allés s'y jeter. Là, Pando-Pando leur faisait faire le tour d'une fosse remplie
de pieux dressés.
    Les chinkawas étaient bien défendus et les conquistadors
n'étaient pas près de s'y aventurer.
    —       Grande chinkawa de Sapa Inca aller Tiahuanaco, traverser
lac, passer par Punu et Cacha... Viracocha s'arrêta avant venir au Cuzco,
expliquait Pando-Pando.
    Il
était difficile à Fulvio et à Zéphyrine de comprendre quelle était la part
entre la légende et la vérité. Les jeunes princes pressentaient qu'ils avaient
la chance d'être les seuls hommes blancs à découvrir ces tunnels empierrés.
Gros Léon, terrorisé, cachait sa tête dans la chemise de Zéphyrine et ne
bougeait pas. A plusieurs reprises, il fallut s'arrêter pour permettre à Pluche
de souffler.
    Pourtant,
le cortège précédent allait lentement. Au détou d'une chicane, Fulvio, qui
marchait derrière Pando-Pando aperçut une masse sombre. Il serra la main de
Zéphyrine et fit signe à tout le petit groupe de rabattre les peaux de puma sur
les têtes. En peu de temps, ils rejoignirent l'arrière-garde, mais personne ne
se retourna ni ne fit attention à eux.
    On marchait depuis
des heures. Zéphyrine, elle aussi, donnait des signes
d'épuisement. Sans la main de Fulvio, elle serait à plusieurs reprises
tombée.
    «
Il ne veut pas me lâcher, c'est donc qu'il m'aime toujours pourquoi est-il si
froid ? Malitzin se serait-elle plainte ? Que lui a dit Cortés? » ressassait
Zéphyrine.
    Elle
n'avait pas la conscience

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