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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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moine de le suivre. Tous deux disparurent
derrière la portière.
    —       Alors,
messire Cortés, réattaqua Zéphyrine, n'aviez-vous point un marché à me proposer
?
    —       Tudieu,
Señora, voilà comment j'aime les femmes, guerrières et amazones... Donnez-moi
votre place pour aller voir l'empereur et je suis prêt à vous offrir ce diamant
en échange.
    Zéphyrine jeta un
coup d'œil sur la bague que Cortés ôtait de sa main.
    —       Ne
pouvez-vous attendre votre tour, comme tout le monde ?
    Hernán Cortés
secoua sa toque.
    —       J'ai
un rendez-vous qui ne peut surseoir.
    « Décidément, tout
le monde était pressé cette nuit ! »
    Le parti de
Zéphyrine fut vite pris. Au fur et à mesure qu'elle approchait de 1' « ogre »,
elle avait de plus en plus envie de fuir. Elle avait besoin de se calmer et de
réfléchir.
    —       Je
vous offre ma place, Señor, mais gardez ce bijou que je ne saurais accepter.
    Hernán Cortés eut
l'air surpris.
    Don Ramon soulevait
la portière. Cortés chuchota rapidement :
    —       Je
suis logé près de la Torre de Los Lujanes au palacio San Lorenzo. Venez dîner
avec moi demain à onze heures... J'aimerais vous remercier...
    —       Madame...
    Don Ramon
s'inclinait devant Zéphyrine.
    —       Ce
chevalier était ici avant moi, Messire, je lui cède le pas.
    Don Ramon regarda
Cortés qui s'était levé.
    —       A
votre place, je ne serais pas si pressé ! lança-t-il avec ironie.
    Sans plus s'occuper
de Zéphyrine, don Ramon s'éloigna avec Cortés sur les talons.
    Elle avait déjà
deux invitations pour le lendemain à la même heure.
    Soudain, Zéphyrine
avait envie de repartir. Elle était lasse et ne savait que dire à l'empereur.
Elle se leva, fit un pas en direction de la sortie, s'arrêta, pétrifiée. Un
hurlement venait du cabinet impérial. Deux officiers et un bourgeois, qui
restaient avec Zéphyrine dans l'antichambre, se mirent debout de saisissement.
    —       Je
veux que... que vous me rameniez ce Jean Fleury et... ce Jean... Ango... pour
les pendre au bout d'une vergue !
    A n'en pas douter,
c'était la voix de l'empereur. Dans sa fureur, il ne bégayait presque plus.
Sans se regarder, Zéphyrine, le bourgeois et les officiers avancèrent vers la
portière mal refermée pour ne pas perdre un mot de l'algarade.
    —       Votre
Majesté Impériale sait le dévouement...
    —       Taisez-vous,
Cortés. Nous vous avons donné les pleins pouvoirs à Te... Tenochtitlân [27] .
    —       Je
les ai employés pour la grandeur de Votre Majesté Impériale.
    —       Qu'avez-vous
fait en Eldorado à part vouloir vous faire nommer vice-roi? Vous... vous...
êtes fait vo... voler le tré... trésor de Montezuma... par ce... Jean
Fleury..., cet impudent... Français.
    Par le pan de la
tapisserie resté entrouvert, Zéphyrine voyait l’ombre de Charles Quint aller et
venir.
    Cortés profita du
silence pour plaider sa cause.
    —       Je
supplie à genoux Votre Majesté de m'écouter... Mon épée, mon cœur et ma loyauté
appartiennent à la grandeur de Votre Majesté. Contre ces maudits diables
d'Indiens, les Espagnols se sont battus comme des lions. Sur mon ordre, nous
nous emparâmes de leur roi félon Montezuma...
    Tout ouïe,
Zéphyrine s'était rassise au bout de la rangée de tabourets. Non seulement elle
entendait, mais aussi elle voyait les deux hommes face à face. Charles Quint de
dos, dans un fauteuil, et Cortés effectivement à genoux devant lui.
    « Quelle était
cette guerre..., ce pays mystérieux? » Elle savait que, de l'autre côté de
l'Océan, messire Christophe Colomb avait découvert, à la fin du siècle dernier,
de grandes contrées peuplées de sauvages ; le destin l'avait mise cette nuit en
face d'un de ces capitaines du Nouveau Monde... « Comment les appelait-on ici ?
Conquistadors ! »
    Pour le moment, le
grand Cortés, genou en terre, essayait de calmer Charles Quint.
    —       Il
n'y a rien à tirer de ces Indiens, Sire. On ne peut leur faire confiance. Que
Votre Majesté songe que nous rentrâmes dans la ville de Tenochtitlân sans un
coup d'arquebuse, les Aztèques n'avaient jamais vu de cavaliers.
    —       Co...
comment cela, Cortés ?
    Charles Quint
semblait plus calme.
    —       Ces
indigènes n'ont pas de chevaux, Sire.
    —       Pas
de chevaux ! répéta l'empereur, étonné.
    —       Non,
Sire, ils

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