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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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yeux rivés sur lui.
    Malcolm lui toucha l’épaule.
    — Ne t’en fais pas. Il n’y aura pas de changement avant quelques heures. Pour l’instant, tu as besoin de repos et d’un repas. Je n’ai pas envie qu’à son réveil, Halt te découvre aussi exténué.
    Le jeune homme se releva à contrecœur et suivit le guérisseur. Il s’aperçut qu’il était affamé. Et à bout de forces. Son instinct de Rôdeur lui dictait qu’il était plus sage de récupérer dès que possible. Il voulait cependant manifester sa reconnaissance.
    — Malcolm ?
    Le guérisseur se tourna vers lui, les sourcils relevés.
    — Merci. Mille fois.
    Malcolm afficha un grand sourire et eut un geste modeste de la main.
    — Je n’ai fait que mon devoir.

Bacari mit son plan à exécution un peu avant l’aube.
    Il savait que c’était un moment où une sentinelle était susceptible de s’assoupir et de se montrer moins attentive. Les premières lueurs grises dans le ciel, annonçant la fin imminente des heures d’obscurité, donnaient un sentiment trompeur de sécurité. Lorsque la lumière était de retour, on avait alors l’impression que tout danger était passé.
    C’était ainsi que fonctionnait l’esprit humain – même celui du guerrier chevronné, large d’épaules, qui montait à présent la garde dans le bosquet.
    Lorsque Malcolm et Horace avaient discuté des mesures qu’ils allaient mettre en place durant la nuit, le Génovésien avait tendu l’oreille.
    — Nous nous chargerons de monter la garde à tour de rôle, avait annoncé le chevalier. Will est épuisé et il a besoin d’une bonne nuit de sommeil.
    Le guérisseur avait acquiescé sur-le-champ. Le jeune Rôdeur avait été mis à rude épreuve, autant émotionnellement que physiquement, et il lui fallait récupérer, coûte que coûte. Malgré sa fatigue, il avait refusé d’aller dormir avant d’être certain que Halt allait mieux. La respiration du malade s’était apaisée et son visage, d’un gris pâle depuis plusieurs jours, avait même repris des couleurs. Quant à sonbras, il était presque revenu à la normale : il n’était plus enflé, la peau avait retrouvé sa teinte habituelle et l’égratignure était en train de cicatriser.
    Bacari, allongé sur le sol, feignait de dormir, tout en observant le campement derrière ses paupières mi-closes. Il reprenait des forces à mesure que l’antidote annihilait les effets du poison. Plus tôt, Malcolm avait réveillé Horace pour que celui-ci prenne la relève. Durant une heure, Bacari surveilla le jeune guerrier, assis à l’écart du feu, les épaules courbées. De temps à autre, il l’entendait étouffer un bâillement. La fatigue accumulée ces derniers jours commençait à se faire sentir. Horace ne cessait de changer de position et de cligner des yeux afin de les garder ouverts.
    Au bout d’un moment, ses épaules s’affaissèrent. Il se redressa brusquement, arpenta le campement pendant quelques minutes, puis alla se rasseoir.
    Inévitablement, il s’assoupit. Le moindre bruit l’aurait aussitôt réveillé, mais Bacari fut la discrétion même.
    Avec précaution, le Génovésien étira ses mains liées dans son dos pour atteindre son pied droit. Il fit pivoter le talon de sa botte ; un léger cliquetis résonna lorsqu’il libéra la petite lame acérée qu’il y avait dissimulée. Il entreprit de trancher la lanière qui lui comprimait les pouces. La lame, assez courte, dérapa à plusieurs reprises sur le cuir et, à un moment, il s’entailla légèrement le doigt. Il serra les dents. Il finit cependant par dégager ses mains au bout d’une brève minute.
    Il attendit quelques instants avant d’agir afin de s’assurer qu’aucun de ses mouvements n’avait alerté le chevalier. Mais celui-ci resta immobile, la tête inclinée, ses épaules se soulevant régulièrement au rythme de sa respiration.
    Bacari passa ses mains devant lui et ramena ses genoux contre sa poitrine pour atteindre les liens noués autour de ses chevilles. Il tâtonna dans l’obscurité, tira sur le nœud et sentit aussitôt la pression se relâcher. Il ôta les cordelettes de cuir et retira ensuite celles qui étaient restées accrochées à ses poignets.
    Il était libre.
    Il patienta pourtant encore un moment pour détendre ses membres engourdis, tout en répétant mentalement les gestes qu’il s’apprêtait à enchaîner.
    Il tuerait d’abord Horace, puis s’emparerait de sa dague – le

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