Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
exactitude.
    Corbett sirota une gorgée.
    — Vous avez été l’un des premiers à voir le
cadavre de la veuve Walmer ?
    — Oui.
    Le bailli secoua la tête.
    — Je n’oublierai jamais ce soir-là ! J’étais
ici dans la grand-salle, n’est-ce pas, Burghesh, avec vous et Repton l’échevin ?
    — Donnez-moi tous les détails, le pressa le
clerc.
    — Je vais m’en charger, proposa Burghesh.
Vous souvenez-vous, Blidscote, que nous nous sommes retrouvés céans de bonne
heure ? Il y avait vous, moi, Matthew le tavernier et Repton.
    — Qui est ce Repton ? intervint
Corbett.
    — Il est là-bas.
    Corbett se tourna vers la direction indiquée.
    — L’homme aux cheveux plats, maigre comme
un échalas. Veuf, il convoitait Maîtresse Walmer  – il voulait l’épouser,
en vérité.
    Repton était grand, mince et anguleux. Il avait
un visage cireux et aigri ; ses cheveux bruns et raides lui tombaient sur
les épaules. Il portait une cotte-hardie vert foncé. Homme colérique, il était
lancé dans une chaude discussion avec ses compagnons.
    — En tout cas, continua Blidscote, Repton
parlait d’aller rendre visite à la veuve Walmer. « Ah, a fait remarquer
Matthew, Sir Roger Chapeleys va chasser là-bas ce soir ! »
    — Comment l’aubergiste le savait-il ?
s’étonna le clerc, bien qu’il se doutât de la réponse.
    — Sir Roger était passé plus tôt dans la
journée et, sous l’empire du vin, avait parlé tant et plus ! expliqua
Burghesh en reprenant la parole. Quoi qu’il en soit, Repton s’est rembruni et s’est
mis à maugréer dans sa barbe. Il voulait aller voir Maîtresse Walmer. La
conduite de l’échevin avait été étrange toute la soirée. Il est parti puis est
revenu.
    — Quelle heure était-il ?
    Burghesh fit la moue.
    — Oh, vers dix ou onze heures du soir !
Je me souviens que j’ai regardé la chandelle des heures, dit-il en désignant celle
qui brûlait avec ardeur sous son abat-jour de bronze, près de la porte de la
cuisine. Repton avait bu. Il m’a demandé de l’accompagner.
    Burghesh avala une rasade.
    — J’ai accepté. La soirée était plutôt
belle. Nous sommes passés par Gully Lane. J’ai compris que quelque chose n’allait
pas en approchant du cottage : la porte d’entrée était ouverte, ainsi que
l’un des volets. Maîtresse Walmer gisait, à l’intérieur, sur le sol de la
cuisine. Horrible spectacle ! Robe et jupons en désordre, jambes à l’air,
tête de guingois d’une façon bizarre. On avait déchiré sa robe et elle avait
des marques bleu sombre autour de la gorge. En Écosse j’ai vu des hommes qu’on
avait étranglés avec des cordes à arc. C’était la même chose ici : figure
bleuâtre, yeux exorbités, bouche de travers. J’ai dit à Repton de rester là et
suis revenu chercher Blidscote.
    — Messire le bailli ? questionna
Corbett.
    — J’étais un peu éméché, confessa ce
dernier. Je suis allé là-bas avec quelques hommes que j’ai pris à la taverne. C’était
bien comme l’a décrit Burghesh : hideux et épouvantable. J’ai vomi une
fois sorti. Nous avons fouillé la maison. On n’avait rien volé mais, sous la
table de la cuisine, nous avons découvert le poignard de Sir Roger, une petite
dague aiguisée. Ses armes étaient gravées sur le manche d’ivoire et sur le
fourreau.
    — Et qu’a dit Sir Roger quand on lui a
montré cette preuve ?
    — Il a prétendu en avoir fait cadeau à la
veuve Walmer.
    Corbett cacha son trouble. Il fallait rejeter
toute hypothèse selon laquelle ce bailli corrompu, ou quelqu’un d’autre,
aurait, de propos délibéré, laissé une preuve accablante, bien que quiconque
sachant que Cecily Walmer avait reçu un tel gage d’amour eût pu s’en servir
pour incriminer le seigneur.
    — En êtes-vous sûr ?
    — Oui, comme du Dieu vivant !
    — Et après, que s’est-il passé ?
insista le magistrat.
    — Le lendemain, répondit Blidscote, je suis
allé voir le juge Tressilyian. Au début, il ne nous a pas crus, puis il a
rédigé un mandat d’arrêt. Je me suis rendu à Thockton Hall. Bien entendu Sir
Roger a tout nié, mais je lui ai montré le mandat. Le groupe d’hommes armés que
j’avais amené a inventorié la demeure. Dans son coffre privé, ils ont trouvé un
bracelet et une broche qui provenaient de deux des jeunes victimes.
    — Et Sir Roger ne les a pas reconnus ?
    Blidscote eut un sourire rusé et se tapota le
nez.
    — Que

Weitere Kostenlose Bücher