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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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qui, somme toute, n’était pas fausse ; mais si Horace l’avait analysée un instant, il aurait sans doute compris que Will sous-entendait qu’il l’avait vu. Cette explication semblait néanmoins le satisfaire.
    Un peu avant le coucher du soleil, Will entreprit d’examiner le sol avec attention. Même s’il était presque certain que les Bannis ne leur avaient pas tendu d’embuscade, mieux valait faire preuve de prudence. Alors que la lumière baissait, il dut se concentrer davantage. Au bout d’un moment, il mit pied à terre pour étudier de près quelques indices qu’il venait d’apercevoir sur le sol, quand le chevalier l’appela :
    — Will ?
    — Oui, Horace ? répondit le Rôdeur, les dents serrées, sans même se retourner.
    — Et maintenant, est-ce que tu me vois ?
    — Non, je ne te vois absolument pas, répliqua Will sans cesser de scruter une série d’empreintes de pas qui s’écartaient de la piste pour se diriger vers un buisson feuillu.
    Il comprit presque aussitôt que celui qui avait laissé ses traces avait simplement dû satisfaire à un besoin naturel.
    — Tu ne me regardes pas, Will ! insista Horace.
    L’année précédente, lors des fêtes de la moisson qui s’étaient déroulées sur l’île de Seacliff, Will avait observé un petit garçon qui s’amusait sur une balançoire et qui ne cessait de crier à son père d’une voix autoritaire : « Papa ! Regarde-moi ! Regarde-moi ! » Ce fut cette scène qui lui revint en mémoire à cet instant, alors qu’il se tournait vers le guerrier et sa monture, lesquels, presque immobiles, se tenaient devant un gros buisson.
    — Horace, grommela Will avec lassitude, tu es assis sur un énorme destrier de près de deux mètres de hauteur, de trois de longueur, qui doit peser un quart de tonne. Je te vois, évidemment !
    Le chevalier parut déconfit. Il jeta un coup d’œil à son cheval massif. En effet, une monture pareille se remarquait aisément, pensa-t-il.
    — Oh, murmura-t-il sans cacher sa déception. Mais si Caracole n’était pas là ? Est-ce que tu me verrais ?
    — J’aurais du mal à te répondre, étant donné que Caracole est bel et bien là et qu’il est difficile d’ignorer sa présence. Disons qu’il attire le regard, ce qui va franchement à l’encontre de la notion de camouflage.
    Horace se mordit la lèvre d’un air pensif. Will ne put résister à la tentation.
    — Tu te mords la lèvre, j’ai vu ça aussi.
    Le guerrier eut un geste impatient.
    — Ça aussi, renchérit le Rôdeur, implacable. Si tu veux éviter de te faire voir, tu dois cesser de te mordre la lèvre ou d’agiter le bras. Et mieux vaut également éviter d’être monté sur un gros cheval de bataille.
    — Oui, j’ai saisi, riposta Horace d’un ton quelque peu agacé. Tu pourrais cependant te servir de ton imagination…
    — Imaginer que Caracole n’est pas là ?
    — Tout à fait, rétorqua le chevalier, bien décidé à ignorer le ton sarcastique de Will. S’il n’était pas là, me verrais-tu ?
    Le Rôdeur comprit soudain qu’ils risquaient d’y passer des heures. Il soupira ostensiblement.
    — D’accord. J’aurais beaucoup de mal à te distinguer, Horace.
    — Je m’en doutais, déclara l’intéressé avec un sourire de satisfaction.
    — Surtout si tu flottais à deux mètres au-dessus du sol, grommela Will.
    — Que dis-tu ? demanda le guerrier d’une voix soupçonneuse.
    — Que tu me semblerais invisible, s’empressa de mentir le Rôdeur.
    Horace acquiesça, content de cette réponse. Will préféra alors changer de sujet.
    — Poursuivons notre route pendant encore quelques heures avant de nous arrêter pour la nuit, proposa-t-il.
    — Cela me convient, approuva Horace. Tu es toutefois certain que tu ne me perdras pas de vue ? Je pourrais disparaître dans l’obscurité…
    — Je ferai de mon mieux, le coupa son ami.
    Si seulement il pouvait disparaître pour de bon, songea Will.

    ****

    Après quelques heures de sommeil, ils se remirent en route aux aurores. Ils s’approchaient de leur destination – à supposer que Tennyson ait effectivement fait halte dans les grottes. Horace, qui avait cessé toute tentative de camouflage, se montrait plus sérieux que la veille.
    Une idée traversa l’esprit du Rôdeur : et si le chevalier, ainsi qu’il l’avait fait subir à Halt ces derniers temps, avait simplement essayé de se moquer de Will avec ses pitreries et ses questions ? Peut-être tâchait-il de se

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