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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Notre bon chevalier n’allait
pas souvent à l’église  – il s’intéressait davantage aux choses occultes.
    — Vous voulez dire que c’était un magicien
ou un sorcier ? ironisa le magistrat.
    — Il y a du vrai là-dedans ! s’exclama
Burghesh.
    — Oh, allons, allons !
    Corbett but une gorgée de bière.
    — Si je vous en crois, Sir Roger n’avait
nulle vertu. Avancez-vous, à présent, qu’il allait danser avec la reine des
fées dans les clairières au clair de lune ? Ou qu’il faisait des
sacrifices sanglants aux démons des bois ?
    Burghesh eut un grand sourire.
    — Non, non. Mais il s’intéressait à la
magie : à ces zones crépusculaires où la lumière et les ténèbres se
confondent. Il évoquait parfois ce sujet ici.
    — Mais le témoignage de Furrell ?
insista Corbett en ramenant la conversation sur un terrain plus solide. Voilà
un homme prêt à jurer que Sir Roger a quitté la veuve Walmer quand elle était
vivante et en bonne santé.
    — Chapeleys aurait pu revenir, fit
remarquer Blidscote.
    — Mais Furrell a aussi laissé entendre qu’il
avait aperçu d’autres personnes à Gully Lane se dirigeant vers le cottage de
Maîtresse Walmer.
    — Eh bien, commenta Blidscote, souriant
largement par-dessus sa chope, comment savons-nous que ce n’était pas Sir Roger
qui retournait sur ses pas ? Nous avons aussi les dires de Deverell le
charpentier.
    — Et le jury ? s’enquit le magistrat
décidé à changer de tactique.
    — Les membres en ont été choisis, comme à l’accoutumée,
par tirage au sort, ici, dans la grand-salle.
    — N’est-il pas étrange, Messire le bailli,
que le chef de ce jury et son adjoint...
    Il s’interrompit.
    — ... Molkyn n’était sans doute pas un ami
de Sir Roger ?
    — Qu’insinuez-vous ?
    Les traits du bailli se firent hideux.
    — Que je suis coupable de su... subornation ?
    Il bafouilla sur le terme officiel signifiant qu’on
avait corrompu un jury.
    — Le tirage au sort a été public et
honnête. Sir Roger n’avait point d’amis, je vous l’ai déjà dit. Qui plus est,
je ne suis que le bailli, pas le juge. Sir Louis Tressilyian aurait pu faire comparaître
Sir Roger devant le Banc du roi à Londres 1 .
    — C’est vrai, c’est vrai, il aurait pu,
concéda Corbett en faisant rouler sa chope entre ses mains. Je me suis
interrogé à ce sujet.
    Quand le magistrat avait rencontré le souverain
à Westminster, il avait posé cette même question : Édouard, qui aimait à
débattre des subtilités de la loi, s’était contenté de hocher la tête.
    — Je pense que Sir Louis, avait-il répondu,
aurait bien voulu, mais j’ai refusé. Cela aurait créé un précédent, Corbett. Imaginez-vous
ce qui se passerait si on en référait à Westminster pour chaque procès pour
meurtre ? Les cours seraient embourbées comme une roue par un jour de
pluie !
    — Sir Hugh Corbett ! Sir Hugh
Corbett !
    Le clerc se retourna. Un messager royal, surcot blasonné
des léopards grondants d’Angleterre, se tenait sur le seuil, bottes et éperons
crottés. Il tenait d’une main une sacoche et, de l’autre, la baguette blanche
de son office.
    — Ici ! lança Corbett.
    L’homme avança d’un pas pesant. Il fourra la
sacoche dans la main du clerc.
    — Des messages de Westminster,
annonça-t-il.
    Sir Hugh regarda les yeux rougis du courrier.
    — Quel est votre nom ?
    — Varley, Messire.
    — Varley ?
    Corbett appela alors le tavernier.
    — Je dois repartir à l’aube, l’avertit le
messager.
    — Pour le moment je n’ai pas de réponse à
transmettre, déclara Corbett. Aubergiste, donnez un lit propre à cet homme et
quelque chose à manger et à boire.
    — Tous nos lits sont propres, rétorqua
Matthew, son visage carré à la moustache rousse fendu en un sourire. Mais je
vois ce que vous voulez dire.
    Il emmena l’envoyé. Corbett rompit les sceaux et
ouvrit la sacoche. Le premier document était une copie du procès de Sir Roger
qu’il avait demandée avant de quitter Westminster. Le second, provenant de la
chancellerie du Sceau privé, détaillait la carrière militaire de Chapeleys en
Gascogne et sur les marches écossaises et galloises. Corbett réclama une
chandelle et lut le parchemin avec une grande attention. Il grogna et le remit
dans la sacoche. À travers la grand-salle, il fixa Repton. L’échevin leva la
tête. Corbett tressaillit devant l’hostilité lisible dans les petits

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