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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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son jupon elle l'humecta d'eau fraîche, nettoya avec douceur
les plaies de Malitzin. Celle-ci la regardait avec étonnement.
    —       Tu
ne cherches pas à te venger, femme pâle ?
    —       Mais
non! Même, je te comprends, Malitzin... Seulement tu te trompes, je ne t'ai
rien volé !
    —       Depuis
son retour, Cortés ne m'a pas touchée, il pense à toi, il a son cœur dévoré par
un feu intérieur.
    Zéphyrine sourit.
    —       Non,
Malitzin, il va repartir avec toi aux Mexicas et te traitera, j'espère, comme
sa femme !
    —       La barragania [115] n'est pas bien vue... Il veut épouser une Espagnole, pas une Aztèque, même si
je suis fille d'un grand chef..., dit Malitzin avec fierté. Il veut t'épouser,
toi, c'est son idée, je le sais ! reprit l'Aztèque avec un sanglot.
    —       Eh
bien ! Il se trompe, je ne suis pas libre.
    —       Tu
ne veux pas venir avec nous aux Mexicas? s'étonna Malitzin.
    —       Il
me faut partir vers le sud, Malitzin. Moi aussi, j'ai un enfant, une femme me
l'a volé... et je veux retrouver ensuite l'homme que j'aime.
    Malitzin se méfiait
encore.
    —       Ce
n'est pas Cortés ?
    Elle avait l'air
presque vexée.
    —       Non,
c'est mon époux... Son nom est Fulvio Farnello. Il était prince en Italie... On
l'appelait le Léopard borgne car il n'a qu'un œil, Malitzin, mais il est
l'homme le plus séduisant de la terre.
    —       Comme
tu l'aimes... Tu es belle, Zéphyrine, il a de la chance, cet homme, j'envie ta
peau et tes cheveux d'or, fit L'Aztèque en touchant timidement la somptueuse
chevelure de Zéphyrine, défaite pendant leur bagarre.
    —       Toi
aussi, tu es belle, Malitzin. Cet idiot de Cortés a bien de la chance, dit
Zéphyrine avec sincérité.
    Les deux femmes se
regardèrent avec une certaine émotion.
    —       Amies?
fit Zéphyrine.
    —       Amies,
femme pâle ! dit Malitzin.
    —       Alors,
aide-moi Malitzin, je t'en prie...
    Zéphyrine raconta à
l'Indienne les raisons qui la poussaient à poursuivre sa route, le terrible
voyage qu'elle avait fait. Avec intelligence, elle passa bien sûr sur son
intimité avec Cortés. Elle insista, parlant de Luigi, de Fulvio et de doña
Hermina, la voleuse !
    Malgré ses
ecchymoses, Malitzin se redressa :
    —       Une
femme, dis-tu, se faisant appeler doña Maria de Montalban? Oui, je l'ai vue
comme j'arrivais en bateau d'Oaxaca, pour attendre Cortés ici à Panama... Cette
doña Maria a intrigué Malitzin, femme pâle. Elle avait avec elle un enfant, le
tien à ce que tu me dis, un nain et un écuyer au regard fourbe... mais elle
n'est pas partie seule.
    —       Je
sais, elle est partie avec le capitaine Almagro ! admit Zéphyrine.
    Malitzin secoua ses
nattes noires.
    —       Je
ne parle pas des têtes pâles, elle était accompagnée d'un homme cuivré... Je
crois qu'ils avaient une sorte de rendez-vous. Il n'était pas de sang aztèque,
ni cimaron, et se nommait Nazco... Je pense, femme pâle, que c'était un Inca.
    —       Un
Inca à Panama ! murmura Zéphyrine.
    —       Il
venait peut-être de Tumbez ou même de Cuzco, à la rencontre de ta doña Maria...
    —       Que
sais-tu, Malitzin, du royaume des Incas ?
    —       Peu
de chose, Zéphyrine, femme pâle... J'ai appris que le Sapa Inca Huayna Capac,
le « jeune chef riche en vertus » est mort. Il a laissé deux héritiers qui se
disputent le pouvoir. Un fils illégitime issu d'une concubine : Atahualpa a
reçu l'appui du nord de l'Empire et des chefs de l'armée de son père, sa
capitale est Quito. L'autre, fils légitime, Huascar, a pour lui le sud du Pays.
Il se serait même fait couronner Sapa Inca dans sa capitale Cuzco.
    —       L'Empire
est-il étendu, Malitzin?
    —       Très, Zéphyrine, on
dit qu'il est partagé en quatre régions, le Chinchasuyu au nord, le Collasuyu
au sud, l'Antisuyu à l'est et le Contisuyu à l'ouest [116] ... Il y a
aussi des montagnes montant à plus de
quinze mille pieds [117] ,
mais ça, nul être humain ne l'a vu Seuls les hommes-condors pourraient en
parler.
    —       Les
hommes-condors ?
    Malitzin avait
l'air effrayé.
    —       Oui,
femme pâle, des hommes qui volent...
    Malitzin se signa,
car elle avait été baptisée.
    —       Ces
Incas ont-ils une religion, Malitzin ?
    —       Bien
sûr, Zéphyrine aux cheveux d'or, leur dieu tout-

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