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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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yeux
rapprochés. Il jeta un coup d’œil à Blidscote.
    — Il serait temps que je m’entretienne avec
Maître Repton. Après tout, c’est lui qui a ouvert le bal !
    Le bailli se mit debout et traversa la salle
sans hâte. Corbett patienta. Quand il sentit la présence de Repton à ses côtés,
il leva les yeux.
    — Prenez place, Maître Repton,
proposa-t-il. Un peu de bière ?
    L’échevin tira un tabouret à lui.
    — Je bois avec mes amis.
    De près la figure de l’homme était encore plus
revêche.
    — Ah oui ? releva le clerc en vidant
sa chope. Vous buviez ici la nuit où la veuve Walmer a été tuée ?
    — C’est exact. J’étais céans avec mes
compagnons pendant que le meurtrier violait et étranglait la femme que j’aimais.
    — Était-elle éprise de vous ?
    L’échevin cilla.
    — Je n’ai jamais eu l’occasion de le lui
demander, Messire. Mais, si ç’avait été le cas, nous nous serions retrouvés à
la porte de l’église pour échanger nos vœux.
    Le magistrat scruta son interlocuteur. Sa cotte-hardie
était de bonne qualité, la ceinture marron ceinte autour de sa taille mince
taillée dans un excellent cuir et ses chausses en laine peignée bleu foncé tout
comme ses bottes avaient été fabriquées par un habile artisan. Corbett en
conclut que l’homme était riche. C’était un échevin, qui gérait les terres
appartenant à la ville. Mais il devait aussi avoir une propriété pour vendre
ses produits au marché et en disposer pour sa propre consommation.
    — Qu’y a-t-il, Messire le clerc ?
    — Je me demandais pourquoi vous vous
montrez si hostile. Vous avez déjà raconté votre histoire à maintes reprises.
Vous pourriez sans nul doute la répéter une fois encore ?
    — Bon, entendu, gronda Repton. Je buvais en
cette taverne et avais l’intention de me rendre chez Maîtresse Walmer. J’ai
prié Burghesh de m’accompagner.
    — Non, non, c’est faux, n’est-ce pas ?
    — Me traitez-vous de menteur ? s’indigna
l’échevin en portant la main au fourreau de son poignard.
    — Non, je dis seulement que vous êtes
plutôt distrait. Vous buviez et avez décidé de rendre visite à Maîtresse
Walmer. Pourtant, Matthew, le tavernier, avait annoncé qu’elle recevait un
autre invité ce soir-là.
    Repton déglutit avec peine. Corbett prit
conscience du silence qui avait envahi la grand-salle. Il sourit.
    — Voici ma première question :
pourquoi, au cœur de la nuit, avez-vous tout d’un coup eu envie d’aller voir
une femme alors que vous saviez qu’elle n’était pas seule ? Elle n’aurait
pas apprécié ce comportement et Sir Roger, en homme querelleur, aurait
protesté. Je ne pense pas qu’il aurait aimé que quelqu’un trouble sa visite.
    — C’est pour cela que j’ai emmené Burghesh.
    — Ah, soupira le clerc, vous vous faites
toujours accompagner quand vous vous rendez chez une dame ?
    L’échevin agrippa le coin de la table.
    — Qu’insinuez-vous ?
    — Rien, Messire. J’essaie d’obtenir la
vérité dans cette histoire. Étiez-vous allé chez Maîtresse Walmer auparavant.
Eh bien ?
    — Oui, mais ça me regarde.
    — Entendu. Étiez-vous seul alors ?
    Corbett se pencha plus avant.
    — Rappelez-moi une occasion, nommez-moi un
compagnon !
    — La nuit où Sir Roger se trouvait là-bas j’avais
besoin...
    — Vraiment ? Il était très tard, non ?
Sir Roger était peut-être parti ?
    — J’ignore ce que vous voulez dire.
    Repton se leva tout à trac et, d’un seul geste,
dégaina sa dague. Il recula, genoux légèrement pliés et jambes écartées.
    « Il sait se battre, pensa le magistrat, c’est
un chercheur de noise. »
    — Que fait donc ici ce fouineur de clerc ?
    L’échevin jeta à la ronde des regards noirs.
    Un murmure d’acquiescement lui répondit.
    — Pour qui vous prenez-vous ?
Chapeleys était un assassin !
    Un chœur d’approbation s’éleva.
    — Il a tué la veuve Walmer et les autres
femmes. On l’a donc pendu pour cela. Son gringalet de fils envoie à présent des
missives larmoyantes à Westminster.
    — Asseyez-vous, Messire, ordonna Corbett.
Posez votre dague et asseyez-vous !
    — Croyez-vous que je vais vous obéir,
Messire le clerc ?
    Repton leva son poignard.
    — Ou n’êtes-vous donc bon qu’à ça ?
Fureter et bavasser ? C’est Melford, ici, et non Westminster. Vous ne
seriez point le premier qu’on boute dehors !
    Quelques chalands, à présent,

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