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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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Pourquoi se frayer un chemin entre ces broussailles quand on peut emprunter un sentier découvert ?
    Halt resta muet, mais ses mouvements, tandis qu’il se penchait vers Will et hochait la tête d’un air encourageant, indiquèrent au jeune Rôdeur qu’il était sur la bonne voie. Il examina de nouveau les empreintes de pas superposées les unes aux autres.
    — Le sentier est étroit, finit-il par reprendre. Impossible d’avancer à plus de deux de front. L’individu qui portait cette chemise a dû être bousculé par les autres, trop nombreux. Ou bien il s’est immobilisé un instant et a été poussé sur le côté.
    — Ce qui signifie que nous suivons un groupe important, intervint Halt. Plus d’une douzaine, peut-être.
    — L’aubergiste m’a dit que Tennyson était accompagné d’une vingtaine de ses disciples.
    — En effet, approuva le vieux Rôdeur. Et, si j’en crois mon intuition, nous avons un ou deux jours de retard sur eux.
    Ils se redressèrent. Horace les dévisagea avec admiration.
    — Vous êtes capables d’en apprendre autant à partir d’un morceau d’étoffe ?
    Halt le fixa, arborant une mine sarcastique. Il était encore un peu irrité par la remarque que le jeune chevalier avait faite la veille.
    — Non, répliqua-t-il, nous jouons aux devinettes. Nous voulions simplement te donner l’impression que nous sommes experts dans ce domaine.
    Horace eut la sagesse de ne pas relever cette pique.
    — Allons-y, finit par lancer le vieux Rôdeur.

    ****

    Le vent avait chassé les nuages qui s’étaient amoncelés la nuit précédente ; le ciel était d’un bleu lumineux et l’air vif, tonifiant. Les bruyères qui les entouraient, de teintes variées, du brun foncé au violet terne, semblaient scintiller à la lumière du soleil. Ce fut presque par hasard que Will repéra, accroché à une branche, un second morceau d’étoffe – plus mince et effiloché que le précédent et plus proche du sentier, sa couleur mauve lui permettait de se fondre à la bruyère…
    Il fit signe à Horace, qui chevauchait près de lui, de s’arrêter, puis il se pencha pour récupérer l’indice.
    — Halt ! appela-t-il.
    Le vieux Rôdeur rebroussa chemin et examina les fils. Un sourire illumina son visage.
    — Et qui donc est susceptible de porter un vêtement mauve ?
    — Un Génovésien, répondit Will.
    — Il semblerait qu’on soit sur la bonne voie, ajouta Halt.
    Cette hypothèse se confirma quelques kilomètres plus loin. Ce fut d’abord l’odeur de bois et de chaume brûlés qui alerta les trois cavaliers.
    — De la fumée, constata Will en immobilisant sa monture pour se tourner face au vent.
    Il détecta un autre effluve, de chair carbonisée. Il échangea un regard avec son ancien maître, qui avait lui aussi reconnu cette odeur de mauvais augure.
    — Allons-y, ordonna Halt en lançant Abelard au trot, même s’il se doutait qu’ils arrivaient trop tard.
    La ferme qui s’était dressée sur un terrain découvert, à quelques centaines de mètres du chemin, était désormais un amas de ruines qui fumaient encore. Une partie du toit de chaume était restée intacte, mais les poutres s’étaient effondrées et la structure était inclinée sur le côté, maintenue en place par les vestiges noircis d’un pan de mur.
    — Le chaume devait être humide, fit remarquer Halt. Sinon, il aurait entièrement brûlé.
    Ils firent halte à quelques mètres de la maison ; là, ils virent les corps d’un homme et d’une femme étendus sur l’herbe, face contre terre.
    Un autre bâtiment, qui jouxtait la maison, avait été incendié lui aussi. Une grange, devina Will. Alors qu’il incitait Folâtre à s’y diriger, le cheval, nerveux, fit un pas de côté – l’odeur de chair carbonisée était plus forte dans cet endroit et l’animal refusait d’approcher davantage. Parmi les débris, Will aperçut deux carcasses. Du bétail, comprit-il.
    — Doucement, mon grand, murmura-t-il à Folâtre.
    Celui-ci s’ébroua, comme pour s’excuser d’avoir réagi de la sorte, puis parut s’apaiser. Le jeune homme mit pied à terre et perçut le frémissement du petit cheval, comme si celui-ci souhaitait l’avertir d’un danger possible.
    — Ne t’inquiète pas, le rassura son maître. Ceux qui ont commis ces actes, quels qu’ils soient, sont désormais loin.
    Il comprit toutefois bien vite de qui il s’agissait. Il s’agenouilla près du corps du fermier, écarta doucement le plaid et

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