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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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du secours. A coups
d'arquebuses, nous flanquâmes ces païens en l'air, je n'eus que le temps de
bondir pour empêcher le bras du bourreau... Vous connaissez la suite, mon amie
!
    Fulvio
tapotait la main de Zéphyrine.
    —       Vous m'avez sauvé la vie, Fulvio, murmura Zéphyrine.
    Ils
se regardèrent longuement.
    —       Pizarro n'aurait jamais dû faire tuer Atahualpa, c'est une
erreur politique ! lança Garcilaso de la Vega.
    —       L'Inca Manco, frère de Huascar, est venu demander la
couronne.
    —       Tu te trompes, Soto... Manco a, paraît-il, ensuite disparu !
    —       Peut-on craindre un soulèvement des Incas? fit Fulvio.
    —       Nous sommes deux cents, ils sont dix millions...
    Le
repas touchait à sa fin. Une immense tristesse avait envahi Zéphyrine. Ainsi,
un ancien porcher, ce Pizarro, avait fait mettre à mort un descendant du
dieu-soleil.
    La
nuit tombait. Laissant son mari et les conquistadors continuer leur discussion,
Zéphyrine sortit du pavillon pour faire quelques pas sur la terrasse. Au loin,
derrière les murailles grises du parc, elle entendait les cris du pillage.
    Zéphyrine
leva la tête. La lune était levée. L'astre éclairait les tours dorées de
Cuzco. Une lueur rouge sanglante se refléta dans le disque d'argent. De lourdes
larmes jaillirent des yeux de Zéphyrine. Elles coulaient sur ses joues,
Zéphyrine ne pouvait arrêter ce torrent.
    —       Il va bientôt falloir y aller !
    Le
bras de Fulvio se posait sur ses épaules.
    —       Nous sommes au centre de la terre, enfin réunis. Comme dans un rêve, Zéphyrine, nous voulons y croire et pourtant nous ne le pouvons. J'ai souvent songé à ce moment lorsque je ramais avec Paolo, mais rien ne se passe jamais comme on l'a imaginé. Je pensais, peut-être est-ce mieux que je disparaisse ? Après tout elle m'a épousé contre son gré, veuve, jeune et belle, elle
n'aura aucun mal à se remarier.
    «
Pourquoi était-il si cruel ? »
    —       Vous n'avez pas le droit de parler ainsi, Fulvio !
    Un
long sanglot mourut dans la gorge de Zéphyrine. Fulvio releva sa tête.
    —       Tu es belle, encore plus belle qu'avant ! constata-t-il avec
une sorte de tristesse.
    D'un
doigt, il essuya ses larmes.
    —       Tu ne dois pas pleurer, Zéphyrine.
    —       J'ai trop souffert, Fulvio, loin de vous, loin de nos
enfants... J'ai dû laisser notre petite Corisande en France à Madame
Marguerite... Je... j'ai peur... Regardez la lune, cette lueur sanglante est un
mauvais présage.
    —       Mais non, c'est simplement le reflet des incendies dans le
ciel.
    —       Oh ! Fulvio ! vous ne changerez donc jamais, vous avez
toujours réponse à tout ! gémit Zéphyrine en laissant aller sa tête sur le
pourpoint de son mari.
    Fulvio
la serra très fort.
    —       Je
sais, c'est dur de se retrouver, il va nous falloir du temps. Au fond, tu t'es
habituée à ta chère liberté, j'ai épousé une petite Salamandre neuve et dorée, je retrouve
une femme libérée, affranchie, et laissant des cœurs brisés sur ses pas.
    —       Comment pouvez-vous dire cela, Fulvio, je n 'ai cessé pendant tout ce temps de
penser à vous, murmura Zéphyrine.
    Sans
répondre, Fulvio passa ses doigts dans la chevelure dorée de Zéphyrine.
    —       Allons,
c'est l'heure. Il faut nous préparer. Viens, Zéphy- Zéphyrine.
    Avec
un soupir, le prince Farnello entraîna sa femme vers le pavillon.
    Les
Espagnols prenaient congé. Ils allaient chercher les ordres au quartier général de Pizarro installé dans
l'ancien palais de l'Inca. On ne les retint pas.
    —       Bonne nuit, doña Zéphyrine...
    Soto
baisait trop tendrement la main de la jeune femme. Celle- ci la retira trop
rapidement. L'œil étincelant de Fulvio n'avait rien perdu de la scène.
    Il
pouvait être neuf heures du soir lorsque les princes Farnello, accompagnés de
Paolo, Piccolo, Pando-Pando et de demoiselle pluche, qui avait énergiquement
refusé de rester à nouveau seule dans cette « ville du diable », sortirent dans
les rues dévastées.
    A
part Gros Léon qui voletait au-dessus d'eux et quelques pillards s'enfuyant çà
et là, il ne paraissait plus y avoir âme qui vive à Cuzco .

Chapitre XXXIV
LE LAC TITICACA
     
     
    Une
ombre jaillit de la muraille. C'était Bois-de-Chêne.
    —       Alors ? chuchota Fulvio.
    —       Pas un paroissien d'entré, pas un d'sorti d'leur

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