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La Sibylle De La Révolution

La Sibylle De La Révolution

Titel: La Sibylle De La Révolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nicolas Bouchard
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mystère derrière cette mort.
L’assassin n’est pas connu et je pense que l’on ne sait même pas comment il a
procédé pour parvenir à ses fins. Je vois également une organisation
mystérieuse. Peut-être ésotérique. Elle se cache, et derrière elle un homme,
qui était sans doute un ami du mort.
    Elle releva enfin la
tête ; bizarrement son sourire était revenu : il la reconnut à peine.
    — Pour conclure, je dirais que
le corps d’un homme appartenant à une organisation secrète a été découvert. Un
corps certainement horriblement mutilé dans des circonstances qui vous dépassent.
On t’a chargé de chercher les autres membres de cette organisation et plus
particulièrement leur chef, dont l’identité est inconnue et qui est
probablement une sorte de savant ou de philosophe. C’est pour cette raison que
Vadier t’a envoyé à moi, car il sait que je pourrai t’apporter quelques
indices. En fait, d’après ce que je lis ici, moi seule peux vous aider.
    Il se leva brusquement, en
colère, et balaya d’un revers de main les huit cartes alignées.
    — C’est ridicule, tu ne peux
pas savoir cela. Quelqu’un t’a mise au courant !
    Elle s’esclaffa :
    — Je te jure que non,
citoyen ! Dans cette prison, je ne reçois que les visites de ceux qui
viennent me consulter, et ce matin personne de l’extérieur n’est venu !
    — Mais alors, mais alors…
    La Sibylle lui posa la main sur
le bras. Un instant plus tôt, alors qu’elle avait pris l’attitude d’une
prophétesse antique, ce geste de familiarité lui aurait arraché un frisson,
mais là, il n’y avait plus qu’une très jeune femme aussi gracieuse qu’espiègle.
    — Ce vieux renard de Vadier ne peut
rien me cacher. Je comprends pourquoi il t’a choisi. Tu n’es pas de ceux que
l’on abuse facilement, tu as de l’instruction. Allons marcher.
     
    Ils sortirent de la cellule et
déambulèrent dans la pièce principale. Les prisonniers, nombreux, s’écartaient au
passage du secrétaire rédacteur en grand uniforme.
    — Vadier t’a donc envoyé pour
me consulter, commença-t-elle. Je ne pense pas qu’il s’intéresse à mes dons de
prophétesse. Il n’y croit guère. Par contre, il sait que je connais bien les
sociétés secrètes.
    — Une fille aussi jeune que
toi ? s’étonna-t-il.
    Elle lui expliqua
patiemment :
    — Où crois-tu que j’ai appris
l’art du tarot ? Vois-tu, il ne suffit pas de lire un livre qui décrit les
différentes associations des figures. Cela, n’importe quel imbécile peut le
faire. On associe la femme, l’anneau et l’ours et hop ! Voilà un mariage
heureux et prospère qui s’annonce. Si celui qui vient te consulter ne se marie
pas trop mal, il se dira : « Ah oui, je me souviens de la prédiction
de la voyante » et s’il reste garçon, ma foi, il l’aura sans doute
oubliée.
    — Et alors ? As-tu eu
connaissance d’un savoir qui remonterait aux Egyptiens ?
    Il avait prononcé cette phrase
avec une ironie non dissimulée mais elle lui répondit avec un charmant
sourire :
    — D’abord, il faut des
prédispositions. Une sorte d’instinct pour déchiffrer les cartes et les
assembler afin d’y lire les choses qui ont été, qui seront ou ne se sont pas
encore produites. Cet instinct, je l’ai depuis l’enfance, mais pour développer
mon art, il m’a fallu également beaucoup travailler. À mon arrivée à Paris,
j’ai rencontre de nombreux professeurs avant d’acquérir le savoir que je
possède aujourd’hui. Des hommes de sciences, des philosophes. J’ai reçu les
enseignements de Court de Gébelin par exemple. Un homme d’une profonde
érudition.
    — J’ai entendu parler de lui.
Un protestant et un…
    Il réagit soudain :
    — Mais oui, c’est cela :
un franc-maçon. Il est mort depuis longtemps. Avant la Révolution, je veux
dire. Un franc-maçon ! Tu les connais donc, c’est pour cela que Vadier m’a
amené jusqu’à toi !
    Elle reprit soudain son air
sérieux.
    — Je le pense en effet. J’ai
connu des francs-maçons avant que les loges n’entrent en sommeil. Je sais aussi
que l’une d’entre elles n’a pas cessé toute activité. Tu es venu me voir parce
que l’un d’eux a été assassiné. Je me trompe ?
    — Non. Que peux-tu me dire sur
le Philosophe inconnu ?
    Elle détourna la tête et fit
quelques pas vers une fenêtre étroite et grillagée. Il l’y rejoignit, attentif
à ses paroles.
    — Je ne peux pas t’en

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