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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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Londres.
    Mortimer
offrait aux princes Farnello l'hospitalité dans sa résidence du quartier sud
dont les jardins descendaient jusqu'à la Tamise.
    Fulvio
vendit chez un orfèvre de la cité un rubis pour un bon prix. On se vêtit à la
mode Tudor et le duc de Montrose emmena ses amis à la cour de Windsor.
    L'entrevue
avec Henry VIII avait été un succès. Dans le carroche qui les ramenait à
Londres, Mortimer se laissait aller à sa bonne humeur.
    —       Qu'avez-vous dit à Sa
Majesté pour tellement l'amuser? interrogea Fulvio, curieux.
    Connaissant
sa jalousie, la jeune femme resta évasive.
    Sur
le pont de Londres, il y avait un encombrement de chariots et de badauds. Le
peuple agglutiné regardait un jeu nautique sur la Tamise.
    Un
peu plus loin dans une sorte d'arène de bois se déroulait un combat d'ours.
    Mortimer
fit arrêter le carroche. Il proposa à ses amis de faire quelques pas dans la
foule. On s'enroula dans des capes pour éviter les coupe-bourses. Zéphyrine,
amusée, regardait cette faune, composée de miséreux, artisans, bourgeois et
grands seigneurs. Les trois jeunes gens allèrent dans une taverne boire un
pichet de cette boisson fort appréciée en Angleterre, et faite avec de l'orge
germée et aromatisée de fleurs de houblon.
    Les
insulaires appelaient ce breuvage doré bier. Zéphyrine en but modérément. Il n'en fut
pas de même pour Mortimer et Fulvio qui vidaient pinte sur pinte. Titubant sur
leurs jambes, ils étaient incapables de remonter dans le carroche. Zéphyrine
appela Piccolo et Fitzpatrick à l'aide.
    Les
écuyers avaient « tâté » de cette maudite boisson et ne valaient guère mieux
que leurs maîtres. Quant au cocher, hilare, il était vissé sur son siège.
    Zéphyrine,
furibarde, poussa Fulvio et Mortimer sur le plancher du véhicule. Ils s'y
effondrèrent avec un fou rire.
    La
tête à la portière, Zéphyrine donna l'ordre au cocher de rentrer à la maison,
en priant le ciel qu'il ne les fasse pas verser dans un fossé.
    Dans
le grand salon, les deux princes, avachis sur des fauteuils, refusaient la
décoction de rhubarbe, remède souverain contre l'alcool, que Zéphyrine leur
proposait. Mortimer se leva pour réclamer aux valets des hanaps de leur boisson
favorite.
    En
trinquant à nouveau avec Fulvio, Mortimer, frappé d'une idée subite, lança :
    —       Hao ! moi bon ami vous
Fulvio ! Vous pas savoir comme moi... Bon ami !
    —       Si, je sais! Toi, Mortimer,
tu es mon frère, approuva Fulvio, la bouche pâteuse.
    —       Yes, my brother !
    Mortimer
pressait Fulvio dans ses bras. Sous le regard exaspéré de Zéphyrine, ils
s'embrassaient, se flanquaient de grandes tapes dans le dos.
    —       Moi aimer tant vous,
Fulvio... que épouser votre veuve!
    Mortimer
larmoyait. Fulvio aussi.
    —       Mon ami Mortimer, toi
épouser ma veuve !
    —       Yes, my godness, moi dire
pauvre petit Zéphyrine, vous devenir Milady de... hoc... Montrose... Moi,
remplacer Fulvio, pour tout !
    Dans
les vapeurs de l'alcool, Zéphyrine vit le regard de Fulvio changer. Elle voulut
s'interposer.
    —       Vous ne savez pas ce que
vous dites tous les deux. Venez vous coucher.
    Elle
prenait Fulvio par sa manche. Il la repoussa.
    —       A... rrière... Ma... dame.
    Fulvio
se suspendait au pourpoint de Mortimer. Nez à nez, il gronda :
    —       Tu me dis que tu as
demandé ma... femme en mariage?
    —       Yes... pour... amitié.
    —       Et qu'a-t-elle répondu ?
    —       Oh! yes, très contente,
pauvre petit Zéphyrine abandonnée ! Il a dit oui !
    —       Mais, ce n'est pas vrai !
Ne l'écoutez pas, j'ai refusé ! hurla Zéphyrine.
    Trop
tard, l'épée de Fulvio avait jailli du fourreau.
    —       En garde, Mortimer! Vous
avez insulté mon honneur!
    —       Moi... pas comprendre...
vous vouloir vous battre? Hoc !
    Mortimer
fourrageait pour sortir son arme.
    —       Arrêtez, ils sont fous !
    Au
risque de prendre un coup, Zéphyrine cherchait à se mettre entre eux.
    —       Mais, vous êtes amis,
voyons...
    —       E... Eloignez-vous,
traî...tresse ! cria Fulvio.
    —       Au secours !
    Zéphyrine
courut chercher du renfort dans les antichambres. Paolo, La Douceur et Bois-de-Chêne
revinrent avec elle. Trop tard, les fers étaient engagés.
    Se
battre dessoûlait Fulvio. Il asticotait Mortimer. Ce dernier rompait en
tournoyant.
    —       Cela

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