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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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besoin de temps pour retrouver son énergie habituelle.
    Ce soir-là, quand ils s’arrêtèrent pour la nuit, Halt se laissa glisser de sa selle et, la tête baissée, resta un instant près de son cheval, trop exténué pour faire quoi que ce soit. Lorsque Will entreprit de desseller Abelard et de l’emmener se désaltérer, son mentor ne protesta que pour la forme.
    Will et Horace s’occupèrent de dresser le camp. Ils dénichèrent du bois, allumèrent le feu et préparèrent le repas. Le jeune chevalier se chargea même d’étaler le sac de couchage et les couvertures de Halt sur un tapis de branches au feuillage abondant qu’il était allé ramasser. Le vieux Rôdeur s’en étonna.
    — Merci, dit-il, touché par ce geste prévenant.
    — De rien, répondit Horace avec un haussement d’épaules.
    Une fois leur repas achevé et la dernière tasse de tisane avalée, ils remarquèrent que Halt ne s’attardait pas autour du feu pour bavarder, comme à l’ordinaire. Il s’en fut se coucher et s’endormit aussitôt.
    — Il est épuisé, constata Malcolm d’un ton sec.
    — Est-ce qu’il va bien ? s’enquit Will, inquiet.
    — Oui. En tout cas, il n’y a plus rien à craindre du côté du poison. Malgré tout, il ne s’économise pas suffisamment et il n’aura pasassez de force pour maintenir cette cadence. Demain, tâche de lui faire entendre raison.
    Le guérisseur savait que Halt prêterait sans doute davantage attention à une suggestion venant de Will.
    — J’essaierai, répondit le jeune Rôdeur, dubitatif.
    Au matin, revigoré par une bonne nuit de sommeil, Halt n’était pas d’humeur à écouter le moindre conseil. Tandis qu’ils prenaient leur petit déjeuner et levaient le camp, il ne cessa de s’agiter, puis il enfourcha Abelard et partit à fond de train.
    Aux alentours de onze heures, il vacillait sur sa selle, le visage livide, les traits tirés par la fatigue, les épaules affaissées. Will se plaça à sa hauteur, s’empara des rênes d’Abelard pour l’obliger à s’arrêter. Halt sortit brusquement de sa torpeur. Il regarda autour de lui avec surprise.
    — Qu’est-ce que tu fabriques ? Lâche donc mes rênes ! s’exclama-t-il en tentant de les ôter des mains du jeune Rôdeur.
    Mais celui-ci tint bon. Abelard, sentant que son maître était en difficulté, poussa un hennissement contrarié.
    — Il faut que tu ralentisses, Halt, répliqua Will.
    — Ralentir ? Tu racontes n’importe quoi ! Je vais très bien. Allez, rends-moi ces rênes.
    Il s’efforça de les saisir. À sa grande stupéfaction, il s’aperçut qu’il n’y parvenait pas. Son cheval, conscient de la tension qui s’était installée entre les deux Rôdeurs, hennit de nouveau. Puis, secouant sa crinière, il tourna la tête afin de regarder Halt dans les yeux. Ce dernier en resta ébahi. D’ordinaire, si quelqu’un d’autre que lui attrapait la bride d’Abelard, celui-ci réagissait violemment. Or, cette fois, l’animal semblait prendre le parti de Will.
    Ce fut cet incident, plus que tout le reste, qui fit comprendre au Rôdeur que son ancien apprenti avait sans doute raison. Peut-être n’était-il pas complètement rétabli. Il prit enfin conscience de ses propres limites.
    Sur un signe de Malcolm, Horace alla placer Caracole à la hauteur d’Abelard.
    — Écoute-moi, Halt, intervint le guerrier. Will n’a pas tort, tu dois te ménager. À ce rythme, tu vas faire une rechute.
    — Et si tel était le cas, nous perdrions du temps, davantage que si nous nous arrêtons maintenant, renchérit Malcolm.
    Halt leur jeta tour à tour des coups d’œil noirs.
    — Que se passe-t-il ? Est-ce une mutinerie ? Même mon cheval s’oppose à moi !
    Ces derniers mots arrachèrent un sourire à Will.
    — Nous avions deviné que tu refuserais d’écouter un guérisseur, un Rôdeur ou un chevalier du roi. Mais nous savions que si ta monture était d’accord avec nous, tu n’aurais d’autre choix que de te montrer plus raisonnable.
    Le vieux Rôdeur esquissa un sourire, qu’il tenta en vain de dissimuler. À bien y réfléchir, ses compagnons ne lui demandaient pas de se reposer dans le seul but de l’ennuyer. S’ils agissaient ainsi, c’était parce qu’ils se faisaient du souci pour lui. Il s’aperçut alors qu’il respectait suffisamment leur jugement pour admettre qu’il avait sans doute tort et eux, raison – or Halt n’était pas du genre à reconnaître aisément ses erreurs.
    — Tu

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