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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Thorkle a
trépassé. J’ignore pourquoi il est mort. Comme une petite souris il n’a rien
dit. Il avait toujours peur de Molkyn.
    — Et votre fille ? Elle n’est pas
bouleversée ?
    — Ah ! s’exclama Ursula en se levant
et en essuyant avec lenteur ses mains sur le devant de sa robe de taffetas. Si
elle est bouleversée, Messire, c’est parce que vous avez mentionné la veuve
Walmer. Saviez-vous qu’elle a souvent été engagée là-bas comme servante ?
    L’étonnement de Corbett la fit rire.
    — Bon, pas comme servante  – n’oubliez
pas qu’elle n’avait que douze ans  –, plutôt comme compagne. Elle dormait
souvent chez elle, y passait la soirée et tenait compagnie à Maîtresse Walmer.
    — Et la nuit où Sir Roger est censé l’avoir
tuée ?
    — La veuve attendait un hôte, n’est-ce pas ?
On a dit à Margaret de ne pas venir, c’est tout ce qu’elle sait et tout ce que
je peux vous révéler.
    Le magistrat plongea son regard dans le feu. Il
en avait assez appris. Il avait ramassé des morceaux qu’il devait disposer dans
un certain ordre, mais, peut-être, pas ce soir. Il repoussa son siège, prit sa
chape et son ceinturon, remercia ses hôtesses et sortit dans la cour.

CHAPITRE IX  
             Le vent avait forci, secouant les
branches et éparpillant les feuilles mortes. Des nuages couraient dans le ciel
baigné de clair de lune. Le magistrat talonna son cheval, traversa le pont et
remonta le chemin menant à l’église.
    — Nuit infernale ! maugréa-t-il.
    Il se remémora les histoires qu’on lui racontait
dans son enfance. Sa mère le prenait sur ses genoux et parlait de l’homme des
bois, un sauvage aux cheveux emmêlés et aux yeux scintillants qui était censé
vivre dans la forêt, à une portée de flèche de leur ferme. Corbett ferma les
paupières et sourit. Quels contes ! Chaque arbre, chaque buisson cachait
un monde fantastique de méchants lutins, de malveillants habitants des bois, de
dragons, de griffons et de faucons de la taille d’un homme. Il avait commencé à
narrer ces récits à la petite Aliénor mais toujours à voix basse : Maeve
avait des idées très arrêtées sur ce genre de légendes.
    — Oncle Morgan me terrifiait quand j’étais
petite !
    — Il me fait toujours peur ! avait
chuchoté le magistrat.
    Oncle Morgan était arrivé des années plus tôt
pour une « courte visite », mais il s’était installé et n’avait pas
la moindre intention de repartir au pays de Galles.
    Par une nuit semblable, pourtant, Corbett était
heureux de le savoir à Leighton.
    Le clerc serrait les rênes quand une silhouette
sortit en tourbillon dans les ténèbres. Il y eut un froissement dans le
couvert, le glissement d’un pas et Corbett aperçut le gourdin qui se levait,
visant sa jambe. Sa monture hennit et broncha. Le magistrat jura, reprit son
assiette et ses doigts cherchèrent le pommeau de son épée. Puis son assaillant
disparut, silencieux et mystérieux.
    — Que diable... ?
    Il mit pied à terre, flatta son cheval et lui
parla pour l’apaiser. Le bai, cependant, refusait de se calmer, ruait, menaçait
de se cabrer, encensait et exprimait son déplaisir en brefs hennissements.
Corbett tint bon les rênes et murmura, comme Chanson lui avait appris à le
faire.
    L’animal finit par se tranquilliser. Son maître
lui laissa flairer ses mains et sa tête avant de remonter en selle. De toutes
les attaques qu’il avait essuyées, celle-ci était la plus surprenante. Un homme
à pied ne pouvait, en fait, pas causer grand mal à un cavalier. Le coup avait
été dirigé vers sa jambe ; si lui et sa monture n’avaient pas été blessés,
ce n’était dû qu’à un heureux hasard. Mais pourquoi ?
    Corbett sortit des bois et contempla l’église au
clair de lune. Il prit une profonde respiration pour se ressaisir et étouffer
son ire. Il en avait assez. Voilà trop longtemps qu’il marchait dans les
ténèbres ! Il lança son cheval au petit galop et fut fort heureux d’atteindre
la place et la chaleur accueillante de La Toison d’or. Il fit le
tour de l’auberge et confia le bai à un valet d’écurie.
    — Soigne-le très bien, ordonna-t-il.
Panse-le sans ménager ta peine. As-tu des couvertures ? Veille à ce qu’il
soit nourri et abreuvé.
    Le palefrenier aux yeux lourds de sommeil promit
tout ce qu’on voulut. Corbett lui jeta un penny, déboucla son ceinturon, prit
ses sacoches de selle et, par la porte de

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