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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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secoua la tête avec tristesse. Le faux prophète leur servait de nouveau le même boniment. Et ces paysans étaient prêts à se laisser persuader, tout autant qu’en Hibernia. Les gens étaient décidément crédules, songea Will. Surtout lorsqu’on leur affirmait que le bonheur peut s’acheter.
    — Vous savez, mes amis, à quel point les temps étaient durs avant qu’Alseiass ne soit parmi vous.
    Un murmure d’approbation parcourut l’assemblée.
    — Votre bétail mourait ou disparaissait. Vos fermes étaient réduites en cendre.
    L’auditoire clama son assentiment. Voilà comment les choses se sont déroulées , pensa Will. Comme en Hibernia, et ce, bien avant l’arrivée de Tennyson à Araluen, les Bannis avaient embauché des brigands pour effrayer les populations.
    — Depuis qu’Alseiass est votre dieu, ces malheurs ont-ils cessé de vous accabler ?
    — Oui ! hurla la foule.
    D’autres ajoutèrent : « Vive Alseiass ! » « Que le dieu doré soit béni ! »
    — N’est-il pas grand temps de remercier Alseiass ? reprit le faux prophète. D’élever en son honneur l’autel d’or qu’il désire ? Un autel devant lequel vous vous prosternerez pour les décennies à venir !
    — Oui ! répondirent les gens. Il est temps !
    À l’idée d’avoir à se séparer de leurs biens les plus précieux, ils montrèrent cependant un peu moins d’enthousiasme, mais les disciples de Tennyson joignirent leurs exclamations aux leurs.
    Évidemment, l’autel en question serait couvert d’une mince couche de feuille d’or, tandis que Tennyson mettrait les richesses de côté afin de les emporter dans sa fuite.
    Les nouveaux convertis, qui n’en étaient pas conscients, continuèrent de clamer leur enthousiasme ; bientôt, la vaste caverne résonna de leurs cris de louange.
    Il est temps de partir , se dit Will, qui avait déjà assisté à ce genre de spectacle.

— L’entrée est difficile à trouver, dit Will. Voilà pourquoi les Bannis n’ont pas besoin de poster de gardes à l’extérieur.
    À l’aide d’un bâton pointu, il dessina sur le sol un plan sommaire du repaire de Tennyson. Rassemblés autour de lui, Halt, Horace et Malcolm l’écoutaient attentivement tandis qu’il leur décrivait l’agencement des grottes.
    — Le premier tunnel mène à cette caverne, de la taille d’une chambre à coucher. Haute de plafond, éclairée et bien ventilée, mais vide.
    — Par conséquent, on pourrait penser qu’elle ne mène nulle part ? demanda le guérisseur.
    — En effet, acquiesça le jeune Rôdeur. Cela explique l’absence de gardes. Car l’étroite fissure qui mène au second tunnel est bien cachée.
    — Une partie de plaisir en perspective, grommela Horace.
    Will lui décocha un sourire.
    — Ce n’est pas si terrible que ça. Au bout de quelques mètres, le plafond prend de la hauteur et la galerie s’élargit.
    — Ce sont ces premiers mètres qui me posent problème, répliqua le chevalier avant de jeter un regard plein d’espoir à Malcolm. Tu n’aurais pas une potion qui m’aiderait à affronter les espaces confinés ?
    — Malheureusement, non, dit le guérisseur. Mais c’est une angoisse compréhensible. Selon moi, le meilleur remède consiste à tenter de surmonter sa peur.
    Horace hocha la tête d’un air lugubre.
    — Je me doutais que tu me répondrais de la sorte, ajouta-t-il. À quoi sert donc un guérisseur s’il n’a pas de solution à un problème aussi important que le mien ?
    Halt agita la main vers le plan de Will et fit signe à ce dernier de reprendre.
    — Le tunnel tourne vers la droite avant de déboucher sur la cathédrale.
    — La cathédrale ? s’étonna le vieux Rôdeur, non sans ironie. La ferveur religieuse de Tennyson t’aurait-elle contaminé ?
    — Ce terme me semblait convenir à cette vaste caverne, répliqua Will en souriant. Mais si tu préfères, on peut l’appeler la Grande Salle.
    — Combien de personnes y étaient assemblées ? s’enquit Halt, sans relever la précision de son ancien apprenti.
    — En comptant les disciples en robes blanches… commença Will.
    — Qui sont-ils ? l’interrompit Malcolm.
    — Ses hommes de main. Ou ses gardes du corps, si tu veux. En tout cas, ils sont dans le secret. Eux inclus, les partisans de Tennyson sont environ cent vingt. Sans oublier les brigands qui opèrent dans les parages.
    Halt mâchonna une brindille avant de prendre la parole.
    — Ces hors-la-loi attendront. Notre priorité est de

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