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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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Zéphyrine.
    La princesse
Marguerite possédait un appartement à l 'Alcazar . Elle y avait installé Corisande, Emilia et
Piccolo. La bonne princesse faisait dire à sa jeune amie de ne pas s'inquiéter,
d'agir pour elle-même comme il convenait et que le roi allait de mieux en
mieux.
    Rassurée sur le
sort de sa fille et aussi de François I er , Zéphyrine se prépara en
un temps record pour son souper avec don Ramon de Calzada...

Chapitre XVI
TROISIÈME RENDEZ-VOUS
     
     
    —       Mille
grâces, Señora !
    A cette voix,
Zéphyrine se réveilla en sursaut. Elle s'était endormie pendant le trajet.
    Vêtu de chausses et
pourpoint de velours noir, don Ramon lui tendait une main gantée pour l'aider à
sortir de la litière. Reposée par ce sommeil bénéfique, Zéphyrine regarda
alentour sans dissimuler son étonnement. Elle se trouvait dans la cour
spacieuse à colonnades ouvragées et grilles de fer forgé d'un vrai palais de
style mauresque. Au centre de parterres fleuris et odorants, des jets d'eau
irisés apportaient un bruit aussi doux que rafraîchissant.
    —       Où
sommes-nous, Messire ? interrogea-t-elle.
    —       Mais,
chez moi, Madame! Malheureusement, toujours sur les chemins, je n'en profite
pas souvent !
    Don Ramon offrit
son poing à Zéphyrine pour qu'elle y appuie sa main. Le bras tendu, il lui fit
faire le tour du propriétaire.
    Outre des salons au
rez-de-chaussée, le palais, mi-arabe, mi- espagnol, se composait de tout un dédale
de patios, couloirs, antichambres et salles d'armes.
    Don Ramon
possédait, au cœur de Madrid, un somptueux hôtel attestant sa haute position et
les bienfaits dont le comblait l'empereur.
    Tout en marchant
avec son hôte dans le palais, Zéphyrine nota Qu'elle ne voyait aucun serviteur.
    Don Ramon les avait
peut-être chassés pour la soirée. Cette éventualité ne disait rien qui vaille à
Zéphyrine.
    Beaucoup moins hautain, presque gai, parlant arts et
musique, ne manquant pas de charme, don Ramon de Calzada se révélait un maître de maison
courtois. Suivis par Gros Léon qui voletait au-dessus d'eux, il expliquait à la jeune femme, toujours
avide d'apprendre, les fachacas (façades) ouvragées, les ajimez (fenêtres à deux arcs), les azulejos (carreaux de faïence
émaillée) les miradors (terrasses), toute l 'architecture
plateresque [44] et maures que
de son palais.
    Il entraîna
Zéphyrine dans les jardins en escaliers pour lui faire goûter le raisin encore
un peu vert. Gros Léon, gourmand, se bourra de grains. Toujours cérémonieux,
don Ramon lui fit monter un escalier en colimaçon pour l'amener jusqu'à un balcon donnant sur une grande cour carrée.
    —       Je
vous ai préparé une surprise, Señora ! dit don Ramon en faisant asseoir
Zéphyrine sur une chaise à haut dossier sculpté puis il s'esquiva.
    Perchée sur son
balcon devant la cour vide, Gros Léon installé sur la rambarde, Zéphyrine se
demandait si don Ramon allait venir lui donner la sérénade.
    Deux valets
d'écurie, les premiers que Zéphyrine apercevait depuis qu'elle était entrée
dans le palais, fermaient les côtés de la cour avec de lourdes barrières. Deux
portes s'ouvrirent. Don Ramon sortit d'un bâtiment, monté sur un petit cheval
blanc. Au galop, le cavalier vint s'incliner sous le balcon de la jeune femme.
De la tête, il la salua avant d'ôter sa toque noire et de la lui jeter avec ces
mots :
    —       Pour l'amour de
vous, Señora, je serai votre toréador [45] !
    Depuis qu'elle
était en Espagne, Zéphyrine avait entendu dire que les grands seigneurs
s'adonnaient avec passion à la corrida. Elle ne savait trop en quoi consistait
cette épreuve. Elle ignorait qu'un Code, depuis le XIII e siècle,
appelé Partidas, en régissait sévèrement les règles.
    —       Toro
! hurla don Ramon.
    Les valets soulevèrent
une porte en tabatière, faisant jaillir un énorme taureau noir, soufflant et
crachant.
    —       Rejon! ordonna don Ramon.
    Un des valets
restait derrière la barrière. Il tendit un javelot de bois terminé par une
pointe de fer. Muni de cette arme, le gentilhomme lança son cheval
au galop, en direction du taureau qui venait vers lui.
    Zéphyrine retint un
cri. Gros Léon aussi. Masse de chair puissante, le taureau allait renverser le
cavalier et sa monture. Avec grâce, force et maestria, don Ramon planta le
javelot dans col musclé de la bête. Sous la douleur, le taureau beugla de façon
lamentable.
    —

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