Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
Vom Netzwerk:
tenir. Il craignait une résistance. Les habitants à longs cheveux
étaient vêtus de la même façon pour les deux sexes. Loin d'être sauvages, ils
se montraient très accueillants. Coushmas (chemises
blanches de coton sans manches), y acolias (capes brunes)
et sandales de cuir de lama aux pieds, ils ouvrirent leurs portes de la mer et
de la terre pour venir au-devant des Espagnols.
    Les dignitaires
avaient des cheveux courts. Ils portaient de longs pendants d'oreilles en or.
Aussitôt, les conquistadors les appelèrent les Oregones [119] .
    Leurs épouses
étaient, elles aussi, couvertes de plaques d'or que les Espagnols regardaient
avec envie. Leurs cheveux semblaient le principal attrait de leur beauté. Elles
les portaient flottant sur les épaules, mais tressés sur le sommet de la tête.
Zéphyrine remarqua à quel point leurs chevelures brillaient et s'en demanda la
raison.
    Elles avaient les
sourcils arrachés, mais se fardaient les joues de vermillon.
    La population qui
se pressait autour des Espagnols était si dense qu'elle pouvait facilement les
étouffer. Zéphyrine devinait que, malgré sa mine orgueilleuse, Hernando de Soto
craignait les réactions de cette masse populaire.
    —       Restez
derrière moi, Señora..., chuchota le conquistador
    Accrochés à leur
maîtresse, demoiselle Pluche et Piccolo faisaient force signes de croix pour
conjurer le mauvais œil des Indiens.
    Zéphyrine souriait
aux enfants, saluait femmes et hommes. Elle avait compris qu'il n'y avait rien
à redouter. La prédiction de leur Viracocha se réalisait : les Incas offraient
des présents aux « dieux blancs venus du ciel ».
    Ils accouraient
avec leurs prêtres vêtus de surplis de laine blanche frangée de rouge. Ces
saints hommes étaient coiffés de tiares ornées d'un soleil d'or et surmontées
de plumes de perroquet.
    —       Finalement,
leurs prêtres portent des costumes ressemblant à ceux de nos évêques... Plumes
mises à part! chuchota Zéphyrine pour le moine Valverde.
    Un regard furibond
fut la réponse de l'ecclésiastique. Il détestait cette femme du diable et ces
Infidèles de malheur.
    La jonction avec
Francisco Pizarro s'établit dans la soirée. Comme Malitzin l'avait craint, le
forban accompagné de ses frères, non content de tirer du canon pour impressionner
les indigènes, déclarait officiellement être Viracocha, le dieu des Incas
revenu sur les flots.
    Toute la fin de
l'après-midi, ce ne furent que réjouissances et danses en l'honneur des dieux
Manco Capac et Mama Occlo, fils et fille du Soleil ! Pour fêter dignement
l'événement, les prêtres avaient amené un animal élégant au long cou et aux
longs poils marron, un lama, qu'ils égorgèrent en offrande à l'astre
bienfaisant.
    Zéphyrine avait
détourné la tête. Elle n'aimait pas la vue du sang, même celui d'un animal.
    —       Iconoclastes
! Païens ! Sorciers ! fulminait le dominicain Valverde.
    Ce moine commençait
à prodigieusement taper sur les nerfs de Zéphyrine. Elle s'éloigna avec
demoiselle Pluche et Piccolo, pour essayer de trouver dans la foule des soldats
de Diego de Almagro.
    Elle eut rapidement
la réponse. Au dire des Espagnols,
    Almagro avait
abordé vingt-cinq lieues en aval de Tumbez. Le capiton était parti vers une
destination inconnue.
    Zéphyrine
hésitait sur la conduite à tenir, quand elle aperçut les Pizarro, Hernando de Soto et le moine Valverde qui remontaient à bord, sans doute pour préparer leur Conquista.
    Laissant Pluche et Piccolo à terre, Zéphyrine se
glissa sur le brigantin dans une pièce mitoyenne de la chambre du conseil d'où
elle put sans vergogne écouter la conversation des grands capitaines.
    C'était Francisco
Pizarro qui parlait :
    —       J'ai
donné l'ordre à Almagro de ne pas nous rejoindre ici, d'aller droit vers le
centre du pays.
    —       Mais,
Francisco, ne nous faut-il pas aller au nord, à Quito, la capitale où est
I'Inca Atahualpa ? interrompit Soto.
    Francisco Pizarro
répondit en ricanant :
    —       Tu me prends pour
un enfant, Hernando, cela fait deux ans que je forme des espions ici [120] parmi la population. Cela m'a coûté assez cher ! Alors, vous n'avez donc pas
compris? Les Incas sont en pleine guerre civile, l'empereur Atahualpa a quitté
Quito pour descendre vers le sud, il a gagné une bataille très importante
contre son demi-frère Huascar, ici à Cajamarca... Regardez la carte que j'ai
dessinée, têtes de buses,

Weitere Kostenlose Bücher