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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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où il était et pourquoi un caillou lui rentrait dans les côtes à travers sa couverture.
    — C’est à moi de monter la garde ? marmonna-t-il.
    Horace s’accroupit près de lui, un doigt sur les lèvres pour lui intimer le silence.
    — Écoute, chuchota-t-il.
    Il tourna la tête vers le défilé. Will, en bâillant, se redressa et s’appuya sur un coude.
    Un cri rauque retentit entre les parois rocheuses, dont l’écho prolongé lui donna la chair de poule. C’était un son vibrant de douleur, qui exprimait le chagrin.
    — Que diable… murmura-t-il.
    Horace tendit de nouveau l’oreille, la tête légèrement inclinée sur le côté.
    — C’est la troisième fois que je l’entends, expliqua-t-il à son ami. Au début, de manière presque indistincte. Il se rapproche de nous.
    Le cri fusa encore, d’une autre direction. Derrière nous , comprit Will.
    Soudain, il comprit.
    — C’est un corbeau. Le corbeau solitaire qui a donné son nom au défilé…
    — Non, il doit y en avoir un second, assura Horace. Car son croassement ne vient jamais du même endroit.
    — Ou bien un seul qui se déplace, suggéra Will.
    — Tu crois ? s’enquit le chevalier.
    Il était prêt à affronter n’importe quel ennemi sans broncher. En revanche, rester éveillé dans ce défilé encaissé entre les montagnes, à écouter ces appels lugubres, lui mettait les nerfs à vif.
    Une voix affligée sortit des couvertures sous lesquelles Halt était blotti.
    — D’après ce que je sais, les corbeaux ont des ailes qui leur permettent de voler d’un lieu à l’autre. À présent, je vous serais reconnaissant de la boucler et de me laisser dormir.
    — Désolé, Halt, dit Horace, penaud. Rendors-toi, Will. Mon tour de garde se terminera dans une heure.
    Son compagnon se rallongea. Le croassement résonna derechef, venant encore d’une autre direction.
    — C’est bien ça, déclara Horace. Il n’y a qu’un seul oiseau, qui doit voler d’un rocher à l’autre. J’en suis sûr, maintenant.
    — Vais-je devoir me répéter ? maugréa Halt d’une voix étouffée.
    Le jeune guerrier, sur le point de s’excuser, se ravisa.

    ****

    Les sinistres croassements se firent entendre tout au long de la nuit. Will relaya Horace, puis ce fut au tour de Halt de prendre la relève, quelques heures avant l’aube. Alors que les premières lueurs du jour apparaissaient tout en haut des flancs rocheux qui les encerclaient, le corbeau finit par se taire.
    — Maintenant qu’il est parti, dit Horace en éteignant le feu qu’il avait allumé pour leur petit déjeuner, il me manque presque.
    — Ce n’est pas ce que tu semblais éprouver dans l’obscurité, répliqua Will avec un grand sourire, avant d’écarquiller les yeux et d’agiterles mains devant lui pour feindre la terreur. Oooh, Will ! Au secours ! Il y a un méchant corbeau qui est venu m’emporter au loin !
    Horace secoua la tête, l’air un peu honteux.
    — Je dois admettre que cela m’a surpris, c’est vrai. Mais sans plus.
    — Par chance, j’étais là pour te protéger, déclara Will sur un ton quelque peu condescendant.
    Halt, qui les observait tout en rassemblant ses affaires, jugea que son ancien apprenti en faisait un peu trop.
    — Tu sais, Will, juste après avoir entendu le corbeau, j’ai distingué un bruit étrange, crépitant, intervint-il.
    Le jeune homme dévisagea Halt avec curiosité.
    — Ah bon ? Je n’ai rien remarqué. Qu’est-ce que c’était, d’après toi ?
    — Je ne peux rien affirmer, répliqua le vieux Rôdeur d’un air pensif, mais je crois que c’étaient tes cheveux qui se dressaient sur ta tête.
    Horace laissa échapper un gloussement et Halt s’autorisa l’un de ses rares sourires. Will, sentant le rouge lui monter aux joues, leur tourna le dos pour rouler les couvertures.
    — Très amusant, Halt. Vraiment, dit-il en se demandant malgré tout comment son ancien maître avait pu deviner son effroi.
    Ils reprirent leur chevauchée dans le défilé, qui continuait de grimper. Au bout d’un moment, le terrain s’aplanit, pour bientôt descendre en pente douce. Une heure ou deux après leur départ, Halt indiqua à ses compagnons un petit cairn dont le sommet était plat, placé près de la paroi de gauche.
    — Selon la légende, voici ce qui provoque les lamentations de notre ami le corbeau.
    Ils s’approchèrent du monticule, qui ressemblait à un autel et dont les pierres, très anciennes, étaient lisses. Sur le flanc

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